Certains jours il fait noir jusqu’au cœur
L’ombre de l’ennemi s’étend sur la ville
La recouvre d’une chape lourde et ancienne
Il est trop tard pour fuir les portes cèdent
Les corps insoumis ploient sous les coups
Les poitrines éclatent fleurs de sang
Bouquets de cris et d’espoirs pulvérisés
Rien n’arrête l’ombre brune sûre de son droit
Certains jours il fait noir jusqu’à l’âme
L’ombre de l’ennemi étouffe les voix
Enterre jusqu’au dernier souffle de désir
De celles-là nées sur l’autre rive de son univers
Elles jettent des rêves entre les mots et les morts
Mains tendues mains tendres et souveraines
Vagues de fond renversant les tables de lois
Où jadis leurs noms avaient été limés maudits
Elles sont là pour rester comment le supporterait-t-il ?
Quand la peur ne peut plus les maintenir à genoux
Il tire à bout portant crache sur l’intelligence et le rire
Recouvrant la vie d’un manteau de cendre et de plomb
L’ennemi reviendra dans la ville avec un visage nouveau
En toute confiance nous lui en avons livré les clefs
Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 décembre 2007