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jeudi 16 août 2007

Le pouvoir politique de l’amitié

par Élaine Audet






Écrits d'Élaine Audet



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Sisyphe publie ci-dessous les premières pages d’un article d’Élaine Audet paru dans le numéro 11 de la revue multilingue, multidisciplinaire et internationale Labrys. On pourra lire la suite sur ce site féministe dont le comité de rédaction se situe à Brasilia, Montréal et Paris.

Il y a sept ans paraissait Le Cœur pensant/Courtepointe de l’amitié entre femmes (1). Une spéléologie de l’amitié dont j’ai vécu la fin comme un véritable deuil après avoir côtoyé et aimé, durant toutes ces années de recherche, tant de femmes inspirantes. Aujourd’hui, la conquête du pouvoir politique par les femmes semble vouloir se concrétiser dans plusieurs pays leur permettant enfin de mettre en œuvre leur propre vision du monde comme l’ont fait les hommes depuis toujours. Faut-il conclure à la disparition des préjugés et des vieux réflexes d’exclusion envers les femmes et leurs relations d’amitié et de solidarité ?

En France, lors de la récente élection présidentielle, 26% de femmes ont voté pour Ségolène Royal contre 32% pour Nicolas Sarkozy. Une majorité d’électrices ne faisaient pas confiance à Royal qui serait dévorée par l’ambition, trop féminine, trop rigide ou trop souriante, pas assez féministe. Elle n’a eu droit ni à l’erreur ni au lapsus, elle devait être parfaite. En bout de ligne, beaucoup de femmes ont préféré encore confier leur destin à un homme de droite, néolibéral et pour le moins autoritaire, même si la candidate socialiste se réclamait du féminisme et possédait à l’évidence toutes les compétences pour exercer le pouvoir.

On peut aussi se demander si, de son côté, Ségolène Royal a suffisamment recherché l’appui des femmes. Peut-être aurait-elle pu mettre davantage de l’avant les articles de son programme qui concernaient ses engagements en faveur de meilleures conditions de vie pour les femmes et les jeunes, contre le viol, la violence conjugale, la prostitution, l’exclusion et la pauvreté. « Le projet de représenter et d’être représentées en tant que femmes » est loin de faire consensus, selon la chercheuse Manon Tremblay qui a dirigé une vaste recherche sur la représentation politique des femmes couvrant 37 pays répartis sur les cinq continents. Face à celles qui croient nécessaires d’être présentes là où se prennent les décisions, d’autres pensent que les femmes ne forment pas un groupe monolithique et que la logique d’intérêt et de confrontation qui anime la sphère politique est étrangère à leur socialisation orientée vers la sollicitude et l’harmonie. Pour ces dernières, « la politique changerait les femmes bien avant que celles-ci ne parviennent à changer celle-ci » (2).

Y a-t-il toujours, en 2007, un déficit d’amitié entre les femmes, une déperdition d’amour de soi, de confiance, qui nous empêche de nous reconnaître comme essentielles les unes aux autres et de faire de cette co-naissance une force politique subversive ? On évalue rarement la puissance de l’amitié en terme de valeur politique. L’amitié permet pourtant aux femmes de reconnaître leur fondamentale communauté d’intérêts, d’être solidaires les unes des autres et de diminuer l’emprise des valeurs patriarcales sur leur vie.

L’expérience montre qu’il ne suffit pas aux femmes d’entrer massivement sur le marché du travail ou en politique pour mettre fin à la discrimination sexuelle. Il leur faut plutôt la dénoncer et la combattre au sein de toutes les institutions. Face à ce défi, l’amitié entre elles aide à créer un espace identitaire fondamental qui peut devenir le tremplin de leur liberté à toutes. Leur libération passe par la transformation quotidienne des liens qu’elles entretiennent entre elles avant qu’elles puissent réussir collectivement à vaincre leur oppression sociopolitique.

