Croire en la démocratie et en ce qu’elle sous-entend est une chose, essayer de manipuler les masses au nom de cette dernière en est une autre.
Pour beaucoup d’Algériennes et d’Algériens, vivre dans les années 1990 et en 2011 représente une profonde blessure qui s’accompagne de beaucoup de questionnements ! Combien de décès, d’exils, de familles déchirées, éparpillées, pour se retrouver, 20 ans après, avec les mêmes revendications, la même soif de démocratie et de laïcité, avec une population de jeunes qui n’a connu que le terrorisme, la corruption, les passe-droits, une école islamisée, une jeunesse qui n’a d’autre culture que celle diffusée par les paraboles ?
Malgré l’acculturation recherchée et orchestrée par un système au service de la corruption et de l’intégrisme, les générations ont su exprimer ensemble, ce jour-là, leur refus du système lui-même et de l’intégrisme.
Quoi de plus beau que de voir le leader islamiste (Ali Belhadj) se faire chasser de la manifestation !
Quoi de plus enthousiasmant que de manifester parmi un nombre important de féministes laïques, à l’avant-garde des luttes ! N’est ce pas là le mot d’ordre fondamental de ce jour et de ceux à venir : « la double rupture avec le système rentier et l’intégrisme » ?
Que serait la démocratie sans la liberté et que serait la liberté sans la justice sociale, sans l’égalité entre tous les citoyens, et citoyennes devant la loi, la justice, l’information, l’accès de toutes et tous à une éducation ouverte sur l’universel, la santé, le logement et l’emploi ?
Que serait la démocratie, la liberté et l’égalité sans l’égalité des droits entre les hommes et les femmes, sans la liberté de conscience, en un mot sans la laïcité ? Sans oublier la liberté de choisir sa sexualité.
Voilà pourquoi, tant que nous n’aurons pas atteint toutes ces transformations, je marche et je marcherai encore…
Alors, à tous les despotes à tous les dictateurs et à tous les intégristes, je dis que le vent de la liberté souffle dans tous les sens et risque de les emporter vers d’autres lieux.
Il ne leur reste, pendant qu’il est encore temps, qu’à sortir par les fenêtres qui leur sont encore ouvertes.
Les peuples ont compris que la liberté n’est plus un mirage, mais bel et bien une réalité atteignable. Alors Mesdames et Messieurs, faites vos valises.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 17 février 2011