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vendredi 28 février 2020


14 novembre 1930 - 3 décembre 2011
Le don vital de Louky Bersianik à sa prochaine

par Élaine Audet






Écrits d'Élaine Audet



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Photo : Kéro

J’ai hésité longtemps sur la forme que prendrait ce premier écrit que tu ne liras pas. À chaque phrase, il me fallait franchir des couches et des couches de nostalgie et de tristesse. Comme j’ai déjà écrit plusieurs textes sur tes livres, j’ai finalement décidé de t’écrire une lettre que j’enverrai dans "les nuages, ces merveilleux nuages où notre mémoire se meut en quête d’éclaircies et dans l’espoir que le soleil y fera des trouées spectaculaires." (1)

Je mettrai mes mots dans tes mots et tu mettras tes mots dans les miens. De cette façon, nos vies resteront enlacées dans la mémoire infinie du temps.

Même si je ressens un manque gigantesque en moi depuis ta mort, je constate cependant l’héritage inestimable que tu m’as laissé ainsi qu’aux femmes et à l’humanité entière. Le titre du présent écrit s’est imposé de lui-même avec cette idée majeure du don que ton œuvre constituait pour la culture universelle. J’ai choisi le mot "prochaine", au lieu de "semblable", "suivante" ou "compatible", parce qu’il marque à la fois l’altérité et le futur.

Tu nous as, je crois, d’abord légué la force, le désir d’être libres, la confiance en nos capacités, la joie, la fierté, la "soeurénité", en nous offrant L’Euguélionne en 1976. C’est dans cette bonne nouvelle, cet évangile mécréant, où tu mets à nu, avec le scalpel d’un humour caustique et jubilatoire, le sexisme dans tous ses états, la misogynie paternaliste, violente et sûre de son bon droit, dans cette œuvre-là que tu utilises à la fin pour la première fois ce néologisme et concept inspirant de "puissance gynile" : "Et moi qui suis gynile, je viens vers lui qui est viril."(2)

Voilà, le mot gynile est lâché. Tu avais compris depuis longtemps que la féminité n’avait jamais été l’équivalent de la virilité, mais son piédestal, son tremplin, son faire-valoir ou son paillasson. D’un seul mot, tu venais de balayer les stéréotypes péjoratifs et mélioratifs attribués aux deux sexes, si solidement incrustés dans notre conscience, notre inconscient et toute la culture à ce jour. Tu savais qu’il y avait toujours eu des femmes créatrices, artistes, philosophes, poètes, inventrices et qu’elles se montraient audacieuses, courageuses, volontaires et possédaient toutes ces qualités attribuées généralement aux seuls hommes depuis plus de trente siècles.

Tu as senti que tu venais de faire une percée importante dans le roc immuable de la pensée patriarcale. Grâce à un néologisme, comme tu les affectionnais, qui coulait patiemment le féminin dans la langue à la façon d’une révolution souterraine. Tu avais compris depuis longtemps qu’il fallait déloger la féminité avec toutes ses chaînes déguisées en atours aguicheurs et séductions futiles. Seule la gynilité saurait faire face et tenir tête à la virilité, au point peut-être de rendre enfin l’amour possible. Tu retournas trois ans le concept sur ta langue avant d’y revenir et de l’afficher fièrement en 1979 dans le Calendrier des éditions du remue-ménage.

    La « FÉMINITÉ », ce mot tendancieux [et ambigu], voire péjoratif pour plusieurs [...], tout chargé qu’il soit de ses mystères vrais ou faux, ne fait pas le poids avec son homologue masculin, parce qu’il n’inclut pas du tout la puissance sexuelle des femmes, leur énergie, leur force, leur courage, leur vigueur, leur hardiesse, leur audace, leur noblesse, etc., comme le fait si abondamment le mot « VIRILITÉ » pour les hommes.
    Voilà pourquoi [...] il faut garder en mémoire la « GYNILITÉ » des femmes, qui est leur identité féminine reconnue, leur féminité observée de l’intérieur et non imposée de l’extérieur par les hommes, leur spécificité féminine et humaine sans référence à la masculinité. (3)