Les recherches ne font que commencer sur l’amitié entre femmes et sur le rôle qu’elle joue dans la transformation de leurs conditions de vie. Quelles sont les conséquences des récentes mutations sociales sur les relations qu’elles entretiennent entre elles ? Certaines chercheuses, notamment Pat O’Connor (3), arrivent à la conclusion que l’amitié entre femmes est d’abord une réalité sociale qu’on doit analyser dans le contexte des structures de classe responsables de la dépendance économique, politique, juridique et personnelle des femmes envers les hommes. Dans une telle optique, les confidences et les conversations entre femmes refléteraient leur position dans la société et mériteraient de faire l’objet d’analyses plus poussées.

Les relations avec les hommes constituant toujours le principal centre d’intérêt de la plupart des femmes, il faudrait se demander jusqu’à quel point leurs amitiés peuvent être libératrices tant qu’elles ne consistent qu’à ventiler, par l’humour et par la tendresse, les effets débilitants des rapports sexuels de domination.
L’entrée des femmes sur le marché du travail a affecté profondément la façon dont elles vivent l’amitié. Cette mutation sociale rend petit à petit leur vie semblable à celle des hommes, sans pour autant qu’elles abandonnent les rôles dévolus aux membres de leur sexe. Ainsi, aujourd’hui, la poursuite d’une carrière rend plus complexe l’amitié entre femmes. Elles ont moins de temps à y consacrer et leurs conditions de travail différentes créent souvent un fossé entre elles. Beaucoup de femmes éprouvent envie, ressentiment et colère envers leurs amies à la suite des inégalités que cette mutation de leur rôle social crée soudain entre elles (4). Dans le monde du chacune pour soi, les vieux systèmes d’entraide disparaissent parfois tragiquement, et le seul fait d’avoir du succès peut couper une femme de ses amies, celles-ci se sentant abandonnées ou même trahies.

Des études récentes montrent que la principale cause de rupture entre amies n’est plus la rivalité au sujet d’un homme, mais l’évolution divergente de leurs intérêts et de leurs conditions de vie. Les femmes remplacent petit à petit le modèle de fusion mère-fille, dans lequel l’une donne et l’autre reçoit, par la quête réciproque d’indépendance et de relations égalitaires. Aujourd’hui, plusieurs femmes osent exprimer les sentiments agressifs qu’elles éprouvent les unes envers les autres et réussissent ainsi à éliminer les effets destructeurs du non-dit.

De façon générale, les amies ont eu, à ce jour, plus de facilité à supporter leurs faiblesses respectives qu’à s’aider à développer leurs points forts pour transformer en critique sociale leurs peines personnelles et leur manque d’estime de soi. Il s’agit de plus en plus pour les femmes de trouver une nouvelle synthèse, une nouvelle façon d’être authentiques en étant complices et aimantes autant qu’autonomes et structurées. De reconnaître qu’elles n’ont pas à être semblables pour s’aimer, mais libres et aimantes indissociablement.

Fières d’être de la lignée des femmes ou d’avoir pris leur place au sein des bastions masculins, les femmes ont prouvé qu’elles peuvent vivre l’amitié aussi authentiquement et intensément que les hommes. Elles n’éprouvent malheureusement pas toutes le même degré de responsabilité et de solidarité envers l’ensemble de leurs semblables. Celles qui accèdent au pouvoir et à la renommée adoptent souvent les valeurs masculines et perpétuent les divisions entre les femmes et les différents rapports de force dans la société. Elles se contentent de tirer leur épingle du jeu.

Au plan politique, l’aliénation joue pour les femmes le même rôle que pour les membres des classes opprimées ou des pays colonisés, les poussant à se haïr entre elles et à révérer leur oppresseur. Depuis leur plus tendre enfance, on a encouragé les femmes à se méfier les unes des autres. Les traces historiques de leurs amitiés ayant été détruites, chaque génération de femmes est contrainte de toujours recommencer à zéro. La plus grande réussite du patriarcat est, sans contredit, d’avoir convaincu les femmes qu’elles étaient par nature rivales et ennemies, donc, incapables d’être amies, solidaires et de changer collectivement leur destin.

