lundi 18 décembre 2006
Réaction de groupes de femmes à la politique du gouvernement du Québec sur l’égalité
Communiqué
MONTREAL, le 17 déc./CNW Telbec/ - Cette nouvelle politique représente un
engagement important et attendu depuis longtemps du gouvernement du Québec
en matière d’égalité des femmes. Un engagement nécessaire puisque l’égalité
dans les faits n’est toujours pas acquise pour toutes les femmes.
Une première analyse de la Politique et du plan d’action qui l’accompagne
permet d’apprécier que l’on y confirme les rôles et mandats du Secrétariat à
la condition féminine et du Conseil du statut de la femme. Il est
intéressant d’observer qu’un réseau de répondantes à travers divers
ministères sera chargé de faire les suivis de la Politique et du plan
d’action et que des mécanismes de reddition de comptes seront instaurés. Le
chapitre qui porte sur les violences faites aux femmes apparaît comme le
plus fort.
"Nous sommes conscientes de l’importance de la sensibilisation et de
l’éducation pour obtenir des changements significatifs dans les mentalités,
mais le plan d’action manque de poigne pour lutter concrètement contre les
discriminations", déclare Michèle Asselin, présidente de la Fédération des
femmes du Québec. Il manque aussi de moyens efficaces pour améliorer les
conditions de vie et de travail des femmes. Par exemple, sur la question de
la conciliation famille-travail-études, des mesures qui réglementent le
marché du travail auraient pu être mises de l’avant. D’ailleurs, le
mouvement des femmes réclame une politique globale sur cette question.
Au plan de l’égalité économique, on note des mesures pertinentes en matière de
développement de l’employabilité des femmes. Cependant, le plan d’action
gagnera à être bonifié en matière de lutte contre la pauvreté. Aussi, en
lien avec les inégalités reliées au rôle d’aidante auprès de proches en
perte d’autonomie, bien qu’il soit pertinent de mieux connaître leur
situation en regard des services de santé, de l’emploi et de la fiscalité,
faudra-t-il attendre un autre plan d’action pour que des mesures concrètes
soient mises en place ? On aurait souhaité des mesures plus insistantes pour
accroître la participation des femmes aux instances décisionnelles
régionales et locales, tant au niveau du développement économique qu’au
niveau de l’organisation des services sociaux et de santé. Les Conférences
régionales des élus (CRE) devraient être tenues de présenter des plans
d’action régionaux afin d’appliquer les objectifs de la Politique.
Dans les prochaines semaines, les groupes approfondiront l’analyse de la
Politique, de son plan d’action de même que la portée réelle des sommes
allouées. Certainement, les groupes de femmes participeront activement aux
travaux de la commission parlementaire qui sera chargée de faire
l’évaluation des avancées de la politique, aux trois ans. Enfin, les groupes
suivront de près l’application de l’analyse différenciée selon les sexes
(ADS). L’ADS devrait permettre de promouvoir des mesures concrètes et
visibles afin de contrer les effets discriminatoires dans les politiques et
programmes gouvernementaux.
Sources
Aféas ; Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail
(CIAFT) ; L’R des centres de femmes du Québec ; Fédération des associations de
familles monoparentales et recomposées du Québec ; Fédération des femmes du
Québec ; Fédération de ressources d’hébergement pour femmes violentées et en
difficulté du Québec ; Regroupement provincial des maisons d’hébergement et
de transition pour femmes victimes de violence conjugale ; Réseau des tables
régionales de groupes de femmes du Québec ; Réseau québécois pour la santé
des femmes.
Communiqué.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 18 décembre 2006.
Commenter ce texte
* Nous suivre sur Twitter ou en créant une alerte Sisyphe dans les Actualités de Google.