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mardi 5 décembre 2006 Rétrospective La publicité pornographique il y a 25 ans
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L’assistance sexuelle, une atteinte détournée au droit des femmes à ne pas être prostituées Pour une stratégie concertée contre la traite des femmes et l’exploitation sexuelle La députée Maria Mourani dépose un projet de loi sur la traite des personnes et l’exploitation sexuelle L’Adult Entertainment Association of Canada (AEAC) veut recruter des stripteaseuses dans les écoles secondaires Prostitution - Affirmer le droit des femmes de vivre sans prostitution Prostitutionnalisation du tissu social ou abolition de la prostitution Cessons de banaliser la prostitution ! C’est de l’exploitation ! Lancement du DVD du film L’Imposture - La prostitution mise à nu. Projections à Montréal et dans d’autres villes Le lobby de l’industrie du sexe tente de bâillonner des voix féministes par le mensonge et l’intimidation Prostitution - Une forme de violence toujours taboue Prostitution - Mauvais pour les femmes, mauvais pour les lesbiennes ! Détournement de la Commission d’enquête de la Colombie-Britannique sur les femmes disparues La Commission d’enquête de la Colombie-Britannique sur les femmes disparues part perdante La légalisation de la prostitution et ses effets sur la traite des femmes et des enfants L’industrie mondiale du sexe et ses complices entravent l’autonomie de toutes les femmes La prostitution est-elle bonne pour la santé des femmes et leur épanouissement ? 23e Cercle de silence Une véritable solidarité avec les femmes prostituées réside dans la lutte pour l’abolition de la prostitution Cinq bonnes raisons de refuser le jugement Himel sur la prostitution, comme féministe et comme citoyen-ne du monde Pour l’égalité de fait pour toutes : une politique de lutte contre l’exploitation sexuelle de l’image et du corps des femmes et des filles Aider les femmes prostituées à se situer au coeur de leur vie Lettre à ceux et celles qui récupèrent le meurtre de Marnie Frey, victime de Pickton, pour servir leur cause Décriminaliser la prostitution, un aimant pour les proxénètes et les clients Prostitution - Nous ne devons pas nous contenter de la simple "réduction des méfaits" Prostitution et crimes - Rapport d’enquête sur le traitement de l’affaire Pickton par le Service de police de Vancouver Journée de lutte contre l’exploitation sexuelle - En mémoire de Nadia Caron (1983-2005) Escalader le Kilimandjaro pour aider des femmes à quitter la prostitution Prostitution juvénile : les jeunes filles de milieux riches autant à risque Les bordels sont-ils un droit de l’homme ? La prostitution, une violation des droits humains des femmes pauvres Prostitution - Brisons la chaîne de l’exploitation Le rapport Rice sur la traite à des fins de prostitution souligne l’inaction du Canada "Gang" de rue et prostitution La liberté de ne jamais se prostituer Radio-Canada et la prostitution en Inde Bordels, sport et défoulement masculin L’Aboriginal Women’s Action Network s’oppose à la création d’un bordel à Vancouver aux Jeux olympiques de 2010 Dénoncer la pornographie, cette industrie de destruction Il faut criminaliser la propagande haineuse contre les femmes Requête en Cour supérieure de l’Ontario pour une déréglementation libérale de la prostitution Sortir d’un gang criminel et reprendre goût à la vie Traite des personnes et prostitution, un rapport important et novateur La prostitution des enfants au Canada Prostituées par choix ? Les enjeux de la prostitution et les femmes « La grande question qui sous-tend la traite, c’est la prostitution. » Les hommes préfèrent le discours apolitique sur la prostitution Être femme dans un milieu d’hommes Prostitution : pour un projet de loi abolitionniste Prostitution juvénile - Blessées pour la vie Clubs échangistes : un cadeau de la Cour suprême du Canada à l’industrie du sexe Feu vert aux proxénètes et aux prostitueurs La