Le pouvoir patriarcal ne pardonne pas à celles qui ont décidé d’être indépendantes, de choisir leur devenir et de réaliser pleinement leur potentiel créateur. Elles ont résisté à la violence, à la dérision, à l’exclusion, à tous ceux qui voulaient les soumettre et elles ont apporté une contribution importante à cette chaîne infrangible d’amitié et de solidarité entre femmes qui traverse les siècles. Plusieurs savent désormais que les femmes ont été exclues de l’histoire simplement parce que les hommes ont jugé insignifiante toute autre expérience que la leur.

Dans un des livres les plus importants consacrés à l’amitié entre femmes, A Passion for Friends, Janice G. Raymond rappelle que, dans la Grèce antique, la tradition masculine de l’amitié était indissociable de la politique, de l’art et de la philosophie dont elle constituait à la fois la base et l’aboutissement (5). De nos jours, plusieurs femmes politiques, en voulant défendre leurs propres priorités, mettent au centre de leurs préoccupations le sort des femmes et recherchent leur appui. Pour Raymond, être féministe ne consiste pas seulement à lutter contre la domination masculine et la violence qu’elle engendre, mais en la capacité de s’aimer soi-même et d’établir des liens profonds et durables avec d’autres femmes.

Lire la suite sur le site de Labrys.

Notes

1. Audet, Élaine. 2000. Le Coeur pensant/Courtepointe de l’amitié entre femmes, Québec, Loup de Gouttière. Distribué par les éditions Sisyphe
2. Tremblay, Manon (dir. Publ.). 2005. Femmes et parlements/Un regard international, Montréal, Remue-ménage.
3. O’Connor, Pat. 1972. Friendships Between Women - A Critical Review, New York, The Guilford Press.
4. Eichenbaum, Luise, et Susie Orbach. 1987. Between Women, New York, Viking.
5. Raymond, Janice G. 1985. A Passion for Friends/Toward a Philosophy of Female Affection, Boston, Beacon Press.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 29 juillet, 2007



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Élaine Audet

Élaine Audet a publié, au Québec et en Europe, des recueils de poésie et des essais, et elle a collaboré à plusieurs ouvrages collectifs. Depuis 2002, elle est l’une des deux éditrices de Sisyphe.
Ses plus récentes publications sont :
 Prostitution - perspectives féministes, (éditions Sisyphe, 2005).
 La plénitude et la limite, poésie, (éditions Sisyphe, 2006).
 Prostitution, Feminist Perspectives, (éditions Sisyphe, 2009).
 Sel et sang de la mémoire, Polytechnique, 6 décembre 1989, poésie, (éditions Sisyphe, 2009).
 L’épreuve du coeur, poésie, (papier & pdf num., éditions Sisyphe, 2014).
 Au fil de l’impossible, poésie, pdf num., (éditions Sisyphe, 2015).
 Tutoyer l’infini, poésie,pdf num., 2017.
 Le temps suspendu, pdf num., 2019.

On peut lire ce qu’en pensent
les critiques et se procurer les livres d’Élaine Audet
ICI.



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    Bonour à tous !

    Je suis l’auxiliaire de vie d’une dame handicapée, et qui à besoin de l’aide votre chaîne d’amitié. Je vos livre le texte la concernant.

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    Une agression intolérable
    Bonjour à toutes et à tous !

    vous trouverez ci-dessous un texte de ma plume ; il est sur le blog ( http://missoxygene.spaces.live.com/ ) d’une amie dont je suis l’auxiliaire de vie. Je vous invite expréssement à le lire. Si vous êtes intéresser, vous retrouver l’adresse de la pétition en ligne dans la liste des blogs qui " Changent le monde / Heal the world ", à la toute fin du mien ( de blog... Pourqoui ça ne fait rire que moi ? ). Merci d’avance.

    Snéibcao

    Agression Intolérable

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur le blog de Miss Oxygène !

    Je m’appelle Aurore Stasky, je suis née à Creil (Oise ) le 05 novembre 1967 ; j’ai vécue mon enfance à la DDASS en Eure-et-Loire ( enfant abandonnée ) et je vis actuellement à Bourg-en-Bresse ( Ain ) dans le quartier de la Reyssouze. J’ai cinq enfants ( Emmanuel, 19 ans ; Nicolas, 18 ans ; Cédric, 17 ans ; Christopher, 12 ans et Hugo, 7 ans ).

