L’homme gris creuse le sillon du néant
Sous les pas des étés à venir
Rêve de nouveaux déserts
De paysages vidés de présence humaine
Veut tarir les vignes régler les désirs
Comme des montres immuables
Inventer dans l’ombre une herbe
Dépourvue de musique et de rosée
L’homme violent veut que l’amour
Vienne lui manger dans la main
Faire la vie et la mort à cœur fermé
À quitte ou double à rien ne va plus
Sur des corps hier infrangibles
Dont il achète l’entière dépossession
Sur la place du marché des femmes à genoux
Exhibent leurs chaînes comme des bijoux
Mis en ligne sur Sisyphe, le 11 janvier 2007.