décriminalisation de la prostitution porterait préjudice aux femmes asiatiques La prostitution est de la violence faite aux femmes Le Parlement canadien a adopté le projet de loi sur la traite des personnes OUI à la décriminalisation des personnes prostituées, mais NON à la décriminalisation de la prostitution Prostitution, féminisme, dissidence et représailles Pour une politique abolitionniste canadienne La prostitution, indissociable de la violence envers les femmes La prostitution chez les Amérindiennes du Canada Narco-prostitution de rue et vie de quartier 270 000$ au groupe Stella pour une rencontre de 4 jours sur le "travail du sexe" Trois positions dans le débat sur la décriminalisation de la prostitution Le ministre de la Justice du Canada dépose un projet de loi sur la traite des personnes Maisonneuve et Radio-Canada très à l’écoute du Forum XXX Décriminaliser la prostitution n’améliorera pas la sécurité des femmes prostituées La nécessité d’un débat public sur la prostitution et ses conséquences sociales Le Canada s’apprête-t-il à libéraliser la prostitution ? Les industries du sexe, des industries pas comme les autres ! Un sous-comité du Parlement canadien pourrait proposer la décriminalisation de la prostitution Immigration de danseuses nues au Canada Sexe, morale et interprétation Le Canada contribue au trafic des femmes à des fins de prostitution La prostitution, un choix de carrière pour nos enfants ? Un geste précipité La prostitution, un "droit des femmes" ? Le ministre Philippe Couillard et Stella - Aider les femmes prostituées ou promouvoir la prostitution ? Lettre sur la prostitution au Parti Vert du Canada Ex-juge condamné à 7 ans de prison pour agressions sur des prostituées autochtones mineures Le trafic sexuel des femmes au Québec et au Canada - Bilan des écrits Le trafic sexuel des femmes n’épargne pas le Québec Dossier prostitution : tous les articles du site La pornographie n’est pas sans conséquences Pourquoi "De facto" propose-t-il la légalisation de la prostitution ? On veut protéger les clients dans l’affaire de la prostitution juvénile à Québec. Prostitution - Des failles dans le processus de réflexion amorcé au sein de la FFQ Prostitution : Un consensus à l’arraché La prostitution, un métier comme quel autre ? Bientôt des proxénètes et des bordels subventionnés ? La prostitution est une forme de violence Le prix d’une femme |
À la fin de novembre dernier, la Meute MédiAction présentait un panel sur la publicité sexiste au colloque du Réseau québécois d’action pour la santé des femmes, colloque dont le thème était « Le marché de la beauté... un enjeu pour la santé ». Ce panel, accompagné d’un affichage illustrant la publicité dénoncée, m’a ramenée presque 25 ans en arrière, plus précisément à un essai militant sur la pornographie et ses modes d’expression dans la vie quotidienne, publié en 1983 (La pornographie, base idéologique de l’oppression des femmes). En relisant rapidement cet essai, je constate avec étonnement que les exemples actuels de publicité sexiste et pornographique ressemblent beaucoup à ce que je décrivais à cette époque. Je vous propose un extrait de cet essai, suivi d’un commentaire. La publicité pornographique (Extrait de La pornographie, base idéologique de l’oppression des femmes, Apostrophe, 1983). De sexiste et méprisante pour les femmes et pour les rôles qu’elles jouent dans la société, la publicité est devenue, allusivement puis ouvertement, pornographique. À l’automne 1982, cédant aux pressions, Bell Canada retirait de ses téléboutiques deux affiches, l’une sexiste, l’autre sexiste et raciste. La première représentait une femme nue, grandeur nature, enroulée dans un fil de téléphone. La seconde montrait une femme de race noire, dont les cheveux crépus avaient été remplacés par des bouts de fil de téléphone. De son côté, devant les prostestations, la compagnie Piedmont du Québec cessait de publier la photographie d’une « pin-up » illustrant de la machinerie lourde usagée