Un mot de huit lettres bien ficelé comme un paquet de dynamite, comme la marée qui part à l’assaut du désert. Personne ne s’y est trompé à l’époque, on a parlé de féministes enragées et d’idéologues étrangères à la vraie littérature. Comme une meute ils seront à tes trousses jusqu’après ta mort, cherchant à effacer tes traces avec leur langue efficace ou un simple silence. Pourquoi n’as-tu jamais été reconnue à la mesure de ton immense talent ? Toi, qui as fait œuvre d’humaniste, à l’égal de Gaston Miron et de Michel Tremblay qui ont, comme toi pour les femmes, proclamé haut et fort la fierté de s’appartenir comme peuple et comme humain, quelle que soit notre identité sexuelle. C’est peu dire que de te reconnaître sorcière et voyante. Tu es poète dans toute la force enracinée du terme.

    Celle qui a un bâillon gravé sur sa tombe : pas besoin des mots, le soin des morts, ni de son nom ni d’épitaphe. Même pas de ci-gît. En quoi serait-ce utile : gît le cœur gît le corps muets. Est-ce assez dire que d’un bâillon. (4)

Mais trop tard, la terre avait tremblé comme les mots enfouis, rien ne pourrait plus arrêter l’irruption sauvage de la conscience. Il ne s’agissait pas, pour toi, d’aller dans le sens contraire du patriarcat, mais de rompre avec lui.

    De ces géantes de marbre se couvrant de chair et de sang sous l’impulsion de quelques femmes contemporaines, j’ai fait surgir de Terribles Vivantes douées de souffle et de poésie, qui se sont mises en marche un beau matin pour ne plus jamais s’arrêter.
    C’est ainsi qu’avec mille autres gestes imaginaires, s’accomplit l’émergence de celle qui, hier encore aux prises avec une féminité de commande, récupère l’usage de sa liberté et devient gynile. (5)

C’est ainsi qu’en 1979, dans Le Pique-nique sur l’Acropole, tu as réécrit au féminin, Le Banquet de Platon, auquel on n’avait pas convié les femmes. Contrairement au banquet gastronomique des philosophes, les convives contemporaines ne peuvent se payer que des sandwiches, le plein air et le sol dur. Avec une intuition géniale, tu remplaces la rhétorique masculine sur l’amour par des dits de femmes sur leur sexualité et sur tout ce qui les unit.

Ta pensée s’élabore en termes de lignée des mères, d’arbre gynile. Un "arbre de pertinence" inédit. La question fondamentale que tu poses et nous poses, c’est : "Comment naître femme (dans le sens mélioratif du mot) et ne pas le devenir (dans le sens péjoratif) ? " (6) Pour toi, "donner la vie n’est pas une valeur patriarcale. En soi, ce n’est ni bon ni mauvais, mais ça nous appartient. Comme un droit et non un devoir". (7)

Tu n’as cessé de proposer le seul changement qui peut ouvrir la voie à une véritable révolution sociale, politique et culturelle, soit la remise en question des stéréotypes sexuels et la suppression des rapports de domination homme/femme. Le silence qui, avant et après ta mort, s’est abattu sur ta vie et ton oeuvre montre à quel point ton radicalisme, cette façon de prendre les choses par la racine, a ébranlé les colonnes du pouvoir masculin qui tente de te museler à jamais.

