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vendredi 22 avril 2016

Misère, domination masculine et oppression : les réfugiées syriennes dans la tourmente

par Farah Bensalem, 50/50 Magazine






Écrits d'Élaine Audet



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Qu’elles soient réfugiées en Jordanie, au Liban ou en Turquie, ou bien rejetées sur les routes de l’exil vers l’Europe du Nord, les femmes syriennes font face à des situations d’extrême vulnérabilité dues à leur sexe. Sans protection elles sont victimes d’agressions commises par les réfugiés eux-mêmes, de fonctionnaires dans les pays d’accueil. Elles subissent le chantage de passeurs lorsqu’elles décident de partir seules ou avec leurs enfants.

Fillettes à vendre

"En Syrie j’allais à l’école. Je voulais devenir avocate. C’était mon rêve. Il n’était pas question de mariage alors." Diroq n’a pas encore onze ans. Sa famille est réfugiée depuis 2013 dans le camp de Domiz dans le Kurdistan irakien et vit dans le dénuement, sans eau potable ni électricité. Son père l’a mariée à un homme qui a plus du double de son âge en échange de quelques grammes d’or. "Il n’y a pas de justice", dit-elle les yeux pleins de larmes. En attendant de rejoindre le domicile de son mari, elle reste enfermée et ne va plus à l’école ouverte dans le camp par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Sa maman affirme qu’elle n’était pas d’accord avec cet "arrangement", mais "que voulez-vous (…) chez nous une femme ne donne pas son avis. Ce sont les hommes qui décident. Cela a toujours été comme ça", se désole-t-elle. Elle dit aussi craindre pour la sécurité de ses filles dans le camp, où le harcèlement et les agressions sexuelles sont monnaie courante.

"Epidémie de mariages précoces"

Comme Diroq, plusieurs jeunes filles syriennes réfugiées subissent ces mariages forcés qui s’apparentent en réalité à une marchandisation du corps des femmes. Depuis 2011, un quart des mariages enregistrés en Jordanie concerne des jeunes femmes de moins de 18 ans. Certains membres d’associations humanitaires ont alors évoqué une "épidémie de mariages précoces." En effet, alors que ces unions avaient tendance à baisser depuis des années dans le pays, elles sont passées de 12% en 2011, à 25% en 2013 et 32% début 2014. Les mariages précoces existaient déjà en Syrie avant la guerre : 13% de l’ensemble des mariages, alors que l’âge légal était de 17 ans pour les filles. Ils concernaient autant des familles musulmanes que chrétiennes. Mais depuis le début du conflit, ce taux explose aussi bien en Jordanie et en Irak qu’en Égypte et au Liban.

Ironie de notre monde post-moderne où le dernier cri de la technologie cohabite avec les pires arriérations, c’est Internet qui facilite ce genre de trafic. Il suffit de taper les mots "réfugiées syriennes" en arabe sur un moteur de recherche pour voir défiler des centaines de pages d’entremetteurs proposant d’organiser un mariage avec "de belles jeunes Syriennes " à des prix défiant toute concurrence. Les candidats, des hommes fortunés des pays limitrophes à la recherche de chair fraîche, semblent nombreux. L’arrivée de ces familles, accablées par la misère et faciles à convaincre, est une aubaine.

D’autres ont moins de moyens mais le prix de l’épouse syrienne leur est accessible comparé aux dots versées en Égypte, au Liban ou en Jordanie. Des réseaux se constituent y compris à l’intérieur des camps du HCR. Lorsque les familles ont des scrupules, elles appellent un imam pour les persuader du bien-fondé religieux du mariage d’une enfant. Les liasses de billets de banque et les cadeaux finissent de dissiper le moindre doute. Souvent, on enregistre jamais légalement ces unions. Ce sont de vrais mariages temporaires ou de confort qui jettent les familles bernées dans l’affliction et la honte.

Le prix varie selon la beauté et la jeunesse…

Ghazal a 17 ans. Olla 13 ans. On ne distingue que leurs yeux maquillés sous la burqa sombre. Elles attendent la visite de leurs prétendants, des Saoudiens qui vont atterrir à l’aéroport d’Amman d’un moment à l’autre pour se rendre au camp de Zaâtari, où se trouvent les deux promises. Ces hommes ont obtenu le droit de voir leur visage moyennant 50 dollars. C’est Umm Hamed qui a tout arrangé. Elle se présente comme courtière en mariage. C’est elle qui a repéré les adolescentes et convaincu leur famille respective.

Le prix varie selon la jeunesse et la beauté des fillettes : être élancée et avoir des yeux clairs fait augmenter les prix. Mais c’est surtout leur virginité qui décidera du montant final. La courtière précise que les prétendants sont d’abord désireux de prendre de nouvelles épouses pour "changer", "goûter" à des femmes différentes. Certains parmi eux ont des désirs très précis quant à la taille, la couleur de peau et des yeux. Mais tous exigent des filles de moins de 18 ans.

