| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Polytechnique 6 décembre 1989

| Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  



                   Sisyphe.org    Accueil                                                         







mercredi 14 novembre 2007
Le 22 novembre - Spectacle poétique de France Bonneau

À voir absolument

AU BOUT DE L’EXIL,
le jeudi 22 novembre prochain,
à la salle O PATRO VYS
356, ave. du Mont-Royal E., Mtl

Voici mes impressions de ce spectacle auquel j’ai déjà eu le plaisir d’assister :

France Bonneau possède un souffle puissant. Elle a tenu la scène plus d’une heure sans notes, récitant ses poèmes "par coeur". Et du cœur, elle n’en manque pas. Un cœur vaste et sensible qui passe harmonieusement de l’intime au social. Au bout de l’exil, c’est pour elle : "la quête d’identité, l’errance, la peur, la révolte, le rêve, la solidarité humaine, tous ces êtres et ces pays, en nous."

Ci-dessous, un extrait bien d’actualité.

Élaine Audet

Si j’étais immigrante

Si j’étais immigrante
J’aurais pour parler le langage des mots utiles, des "bonjour, comment ça va ?"
Je voudrais dire mais ne dirais rien. La tête haute, je m’en irais vers ma maison,
vers mon îlot de ville. Près des miens, je serais bien. Près d’eux, pas besoin de rien.
Pas besoin de serrer les poings, ...voyez, comme en ce moment.

Si j’étais immigrante, les miens à dire vrai, ne me suffiraient pas.
Je voudrais abolir. La petite vie à la petite semaine, le petit salaire,
la petite peur. Abolir, les yeux baissés, la soumission, l’étroitesse des balcons.

Si j’étais immigrante, je claquerais des dents et je hurlerais, là, sur-le-champ.
Rien ne sortirait, ...voyez, comme en ce moment.
Personne ne m’a pourtant dit de me taire.
Mais quand on vient d’ailleurs, on se ferme simplement.
La tradition est millénaire. On enterre sa gueule sous les boniments.
On fait comme il se doit. Naturellement.

Si j’étais immigrante
Je maudirais le conflit qui s’abat en moi.
Suis-je d’ici, d’ailleurs ou de nulle part ?
Ai-je mon mot à dire ?
À quoi servent les présidents ? Le droit de vote, l’internet et la télévision ?

Si j’étais immigrante, je n’aurais pas le verbe hurlant.
Mais sans crier gare, j’avancerais,
J’avancerais quand même.
Bon sang, mauvais sang !
Voyez, comme en ce moment !

Mis en ligne sur Sisyphe, le 5 novembre 2007.



Partagez cette page.
Share



Commenter ce texte
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

*    Nous suivre sur Twitter ou en créant une alerte Sisyphe dans les Actualités de Google.

© Sisyphe 2002-2014




Chercher dans ce site
Lire les articles de la page d'accueil


LES AUTRES BRÈVES
DE CETTE RUBRIQUE


mardi 10 mars
"Empreintes",de Germaine Beaulieu
samedi 26 octobre
Causerie avec l’auteure GenevyèveDelorme
jeudi 3 octobre
"Elles sont libres comme l’art", par Liliane Blanc et Mélanie Lefebvre
samedi 25 mai
"Elles, féministes et indépendantes"
jeudi 23 mai
Théâtre Libre 2019 - 22e édition - Grand 10 1⁄2 à jouer
vendredi 8 mars
MLF-psychanalyse et politique 1968-2018
jeudi 7 mars
Le Y des femmes - Artfest au féminin le 8 mars
vendredi 25 mai
Montréal - Théâtre Libre 3-4-5 juin 2018
lundi 5 mars
Avant-première française du documentaire de Chelo Álvarez-Stehle, "Sands of Silence : Waves of Courage"
lundi 25 septembre
Art pour la paix. Récital-conférence avec le pianiste Pierre Jasmin






http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Page d'accueil |Admin