La mémoire a toujours été l’un des thèmes importants de ton œuvre, que tu as toujours lié à celui de la puissance gynile que tu voulais communiquer aux femmes pour les réveiller du long sommeil qu’on leur a imposé. En 1980, tu te demandes combien de temps encore, nous les femmes, devrions vivre et mourir comme des somnambules :

    l’une derrière l’autre à travers l’histoire sans regarder où nous mettions le pied. Les pas de l’une dans les pas de l’autre, comme si une seule d’entre nous était passée. (8)

Seule l’acquisition de ce que tu appelles "la mémoire du futur" pourrait nous permettre de vaincre enfin le patriarcat, de retrouver notre force passée, et d’investir notre présent d’une puissance gynile libératrice. Plutôt que de s’inspirer du passé où les hommes ont de tous temps infériorisé les femmes, tu les invites à projeter l’image de ce qu’elles veulent dans le futur et de s’en inspirer pour agir et transformer leurs conditions de vie présentes.

Je pense que le rôle primordial accordé à la mémoire dans toute ton œuvre vient de très loin dans ta vie, de ce "troubli" qui t’a inspiré Permafrost, ce roman bouleversant, et qui t’a permis de vivre dans ta chair et ton esprit ce que les femmes, oubliées, biffées, exclues, ont vécu pendant des siècles. De trouver en toi cette puissance gynile qui te permettrait non seulement de survivre, mais de la transmettre à toutes les femmes, comme le don le plus précieux° : l’appartenance, la liberté. Car, pour toi : "Il n’y a qu’une souffrance, une seule, il n’en existe aucune autre qui lui soit comparable. C’est de ne pas être libre de disposer de soi-même !" (9)

La mémoire de l’oubli

Je me souviendrai toujours de ce soir où tu m’as ramenée chez moi après une soirée chez une amie et que, restées dans la voiture à converser, tu m’as racontée comment tes parents t’avaient oubliée au pensionnat pendant le congé de Noël et du Nouvel An. Ayant vécu le pensionnat, je pouvais m’imaginer la peine incommensurable, le doute et la peur que tu avais ressentie. Huit ans plus tard, en 1997, tu couleras cette douleur dans l’écriture de Permafrost.

Écrit à même une indicible peine d’enfance, ton écriture est admirable, poignante, déchirante. Pour trouver "les mots pour le dire", il fallait à la fois le réalisme poétique des premières et des dernières pages, l’imaginaire efficace de la petite fille esseulée qui écrit déjà dans sa tête, la réflexion sensible de l’écrivaine et sa vision du futur antérieur, d’une mémoire qui pourrait te projeter dans l’espoir. Il fallait dire l’indicible.

    Sylvanie Penn sentit quelque chose comme du beurre de plomb lui couler entre les omoplates et lui figer les ailes, une substance épaisse et lourde qui allait pénétrer toutes ses fibres et, très vite, remplacer la chair fine de son corps de six ans et demi. […] Du coup, un beau matin, elle aurait un coeur au beurre noir. (10)

Pour toi, dès le départ, il y a eu l’inenfance : "C’était presque rien, un tout petit incident et l’enfant a basculé. Ça ne prend qu’un instant. Une seconde, quelques jours, le retrait radical de l’amour et voilà l’enfant jeté hors de la vie pour toute la vie." (11) Il fallait pour sortir les mots de l’étau où ils étaient enchâssés depuis si longtemps, retrouver l’inspiration et la qualité vibrante d’écriture que tu avais déployée dans ton œuvre poétique, notamment dans Axes et eau où déjà tu avais élaboré le personnage de Sylvanie Penn, déjà présente dans L’Euguélionne, et le Squonk, cet animal légendaire qui se dissout dans ses larmes.

Ainsi, comme tu l’écris dans Permafrost, tu as eu l’impression indélébile d’habiter "un non-lieu, située nulle part sur cette planète", de te trouver "enterrée vivante dans un couvent comme une vieille de six ans qu’on balance dans un trou au cimetière". (12) De devenir "la prisonnière d’un cachot qui était [t]a propre chair". (13) Comment ne pas voir dans cette description de l’exclusion une métaphore éclatante de la condition des femmes, dénoncée brillamment par Virginia Woolf, que tu aimais tant, dans Une chambre à soi ? Comme si le destin avait voulu que tu vives et portes en toi le sort des femmes soumises à la loi implacable de la division sexuelle, condamnant le sexe féminin à l’inexistence, à l’invisibilité.

