Historique du groupe Viol-Secours à Québec
Viol-Secours, organisme à but non lucratif incorporé depuis le 25 août 1976, fête ses 25 ans d’existence en 2002. À cette époque, plusieurs femmes militant dans des groupes populaires constatent l’absence de ressources et de services adéquats pour les victimes d’agressions à caractère sexuel. Dans le cadre des projets "Canada au travail", elles obtiennent une subvention permettant la mise sur pied et l’ouverture officielle du Centre d’aide, le 1er juillet 1977.
En plus d’assurer l’intervention téléphonique 24 heures sur 24 et ce, 365 jours par année, et d’offrir des services d’aide directe aux victimes (suivi individuel et de groupe, accompagnement médical, accompagnement juridique), l’équipe de Viol-Secours travaille en étroite collaboration avec les ressources du milieu.
Voici quelques faits ayant marqué la vie de l’organisme depuis ses débuts.
En 1977, Centraide accepte de financer Viol-Secours et contribue encore aujourd’hui à maintenir la stabilité financière de l’organisme. En 1979, le ministère des Affaires sociales lui accorde une subvention à court terme. En 1982, Viol-Secours participe activement aux conférences "Les mardis de la sexologie" organisés à Québec par le Centre de Sexologie de Québec. C’est à partir de 1983 que le ministère des Affaires sociales accorde et maintient le financement de l’organisme. La même année, Viol-Secours obtient une subvention du Conseil régional de la santé et des Services sociaux afin de mener une recherche visant à cerner les attitudes et les perceptions des intervenantes et des intervenants du réseau des affaires sociales face aux femmes violentées sexuellement.
C’est en 1984 que, approchée par le ministère de la Santé et des Services sociaux, une permanente de Viol-Secours participe, en tant que personne-ressource, aux formations "Comprendre les victimes d’agressions sexuelles" dans l’Est de la province. Ces formations servent entre autres à présenter un outil de travail, indispensable à ce jour dans le cadre d’une poursuite judiciaire, la trousse médico-légale. L’année suivante, un comité de travail, dont Viol-Secours fait partie et impliquant deux groupes de résidentes et résidents ainsi qu’un médecin rattachés à l’Unité de médecine familiale du CHUL, veut implanter un système de garde médicale pouvant répondre rapidement aux demandes d’intervention auprès des victimes d’agression sexuelle.
C’est finalement en octobre 1986 que le système de garde entre en opération et que Viol-Secours en assure la coordination. L’année qui suit est une année charnière pour consolider l’équipe de médecins. Suite à des rencontres avec les directeurs des services professionnels des centres hospitaliers, 23 médecins font maintenant partie du système de garde. Toujours en 1987, Viol-Secours délègue la même permanente qu’en 1984 comme formatrice du ministère de la Santé et des Services sociaux sur l’utilisation du guide d’intervention de la trousse médico-légale. Les deux années suivantes, neuf hôpitaux collaborent à la garde médicale. Toutefois, en décembre 1989, il y a interruption du système de garde médicale. Une infirmière, bénévole à Viol-Secours, entreprend une démarche de sensibilisation dans son milieu de travail. Il y a reprise du système de garde médicale en juillet 1990, en collaboration avec l’hôpital Christ-Roi ; vingt médecins font partie de l’équipe. À cette époque, Viol-Secours siège au conseil d’administration du Conseil régional de la Santé et des Services sociaux de Québec.
En 1992, il y a la formation d’une équipe médicale d’aide aux enfants victimes d’abus sexuels, plus connue sous le nom d’équipe AEVAS. Une période de reconnaissance s’amorce alors pour Viol-Secours. En 1993, l’organisme obtient la Mention régionale 1992 dans le cadre du Prix d’excellence Françoise-Giroux de la Régie régionale de la Santé et des Services sociaux de Québec. L’organisme préside le Comité des plaintes contre le harcèlement en milieu hospitalier de la région de Québec. De plus, Viol-Secours et le Centre-Femmes d’Aujourd’hui sont les deux groupes répondants, pour la région de Québec, dans le cadre des activités du projet provincial sur la sécurité des femmes en milieu urbain "Aux portes des cités sûres". En 1994, une belle récompense, l’obtention du Prix Persillier-Lachapelle 1993, programmes innovateurs, décerné par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. La même année, Viol-Secours met sur pied un projet pilote d’intervention de groupe pour les enfants et les adolescentes victimes d’agression à caractère sexuel, tandis que la Fondation Saison Nouvelle renouvelle sa participation financière pour la continuité de l’intervention de groupe pour les femmes adultes.