    Née asthmatique, j’ai toujours été pleine de vie ; seulement, ces dernières années, mon état de santé a empiré, me rendant dépendante de ma maladie.

    Pour les personnes qui ne connaîtraient pas encore l’asthme, il s’agit d’une maladie pulmonaire entraînant une rétraction des alvéoles pulmonaires ( sorte de petits sacs contenues dans nos poumons et permettant le transport de l’oxygène jusqu’au sang ) et de la trachée, ce qui signifie que sans le traitement approprié, vous étouffez au sens propre du terme et pouvez en mourir ; la plupart du temps, les asthmatiques souffrent cependant simplement d’un asthme léger, innofensif s’il est bien surveillé et traité. Certains asthmatiques sont mêmes devenus des sportifs titrés et célèbres ! Mais, dans mon cas, la maladie dont je suis victime n’a eue de cesse d’évoluer, jusqu’à atteindre son niveau actuel, mettant ma vie en danger presque à chaque respiration.

    En effet, l’état de mes poumons m’oblige à vivre sous assistance respiratoire près de 24 / 24 h depuis environ deux ans. Je suis actuellement reconnue handicapée à plus de 80 %, ce qui signifie dans mon cas que le moindre effort physique me déclenche de violentes et dangereuses crises d’asthmes. Par exemple, lorsque je marche une dizaine de mètres, mon essoufflement correspond au vôtre quand vous venez de courir un 400 mètres-haies !!! A une différence près : vous récupérer votre souffle tout au plus au bout de deux minutes ( trois ou quatres si vous êtes fumeur ) ; mais moi, il me faudra, juste pour quelques mètres ou marches d’escalier, plusieurs dizaines de minutes de récupération !! Résultat : le corps médical estime que mes poumons et mon coeur sont aussi fatigués que ceux d’une personne très âgée ( j’ai quarante ans ).

    Vous l’avez compris, les efforts physiques ( sous toutes leurs formes ) me sont prohibés ; les substances allergogènes respiratoires ( acariens, pollens, javel, poussières, tabac... ) sont proscrites de mon environnement ; mon traitement anti-asthmatique ( Ventoline et Atrovent sous inhalations et nébulisations ; corticoïdes divers, tel le Solupred ; ect... ) à hautes doses renforcent mes poumons ( insuffisamment puisque la maladie gagne du terrain ) mais dégradent parrallèlemment le reste de mon corps ( prise de poids d’une cinquantaine de kilos ; squelette fragilisé ; fort affaiblissement musculaire, accompagnés de crampes longues et douloureuses ; ect... ) ; bref, je suis prisonnière de mon corps.

    Une telle situation aurait pu suffire à faire mon malheur ; mais, entourée d’amis, je tenais le coup, cahin-caha, je tenais la barre de mon moral fermement et positivement. Même si ma maladie, mon traitement, ses effets secondaires entraînent régulièrement une forme d’irritabilité, je parvenais aisément à me faire apprécier de chacun.

    En août 2007, le Conseil Général de l’Ain, par l’intermédiaire de la Maison du Handicap ( ex-Cotorep ), ainsi que la Sécurité Sociale et mes propres fonds de financement me permettent d’acquérir un fauteuil roulant électrique ( j’ en utilisait un manuel depuis près d’un an alors ) ; un à un, j’informais mes voisins, lorsque l’occasion de les croiser se présentait, que désormais j’aurais besoin d’accéder aux communs et à ma cave sans entraves. Par exemple, hormis les stationnements " minute "et les cas de force majeure, les voitures devaient libérer la place ( place qui n’est d’ailleurs pas un stationnement autorisé ) devant l’entrée des caves, mon fauteuil ne pouvant être " parké " que dans la cave. Tout ceci fut fait dans le but de pouvoir, comme tout un chacun, circuler librement et accéder à l’extérieur de mon logement, pour aller en ville, dans les commerces, voir mes enfants, me promener... Bref, afin de ne pas être prisonnière de mon logement, en sus de mon handicap.