    OUBLIÉE ! Personne ne se souvenait qu’elle avait déjà existé. On avait tout simplement oublié qu’elle vivait quelque part. […] Elle se mit à tomber, tomber, tomber. Prise d’une frayeur absolue, elle n’en finissait plus de tomber, attirée par le néant comme si elle rebroussait chemin jusqu’avant son existence, jusqu’au fin fond d’un trou d’Oubli où elle n’était plus que la cloche bruyante d’un passeur complice qui la laissait sur la rive de nulle part. (14)

Après la parution sur le site sisyphe.org, comme chaque année à cette date, de ton poème sur le massacre misogyne de 14 jeunes femmes le 6 décembre 1989, tu m’as confié, dans un courriel quelques jours seulement avant ta mort, ressentir cette sensation de tomber sans fin :

    "ET LA CHUTE INTERMINABLE. [...]" Je ressens cette chute comme si elle se produisait en moi. Surtout à l’approche du 6 décembre. Interminablement Je crois que je ressentais aussi le meurtre à l’intérieur de moi...C’était terrifiant !

Le mystère d’Hégéso

C’est probablement à ton retour de Grèce que nous avons passé des heures à rêver sur une des plus belles stèles du Cimetière de Kerameikos à Athènes, celle d’Hégéso, fille de Proxénos, dont on fait remonter l’existence au Ve siècle av J.-C. Ce monument funéraire représente une jeune femme, de profil, sortant un objet (impossible à identifier) d’un coffret que lui tend une femme. Pour les archéologues, les regards des deux femmes se croisent en diagonales, mais n’expriment que vide et mélancolie.

Il nous semblait, quant à nous, que les regards des deux femmes convergeaient vers l’objet mystérieux, tenu par Hégéso, entre le pouce et l’index. Un anneau ? Une alliance scellant le lien de "soeurénité" entre ces deux femmes, qu’il soit filial, amical, amoureux ou domestique ? Un passage de ce beau poème "L’anneau d’hier", écrit sur ton enfance rue Lanaudière, "entre une héroïne biblique et la République française deux belles plantes nommées Rachel et Marianne", pourrait le donner à penser :

    L’anneau glissé dans ma paume par une pieuse grand-mère
    personne n’a deviné pourquoi j’ai joué toute seule au je du refus
    quand j’ai laissé choir sur les passants l’alliance
    dont elle avait cru sceller mes doigts de pluie. (15)

Que pouvait bien tenir en suspens et tendre Hégéso à sa fille, à sa sœur, à son amie, à son amante, à sa servante, à sa suivante ? Dans la dédicace de la reproduction de cette stèle que tu m’as offerte en 1992, tu as écrit : "Pour la continuité de ce geste qui tient en suspens tout notre espoir." J’aime croire que c’est l’espoir d’une vie libre d’entraves qu’elle veut offrir à sa compagne. L’alliance qui scellera la fin de l’utopie pour celles qui ont eu le malheur de naître femmes dans un monde fait par les hommes pour les hommes. Dans ton magnifique recueil de poèmes Kerameikos, tu conclus : "Mais ta main demeurée en suspens Hégéso détient le secret des offrandes réservées aux générations futures". (16)

Aujourd’hui, où tu nous as quittées, comment ne pas nous demander ce que toi-même tu tends à ta prochaine dans cette épitaphe littéraire, si passionnément et patiemment édifiée au cours de ta vie ? Comme à propos d’Hégéso, on pourrait apporter plusieurs réponses à cette question. En ce qui me concerne, je pense que ce que tu as voulu transmettre à tes "terribles survivantes" (17), c’est la confiance dans l’énergie créatrice gynile, que nous portons toutes en nous, mais que l’ordre patriarcal a bâillonnée, marginalisée, occultée, ridiculisée, bafouée, parfois brûlée, et que ceux qui se prétendaient les hommes de nos vies ont volée ou plagiée à travers les siècles.

