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samedi 4 juin 2005 Démission de Bernard Landry - Je me souviens...
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Je suis un homme de causes, de collectivité, pas un individualiste, a déclaré M. Bernard Landry. Vraiment ? Alors pourquoi a-t-il démissionné sur-le-champ parce que le parti lui a donné une "note" qui ne lui convenait pas ?* Pour le bien du PQ et du Québec - que diable ! il était chef de l’opposition à l’Assemblée nationale ! - n’aurait-il pu attendre au moins la fin de la session et la fin du Congrès du PQ ? N’aurait-il pu prendre congé moins abruptement de la population de Verchères qu’il représente depuis tant d’années ? Beaucoup de dépit et un peu d’orgueil dans ce geste surprise. Je ne cacherai pas que le départ de M. Landry ne me peine aucunement. Je ne suis pas membre du PQ, je ne suis membre d’aucun parti, d’ailleurs, et ce n’est pas demain la veille que je le deviendrai. Je sais bien qu’il faut des partis et des partisan-es, mais je frémis à la seule pensée de devoir suivre une ligne de parti, sous peine d’être accusée de traîtrise, et de ne plus pouvoir penser et décider par moi-même. Je me souviens... Mon estime pour M. Landry a fondu comme neige au soleil lors des tractations et des magouilles qui ont suivi la démission de M. Lucien Bouchard.** Le camp de M. Landry a tenté d’intimider, par des stratégies discutables, ses adversaires à une éventuelle course au leadership. M. Landry ne voulait pas de course à la chefferie. Il a tout fait pour que François Legault et, surtout Pauline Marois, se rallient à lui afin qu’il puisse succédé sans contestation à Lucien Bouchard. Bernard Landry n’a pas hésité à laisser tomber Pauline Marois peu de temps après qu’elle se fût ralliée à lui. Il a privilégié François Legault en lui confiant des fonctions qui lui assureraient une grande visibilité et, partant, lui permettraient de se faire du capital politique en prévision d’une éventuelle course à la chefferie. Pauline Marois, dont c’est la dernière chance à la course au leadership, saura-t-elle combattre la mentalité de « gars de la gang » qui se manifeste vite lorsqu’il s’agit de barrer la route à une femme ? Douteux. Encore une fois, le Parti québécois empêchera une femme d’accéder à sa direction. On verra arriver Gilles Duceppe, accueilli en héros et en sauveur comme Lucien Bouchard le fut, pour récolter le fruit des efforts des autres et accéder à la direction du Parti québécois. Et l’histoire recommencera une fois encore : pour un bon moment, "la cause" éclipsera "les causes", toutes les causes dont la mosaïque pourrait constituer un emballant projet de société. Ami-es, pardonnez-moi, le perpétuel recommencement commence à me lasser. Entre un incompétent patenté au pouvoir et un opportuniste intelligent dans l’opposition, au cours des deux prochaines années, le Québec serait bien servi... Option citoyenne et UFP, hâtez-vous de nous proposer votre projet, nous les désabusé-es de la chose politique. Et qu’il repose sur des principes qui semblent avoir été mis de côté par toutes et tous nos politiques depuis l’avènement de la mondialisation débridée. La responsabilité de faire redécouvrir aux Québécoises et aux Québécois des valeurs de base communes repose peut-être entre vos mains... Micheline Carrier, le 4 juin 2005
Notes * Qu’est-ce que c’est que cette manie de vouloir un traitement de monarque absolu, de se sentir spolier et de claquer la porte quand on obtient l’appui des 3/4 des membres de son parti ? L’égo d’un chef est-il plus important que le bien collectif ? Au pouvoir, un chef de parti doit composer avec bien moins d’appuis de la part de la population. Imaginez un peu que, dans les autres secteurs de la vie, on démissionne quand on ne réussit qu’à 76% ce que l’on entreprend ou projetait. Imaginez les élèves des écoles élémentaires et secondaires décrocher et tourner à jamais le dos à la formation parce que leurs résultats ne dépassent pas 76%... Lire – Le dossier de LCN sur la démission de Bernard Landry, 4 juin 2005.
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