Les effets de la restructuration des services de santé
Le virage ambulatoire de 1995 bouscule les structures en place. L’hôpital Christ-Roi (désigné pour les examens médico-légaux) ferme son urgence. L’équipe médicale de Viol-Secours est relocalisée. L’organisme commence à ressentir les effets de ce virage par la perte d’effectifs médicaux. En même temps, Viol-Secours siège au Comité de conditions de vie des femmes et au Comité « Violence faite aux femmes en milieu familial » de la Régie régionale de la Santé et des Services sociaux de Québec. C’est en 1996 que le coordonnateur de l’équipe médicale de Viol-Secours lance un cri d’alarme. Il est question d’interrompre les services médico-légaux pour les victimes d’agression sexuelle. Une tournée d’information de tous les CLSC de la région de Québec est alors organisée.
En 1997, il y a interruption du système de garde médico-légal pour une période indéterminée. Viol-Secours reprend les négociations avec la Régie régionale de la Santé et des Services sociaux de Québec et le ministère de la Santé et des Services sociaux afin que les femmes de Québec puissent recevoir des services appropriés à la suite d’une agression sexuelle. Les négociations se poursuivent jusqu’en 1998, alors que Viol-Secours fait partie du Comité de travail sur les services médico-légaux de la Régie régionale de la Santé et des services sociaux de Québec pour le rétablissement des services pour les victimes d’agression sexuelle de la région de Québec.
À l’aube du nouveau millénaire, tous les services de l’organisme sont touchés par la restructuration des services de santé et sociaux orchestrée par le gouvernement ces dernières années. En effet, il y a cette année-là une augmentation de 35% des rencontres individuelles, le réseau ayant abandonné certains services. Les problématiques de la clientèle sont plus lourdes et plus complexes, les situations de crise sont plus fréquentes, ce qui cause une démobilisation de ses effectifs bénévoles. Il y a donc danger d’épuisement des permanentes. Vivement le dépôt des orientations ministérielles en matière d’agressions sexuelles !
Suite à la baisse des effectifs bénévoles, une équipe d’intervenantes de fin de semaine se met en place à la fin du mois de novembre 2000. C’est le 1er mars 2001 que le gouvernement du Québec adopte ses orientations, ce qui permet maintenant de consolider les services de l’organisme. Une quatrième permanente se joint donc à l’équipe pour piloter le volet prévention-sensibilisation.
On se rappelle aussi des dossiers « chauds » que Viol-Secours a pilotés, principalement pour dénoncer les comportements de certains juges dans des causes d’agressions à caractère sexuel.
Viol-Secours maintient toujours les services offerts à ses débuts : intervention téléphonique et aide directe (suivi individuel, groupe de croissance, accompagnement médical et juridique), prévention, sensibilisation et formation des bénévoles. L’organisme assure toujours la formation des intervenantes et des intervenants du réseau de la santé et des services sociaux. Viol-Secours continue à privilégier une collaboration soutenue avec les intervenantes et les intervenants médicaux, sociaux et judiciaires et avec les organismes du milieu.
En 2002, plusieurs questionnements sont présents en ce qui a trait à de nouveaux projets dont l’organisme pourrait être porteur. La formation des intervenantes, des collaboratrices et des collaborateurs du nouveau CALACS de la Rive-Sud de Québec est assurée, en partie, par Viol-Secours. Plus récemment, Viol-Secours siège sur le comité d’implantation des nouveaux Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) sur la Rive-Sud, secteur Chaudière-Appalaches, et sur la Rive-Nord, secteur Charlevoix.
Le temps de la reconnaissance des services offerts par Viol-Secours se concrétise, après 25 ans.
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– Lire également : « Parler de la violence sexuelle dérange »
– Pour connaître les services de Viol-Secours et les données statistiques sur les personnes qui y ont recours, cliquez sur l’icône ci-dessous et téléchargez le document.
Mis en ligne sur Sisyphe, février 2005.