    J’appelle Capitalistes de l’Espèce ceux qui, sous le nom d’Hommes, ont capitalisé l’énergie créatrice de l’espèce humaine et l’ont canalisée à leur profit, laissant croupir à des tâches de servitude la moitié femelle et pourtant créatrice de l’Humanité, et exploitant la force de travail de l’autre moitié elle-même créatrice. (18)

Dans Kerameikos, tu joins ta voix à celle d’Hégéso pour annoncer la fin de la pire malédiction qui frappe encore les femmes, étouffées et pornographiées par les critères futiles et figés de la féminité, celle de "ne pas s’appartenir" :

    tu deviens soudain le visible de la voix
    au cimetière contemporain des crépuscules
    ne dis plus qu’un corps ne peut se dissoudre dans ses larmes
    attends
    j’ai presque oublié le goût de la peur. (19)

À l’instar des pique-niqueuses de l’Acropole et de l’Euguélionne, une géante à ton image, qui refusent de continuer à soutenir les colonnes du patriarcat, tu nous invites à en finir avec ce "non-lieu provisoire" qu’est la gynilité et de nous en faire une identité irréductible. Tel est, selon moi, le précieux héritage que tu nous as légué, cette "mémoire du futur" qui te gardera à jamais vivante, mon amie, ma complice, ma compatible.

Bibliographie

1. Louky Bersianik, La main tranchante du symbole, Montréal, Remue-ménage, 1990, p. 189.
2. Louky Bersianik, L’Euguélionne, Montréal, éd. La Presse, 1976, p. 388-389.
3. La main tranchante du symbole, p. 249.
4. Louky Bersianik, Le pique-nique sur l’Acropole, Montréal, L’Hexagone/Typo, 1979/1992, p. 29.
5. La main tranchante du symbole, p. 232.
6. Ibid., p. 225.
7. Ibid., p. 229.
8. Louky Bersianik, Les agénésies du vieux monde, Montréal, L’Intégrale éditrice, 1982, p. 6.
9. L’Euguélionne, p. 19.
10. Louky Bersianik, Permafrost, Montréal, Leméac, 1997, p. 25
11. Ibid., p. 177.
12. Ibid., p. 31.
13. IIbid., p. 34.
14. Ibid., p. 48.
15. Louky Bersianik, L’anneau d’hier, Montréal, Estuaire, 1994.
16. Louky Bersianik, Kerameikos, Montréal, Noroît, 1987, (non paginé).
17. Mot de Louise Poisson.
18. L’Euguélionne, p. 376.
19. Kerameikos (non paginé).

 Ce texte a d’abord été publié dans le numéro de L’Action nationale mai-juin 2012, Vol. CII, nos 5-6, consacré à Louky Bersianik.

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Mis en ligne sur Sisyphe, le 16 septembre 2012



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Élaine Audet

Élaine Audet a publié, au Québec et en Europe, des recueils de poésie et des essais, et elle a collaboré à plusieurs ouvrages collectifs. Depuis 2002, elle est l’une des deux éditrices de Sisyphe.
Ses plus récentes publications sont :
 Prostitution - perspectives féministes, (éditions Sisyphe, 2005).
 La plénitude et la limite, poésie, (éditions Sisyphe, 2006).
 Prostitution, Feminist Perspectives, (éditions Sisyphe, 2009).
 Sel et sang de la mémoire, Polytechnique, 6 décembre 1989, poésie, (éditions Sisyphe, 2009).
 L’épreuve du coeur, poésie, (papier & pdf num., éditions Sisyphe, 2014).
 Au fil de l’impossible, poésie, pdf num., (éditions Sisyphe, 2015).
 Tutoyer l’infini, poésie,pdf num., 2017.
 Le temps suspendu, pdf num., 2019.

On peut lire ce qu’en pensent
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