On a déjà marié Ghazal à un riche Saoudien de soixante ans qui l’a chassée au bout de huit semaines. Cette jeune femme qui affirme avoir elle-même décidé de se marier pour "sauver sa famille de la misère" raconte son martyr, ses grands yeux bleus pleins de larmes : "Il me battait tous les jours. Quand on rentrait dans la chambre, c’était le pire moment de ma vie, il essayait de m’étrangler, il me battait avec n’importe quel objet. Il aurait pu me tuer, il s’en fichait." Et pourtant, elle semble résignée à se marier encore. Le nouveau prétendant est prêt à offrir 3000 $, moins que si elle avait encore été vierge, mais sa famille a besoin de cet argent. "Je me hais tellement. Je me dégoûte", finit-elle par dire.

Ghazal et Olla, anxieuses, questionnent la marieuse : "Pensez-vous que ces hommes vont nous battre ?" Elle dit ne pas savoir, mais qu’elle le souhaite… inchallah. Elle ajoute : "ils sont tous comme ça", et répond qu’elle serait prête à marier ses filles de la sorte "parce que notre situation est si mauvaise (…) est-ce que ce serait mieux qu’elles finissent comme des filles de mauvaise vie ? Chez nous on ne se conduit pas comme ça."

Entre misère, insécurité et traditions sexistes

Il serait faux de croire que les parents qui acceptent ces transactions veulent délibérément être les bourreaux de leurs filles. En dehors des familles conservatrices qui viennent des zones rurales de la Syrie ou des fondamentalistes pour qui un mariage précoce n’a rien de répréhensible, les parents évoquent des raisons pratiques : la raréfaction des ressources et la promiscuité dans lesquelles ils se trouvent. Ils assurent qu’en d’autres circonstances ils n’en seraient pas arrivés là. Mais devant des milliers de dollars, ou la promesse d’un logement hors du camp et d’un travail, il est difficile de refuser. Ils affirment en sacrifier une pour préserver les autres. Ils auraient aimé vivre dans leur pays, en paix, comme avant, et que tous leurs enfants puissent aller à l’école. Mais dans le camp, non seulement les conditions de vie sont dures, mais l’insécurité est omniprésente et généralisée surtout pour les jeunes filles. Les marier tôt serait un moyen d’"éviter l’irréparable", pour les sauver du viol et les protéger.

Mais cela est un leurre. D’après Saba al-Mobaslat, responsable de l’organisation Save The Children en Jordanie : "Le mariage des enfants est dévastateur. Les filles qui se marient avant 18 ans sont plus susceptibles d’être victimes de violences domestiques." Pour sa part, Philippe Lévêque, directeur de l’ONG CARE France, affirme que "ces mariages mettent également en danger la vie de ces jeunes filles qui deviennent mères bien trop jeunes. La grossesse et l’accouchement sont la deuxième cause de mortalité chez les filles de 15 à 19 ans dans le monde." Sans parler de celles qui sont abandonnées très vite après la noce et qui reviennent en parias dans leur famille. Au bout de ces parcours inhumains, des rêves sont anéantis et des vies brisées.

Dans cette guerre qui dure depuis quatre ans et a déjà fait 240 000 morts et autant de disparus, 8 millions de déplacé-e-s et 4 millions de réfugié-e-s, les droits fondamentaux des enfants syriens ont reculé de façon tragique. La déscolarisation atteint plus du quart des enfants, à l’intérieur de la Syrie comme dans les camps. Si on envoie les petits garçons à l’aurore ramasser des plastiques pour les vendre, les filles, elles, restent cloîtrées à la maison pour s’occuper de ménage ou des plus petits… quand elles ne sont pas carrément vendues.

Des lueurs d’espoir demeurent

Des femmes s’élèvent contre l’ordre qu’on veut leur imposer y compris dans l’exil. Elles ont dit non à un époux, à un père ou à la famille entière et décidé de prendre leur vie et celle de leurs enfants en mains.

Fatima fait partie de ces femmes. Réfugiée au Liban, elle a fui avec ses enfants quand son mari a voulu marier sa fille de 13 ans avec un Libanais âgé de 47 ans pour 3000 dollars. Il avait déjà trois épouses. Un refuge pour femmes maltraitées l’a recueillie, et elle a obtenu le divorce et la garde de ses enfants. Les conditions de vie sont difficiles, mais elle ne regrette rien. On l’a mariée elle-même à 14 ans. "Je voulais continuer l’école. J’avais remporté des prix en mathématiques", dit-elle. "Mon éducation s’est terminée quand je me suis mariée."

Il n’est pas question que sa fille subisse le même sort.

Cet article a été écrit sur la base d’une recherche documentaire : rapports d’organismes humanitaires, d’associations de femmes, de témoignages sur les réseaux sociaux et des médias dont plusieurs du monde arabe. Source originale : 50/50 Magazine, 23 février 2016 Merci à 50/50 Magazine de partager cet article sur Sisyphe.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 mars 2016



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Farah Bensalem, 50/50 Magazine


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