    Lentement mais sûrement, tout le voisinage accepta de bonne grâce de faire ce petit effort à l’impact immense pour mon bien-être. Tous, sauf un couple de voisins dont le véhicule fut, de manière réitérée, garé à cet emplacement, malgré mes nombreuses suppliques, et celles de mon entourage.

    La situation dégénéra lorque, le 12 janvier ( donc six mois et une bonne cinquantaine de réclamations auprès du dit-voisin plus tard ), mon auxilliaire de vie permanent contacta, en désespoir de cause, les forces de l’ordre. Malgré qu’elles le réprimandèrent sans le verbaliser, celui-ci se fit désormais menaçant ( par la parole et le geste ) à notre égard ; suivirent de nombreuses dégradations à l’encontre de mon fauteuil. Le 06 février à 09h, Sébastien Thévenot ( mon auxilliaire ) pris de nouveau contact avec la Police qui verbalisa cette fois. La femme du couple agressa mon auxilliaire le matin-même. Le soir, de retour avec mon auxiliaire, elle s’en prit verbalement puis physiquement à moi, puis vint le tour de son mari qui nous frappa tous deux du poing au visage. La suite, vous la connaissez ou vous en doutez : hospitalisation ( j’ai eue la machoîre fracturée, 3 dents déchaussées, 1 dent cassée et 21 jours d’ITT ; Sébastien a eut de multiples contusions cervicales et dorsales dont il souffre encore et plus d’1 mois d’arrêt de travail ), dépôts de plaintes,ect... Le proçès est prévue pour le mois de mai. Ces faits ont été rapportés dans divers journaux ( Le Progrès, France- Soir, Aujourd’hui en France, le 13h de France 2 ), à la radio ( NRJ, Nostalgie, Scoop FM, Radio Tropiques ) et dans l’émission de M. Jean-Luc Delarue ( Toute une histoire ).

    Depuis, nous sommes suivis par des psychologues de l’Avema ; néanmoins, ayant subies entre-temps de nouvelles agressions verbales ( menaces, injures, calomnies, tentatives d’intimidation, ect... ) dans le quartier, ayant manqués en outre de nous faire agresser de nombreuses fois, nous avons effectués les démarches nécessaires pour que je sois relogée. Or, mon bailleur ( Bourg Habitat ) refuse actuellement de traiter ma demande, étant dans l’attente de se voir verser un retard d’APL ( 18 mois ) de la part de la CAF me concernant et qui serait perdue si je serais relogée d’ici-là : autrement dit, leurs profits sont bien plus important que la vie d’une personne handicapée dont la vie menacée et devenue un enfer !

    Ma demande est des plus simples : l’obtention urgente ( et non d’ici la fin de l’an prochain comme prétendu par le bailleur ) d’un logement conforme ( c’est à dire non-vétuste et non dangereux, contrairement à celui que j’occupe actuellement ), adapté à mon handicap (pas d’escalier par exemple ) et hors du quartier de la Reyssouze où je ne suis plus désormais la bienvenue.

    C’est pourquoi je mets à votre disposition ici-même un espace au travers duquel vous pouvez apporter votre contribution gratuitement ( par signature contestataire ) pour que nos voix puissent, ensemble, faire le poids face à une situation d’un autre âge. Faites circuler cette pétition, imprimez-la, photocopiez-la, parlez-en : le pari relevé avec le nouveau maire de la commune est de dépasser les 10 000 ( ! ) signatures avant le procès.

    En signant, vous nous aiderez à faire prendre conscience aux pouvoirs publics en place ( à Bourg, dans l’Ain, en Rhône-Alpes, mais aussi peut-être en France et en Europe ) que les situations d’urgences exigent parfois des mesures d’urgences, comme c’est le cas ici.

    Mes proches, ceux de mon auxilliaire de vie, Sébastien et moi-même vous remercions pour avoir pris le temps de lire ces quelques lignes et d’avance, pour celui que vous nous accorderez en nous aidant à disposer du plus grand nombre de signataires.

    Aurore Stasky,

    dite " Miss oygène ".

    PS : l’adresse de la pétition est : http://www.lapetition.be/en-ligne/une-agression-intolrable-2008.html


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