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mardi 15 novembre 2005 Cocaïne et politique Jeux de pouvoir, tolérance aveugle et glissement éthique
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"La cocaïne est une drogue dure et j’ai pu assister à ses ravages aux premières loges. Elle influence les attitudes, elle change les personnalités, et bien souvent les non-initiés n’y voient que du feu. Je ne voterai jamais pour un candidat qui minimise à ce point la consommation de cocaïne", dit une internaute dans un forum de discussion. Pour sa part, la journaliste Denise Bombardier traite de "relâchement progressif d’une éthique de parti" le fait de ne pas reconnaître publiquement la gravité, pour un membre du gouvernement, d’avoir consommé une drogue illicite durant son mandat. "Non seulement un ministre peut commettre une faute passible de poursuites criminelles, poursuit-elle, on considère désormais que l’aveu de la faute suffit à le disculper".
Le trafic de drogues illicites, le blanchiment d’argent, les effets nocifs sur la santé publique, la violence associée à ce commerce, la corruption générée dans les secteurs de l’Etat et le secteur privé, la pénétration de cet argent dans les activités légales, ne sont-elles pas des raisons suffisantes pour réagir vigoureusement face aux tentatives de banalisation de sa gravité en la présentant comme la drogue d’une génération, un style de vie, comme l’était le "pot" dans les années 70 ? Un sujet d’intérêt public L’ensemble de l’humanité identifie comme une problématique de grande importance ce qui a trait aux cultures illicites, la production croissante, la commercialisation et la consommation de drogues d’origine synthétique, dont le principal pays producteur est la Hollande, plaque tournante mondiale de la drogue, de la prostitution et de la traite des femmes et des filles qui en est le corollaire. Le crime organisé, avec ses mafias locales et internationales, ses revendeurs de rues et ses fournisseurs, empoche 99% de ce lucratif marché, consentant un maigre 1% aux cultivateurs de coca des pays en développement imitant en cela la mafia néolibérale qui contrôle le monde. En Amérique du Nord, la cocaïne est assujettie aux dispositions de la Loi sur les stupéfiants. La possession constitue un délit criminel. Sur déclaration sommaire de culpabilité dans le cas d’un premier délit, la peine est une amende pouvant aller jusqu’à 1 000 $, à six mois, d’emprisonnement ou les deux ; dans le cas de récidive, à 2 000 $ ou à un an d’emprisonnement ; sur déclaration de culpabilité par voie de mise en accusation, la peine peut aller jusqu’à sept ans d’emprisonnement. Le trafic et la possession de ces drogues en vue d’en faire le trafic sont des délits punissables par la loi pouvant être sanctionnés par une peine d’emprisonnement à vie, l’importation et l’exportation peuvent faire l’objet d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à la vie, mais dont la durée ne peut être inférieure à sept ans. En moyenne, de 1999 à 2003 à Montréal, la cocaïne est la substance la plus souvent identifiée par le coroner à la toxicologie dans les cas d’intoxications accidentelles mortelles attribuables aux drogues. Dans le centre-ville, on estime le seul marché de la cocaïne à cinq millions de dollars. Chaque jour à Montréal, les Hell Angels vendent 80 500 doses de cocaïne. Effets et dépendance La cocaïne produit une sensation d’euphorie, de toute-puissance, d’amélioration de la performance, d’invincibilité. Les effets se caractérisent par d’intenses poussées d’énergie et d’exaltation. C’est une drogue puissante qui stimule le système nerveux central. Elle peut conduire rapidement à une forte dépendance psychologique qui conduit à des habitudes de consommation extrêmement compulsives. Une dépendance physique pourrait aussi apparaître. La fatigue, de longues périodes de sommeil perturbé, l’irritabilité, la dépression et la violence sont au nombre des symptômes de sevrage. Sa facilité à combattre la dépression, la fatigue et la faible estime de soi augmente sa capacité à répondre aux besoins de personnes aux tendances dépressives. L’arrêt de consommation est difficile pour beaucoup d’utilisateurs. La dépendance peut se créer en une très courte période de temps. Quand il y a des indices de tolérance (besoin de plus grandes quantités pour le même effet), de sevrage ou de comportements compulsifs en rapport avec l’obtention ou la consommation, il y a dépendance. La dépendance entraîne souvent, notamment, des problèmes financiers, la négligence des responsabilités au travail ou parentale et des complications physiques et mentales. Aucun autre peuple au monde ne confierait la mission de réaliser son indépendance nationale à un politicien qui, alors qu’il occupait des fonctions ministérielles, a commis un acte criminel passible de sept ans de prison en consommant de la cocaïne. Son absence de jugement et son irresponsabilité n’ont d’égales que son acharnement à maintenir sa candidature à la direction du Parti québécois, après s’être placé dans des conditions de vulnérabilité aux attaques et au chantage telles qu’elles pourraient compromettre l’avenir même du Québec. Je ne peux m’expliquer la complaisance de la direction actuelle du PQ ou des Parizeau, Bouchard, Landry qui préfèrent le silence au courage et à la force de la vérité. Le devoir de réserve ressemble plus aujourd’hui à de l’hypocrisie ou à une naïveté impardonnable à ce tournant si crucial de notre histoire. Croit-on pouvoir édifier un pays sur la lâcheté et le mensonge ? Note : 1. Pascal Schneeberger, Portrait des consommateurs de cocaïne contemporains au Québec, mai 2000. Source : Mis en ligne sur Sisyphe, le 13 novembre 2005. Voir dossier de Sisyphe sur la course à la direction du Parti québécois. |