et accompagnée de cette légende : « Notre matériel usagé a très belle apparence ». Camercan International de Colombie-Britannique a retiré une réclame montrant une femme nue, à genoux, la tête au plancher, servant à illustrer les présumés bienfaits d’un produit qui isole des chocs. Au même moment, Dunlop distribuait un calendrier qu’illustrait une femme nue écartelée entre deux roues de moto. Burlington continuait de présenter, dans le métro de Montréal, sa publicité pour des bas-culotte Whisper qui montre une femme penchée dans une position équivoque. La Boucherie Pierre de Verdun publicisait l’image d’une femme nue sur laquelle étaient indiquées les coupes de viande. Un magazine porno avait publié, il y a deux ans, une photographie semblable. La publicité des modes vestimentaires n’est pas à la traîne. Il n’est que de feuilleter Chatelaine ou Vogue pour s’en rendre compte. Certaines revues françaises destinées plus spécifiquement aux femmes empruntent aussi aux modèles pornographiques en acceptant des publicités sexistes ou porno sur les bords. Les magasins de vêtements font de même. Ainsi, J.B. Laliberté de Québec présen-tait dans une vitrine des sous-vêtements féminins garnis de billets de cent dollars, allusion claire et nette à la prostitution, qu’on tend à normaliser dans nos sociétés. Des magazines ou des films porno nourrissent les fantasmes de la clientèle en présentant des femmes-objets attelées d’un arsenal de jarretelles, de bikinis et de ceintures de dentelles noirs. Or, en décembre 1982, le magasin Sears présentait une réclame du même genre destinée aux clientes... L’année précédente, une boutique punk de Québec avait étalé dans sa vitrine un mannequin féminin ensanglanté qu’un homme feignait de battre. Cet étalage était censé réjouir la clientèle et l’inciter à l’achat. La mode punk, d’ailleurs, propage un certain sado-masochisme, ingrédient courant du produit pornographi-que. Les modes de la chanson (qu’on songe à Call Girl et à Striptease qui tiennent la tête du palmarès depuis plus d’un an), des films pseudo-érotiques, des films dits d’horreur, plusieurs revues et autres médias empruntent beaucoup de modèles à la pornographie ou à la prostitution. Les étudiants en médecine de l’Université Laval ont produit leur journal porno pour Noël 1982. En mai 1981, Hara-Kiri, qui se veut un magazine humoristique, présentait en page couverture une main d’homme entrant le canon d’un revolver dans l’anus d’une femme dont on ne voyait que le derrière en gros plan. On titrait : « 1982 sera l’année de la peur ». Quelques pages plus loin, des bandes dessinées dégoûtantes exploitaient la sexualité des femmes, hétéro-sexuelles comme lesbiennes, pour émoustiller les voyeurs représentés aussi. Une autre page présentait une caricature sur la-quelle on voyait une femme nue, à genoux, jambe levée comme un chien près d’un trottoir, et qu’un homme tenait en laisse. La légende disait : « Les femmes sont des chiennes. Montrez-leur le canniveau. » Les médias Il a fallu bien des efforts et bien des femmes pour convaincre le Journal de Montréal et le Journal de Québec à renoncer à leur « rayon de soleil matinal », c’est-à-dire une « pin-up ». Mais à mesure qu’on enregistre un modeste gain quelque part, on assiste ailleurs à de nouvelles tentatives pour rabaisser l’image des femmes ou renforcer les moyens de les réduire à l’état d’objets sexuels. Des propriétaires de cabarets sont devenus propriétaires d’un poste de radio privé à Montmagny (Québec). Ils s’en servent allègrement pour promouvoir leurs spectacles et les films porno présentés dans les cinémas de la région. Tout cela est possible parce qu’une vaste clientèle, surtout masculine, les soutient. Des distributeurs de films porno ont, de leur côté, obtenu un permis pour diffuser leurs films à la télévision payante. Les vidéo-cassettes sont déjà dans plusieurs milliers de familles québécoises, dans les motels et les hôtels, et c’est ce marché de la vidéo-cassette qui constitue la plus grande part des recettes des por-nocrates. Récemment, plusieurs groupes ont obligé le gouvernement canadien à refuser l’entrée au pays du jeu vidéo « Custer’s Revenge » qui présente le viol comme un divertissement. Faut-il qu’il y ait tant d’hommes à l’imaginaire érotique pauvre pour emprunter ainsi à l’industrie de la dégradation. Et on va nous parler de « libération sexuelle », de moeurs sexuelles évoluées. Les animaux ne font pas ce processus de ‘rationalisation’ propre aux humains, ces humains qui entraînent des animaux à figurer dans des productions pornogra-phiques pour nourrir les fantasmes d’hommes désoeuvrés, impuis-sants ou à l’esprit tordu. Des exemples du genre, qui font partie d’une guerre psychologique sans merci contre les femmes, sont légion. Devant ce mépris, nous devrions rire, nous montrer heureuses et nous sentir aimées ! Nous devrions nous taire au nom de la liberté d’expression des autres ! Nous devrions nous soumettre. I1 y a quelque chose de détraqué quelque part dans cette société. La pornographie définit les normes Dans le Québec d’avant les années 60, l’Église catholique définissait les valeurs et les normes qui guidaient les personnes et les institutions. Dans le Québec et dans le monde des dernières décennies, ce sont les pornocrates qui jouent ce rôle en orientant les mentalités et les comportements dans le sens favorable à leurs profits et pour la plus grande gloire de la misogynie. La pornographie est la très fidèle servante de la loi patriarcale qui, s’exprimant tant par la morale traditionnelle répressive que par l’ensemble des lois civiles et des lois criminelles, veut et maintient les femmes dans un état de sujétion... au service sexuel de..., plutôt de leur reconnaître un statut de personnes à part entière, qui ont droit à l’intégrité physique et morale, à la libre gouverne de leur vie. Dans tous les domaines de la vie, c’est en fonction de leur sexe qu’on évalue, classe, exploite, violente, accepte ou rejette les femmes. Dans tous les domaines de la vie, la loi du plus fort soumet les femmes aux volontés des hommes. C’est vrai d’abord et avant tout dans le domaine sexuel, les femmes étant perçues et se percevant par-fois elles-mêmes comme des servantes du sexe masculin. C’est la pornographie qui dicte, depuis un bon moment, les modalités de cet asservissement et qui renforce l’implacable loi millénaire. De la morale pornographique, il existe partout des traces : dans la publicité, dans la politique et dans l’administration de la justice, dans le monde du travail, dans les modes vestimentaires et idéologiques, dans les courants psycho-intellectuels et dans la famille. Partout, les pornocrates s’immiscent et s’installent en rois et maîtres. (Fin de l’extrait). Décembre 2006 Nous sommes en décembre 2006. Nous sommes encore peu nombreuses à nous opposer à la dictature pornographique et à la mode prostitutionnelle dans notre vie. Pourquoi ai-je l’impression que les luttes féministes contre la publicité sexiste, l’exploitation sexuelle, la pornographie et la violence en sont presque au même point qu’il y a un quart de siècle ? Pourquoi, comme un travail de Sisyphe, ces luttes sont-elles perpétuellement à recommencer ? Alors que le mouvement féministe était occupé à combattre pour l’égalité notamment dans les domaines de la formation, du travail, de la famille et de la politique, il semble que le système patriarcal ait continué de fourbir ses armes pour barrer la route de l’autonomie aux femmes. Et les armes privilégiées du patriarcat, aujourd’hui comme hier, ont pour noms violence, exploitation sexuelle, sexisme et pauvreté. Bravo à La Meute-MédiAction qui ne lâche pas prise. Signez sa pétition ! Date limite pour signer la pétition "NON À L’EXPLOITATION DU CORPS DES FEMMES" Déjà plus de 22 000 signatures ont été recueillies et la pétition sera déposée très bientôt ! Pour signer la pétition : Le site de la Meute-MédiAction, www.lameute.org Mis en ligne sur Sisyphe, le 3 décembre 2006. |