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dimanche 1er avril 2018

Fil de presse, avril 2018

par Sisyphe






Écrits d'Élaine Audet



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Mise à jour quotidienne de liens vers des articles d’actualité et d’analyse sur les femmes, leurs droits, ce qui les intéresse. Ces articles proviennent de diverses sources médiatiques en ligne. Les faits rapportés et les opinions exprimées dans ces articles n’engagent que leurs auteur-es. On peut consulter les fils de presse des années et des mois précédents à gauche dans cette page.

Avril 2018

. Le Devoir - Entre terreur et misogynie : entrevue avec la chercheuse Léa Clermont-Dion
L’antiféminisme s’inscrit comme un contre-mouvement qui s’oppose au mouvement féministe et tente de freiner, stopper, ralentir l’émancipation des droits des femmes. Pour certains, l’antiféminisme québécois peut porter le nom de masculinisme, qui peut se définir de façon similaire. Plus spécifiquement, le masculinisme comprend la notion de souffrance des hommes et se base sur une prétendue crise de la masculinité causée par une influence du féminisme sur la société. Le mouvement Incel s’inscrit dans un écosystème suprémaciste mâle sur le Web. Comme certains tenants du mouvement masculiniste, les Incel partagent une idéologie qui s’ancre dans une misogynie évidente.

. La Presse - Un collectif féministe se mobilise contre un organisme antiavortement à Montréal
Samedi, la Riposte féministe a tenu un rassemblement en protestation contre la présence de Campagne Québec-Vie dans des locaux de l’église Saint-Émile. La porte-parole du collectif, Sonia Palato, explique que face à de tels organismes, la lutte pour l’autonomie corporelle des femmes est toujours d’actualité. La Riposte féministe accuse Québec-Vie de mener une campagne misogyne pour humilier les Montréalaises qui se rendent dans des cliniques d’avortement. Le président de Québec-Vie, Georges Buscemi, admet la tenue de prières et d’opérations de "secours des enfants à naître "autour d’établissements qui fournissent des services d’interruption volontaire de grossesse. Sur son site web, Québec-Vie se décrit comme un mouvement de défense de "l’inviolabilité de la vie humaine" et assimile l’avortement à un "crime contre l’humanité", une procédure "cruelle" qui s’en prend aux "membres les plus vulnérables de notre société" - une référence aux embryons et aux foetus. La Riposte féministe signale que Québec-Vie est également en guerre contre les mariages homosexuels et l’aide médicale à mourir, ce que George Buscemi ne nie pas.

. Le Soleil - Le combat de la cheffe St-Pierre
Derrière la femme extravertie, rieuse et d’un dynamisme à en donner le tournis, la cheffe Colombe St-Pierre livre un âpre combat pour une cuisine identitaire québécoise, bien ancrée dans sa région. Établie dans le secteur du Bic, à Rimouski, la copropriétaire du restaurant gastronomique Chez Saint-Pierre revendique une meilleure accessibilité aux produits régionaux. Réputée parmi les meilleurs chefs au monde, la quadragénaire garde néanmoins la tête froide et son naturel attachant. Même si elle n’en est pas à sa première récompense, Colombe St-Pierre ressent une grande fierté d’avoir remporté le grand prix lors du gala des Lauriers de la gastronomie québécoise, qui s’est déroulé à Mont­réal le 16 avril. Elle se revendique de l’influence de sa mère et de ses deux grand-mères. Suzanne Roy, sa mère, n’est pas surprise de ce qu’est devenue sa fille. "C’était une leader, une fougueuse, relate-t-elle. Elle aimait apprendre la cuisine. Très engagée, elle prenait beaucoup d’initiatives. Elle était toujours de bonne humeur."

. Agora Vox - Barbara Hannigan, la "crazy girl" de la musique contemporaine
Un petit mot sur la soprano canadienne Barbara Hannigan à l’occasion d’un anniversaire. Née en 1971, elle chante depuis 1988, surtout dans des opéras (pas seulement) de compositeurs de musique contemporaine. Elle a participé à près d’une centaine de créations d’œuvres musicales contemporaines. Depuis longtemps, elle a une belle réputation, cumulant reconnaissance, récompenses et prix. Son dernier CD, "Crazy Girl Crazy" sorti le 22 novembre 2017, a été récompensé comme l’album de musique classique de l’année 2018 (JUNO Award), un prix canadien, mais elle a reçu aussi une récompense en Belgique pour ce même album. Depuis quelques années, Barbara Hannigan n’est plus seulement "qu’une" cantatrice, puisqu’elle est devenue également chef d’orchestre et a même été recrutée comme la principale chef d’orchestre invitée de l’Orchestre Symphonique de Göteborg (Gothenburg Symphony), l’orchestre national de Suède, à partir de la saison 2019-2020 pour au moins trois années.

. Le Devoir - Le désarroi des infirmières, symptôme d’un capitalisme autodestructeur
Nancy Fraser propose des pistes d’analyse qui permettent de comprendre l’alarmante situation des conditions de travail des infirmières non pas comme un phénomène contingent, mais comme la manifestation plus large d’une crise de la "reproduction sociale". Avec de nombreuses féministes, Fraser définit le travail de reproduction sociale comme un travail affectif ou matériel, majoritairement effectué par des femmes. Qu’il soit rémunéré ou non, ce travail indispensable à toute société se décline sous plusieurs formes : s’occuper de ses proches ou traiter un patient, prendre soin des personnes âgées, éduquer les enfants, entretenir la maison, préparer la nourriture, assumer la charge mentale d’organiser l’ensemble des activités domestiques, reproduire biologiquement l’espèce, etc.

. Entre les lignes, entre les mots - "Logique" de la masculinité toxique : de la pornographie des poupées sexuelles
Le silence des poupées sexuelles est considéré comme l’un de leurs principaux avantages par les propriétaires masculins. Les poupées sexuelles, contrairement aux partenaires humaines, ne peuvent pas répondre, critiquer ou mépriser. Par exemple, l’auteur Anthony Ferguson écrit qu’une poupée sexuelle "ne vous dira jamais de sortir les poubelles ni ne critiquera votre performance sexuelle […], elle ne répond ni ne gronde. Cette absence de dialogue est importante pour un homme qui veut un contrôle total". La poupée sexuelle, ajoute-t-il, "signifie la femme dans sa forme la plus muette, la plus impuissante, la plus banalisée". Malgré tous les "arguments" de l’industrie du sexe en faveur de la "liberté d’expression", ce qui est vraiment protégé ici est le langage toxique des hommes et leurs actes de violence sexuelle. Lire aussi : Que penser d’une maison close de poupées pour adultes ?

. Le Devoir - Accros à la pornographie dès huit ans
Comment un bambin de six ans peut-il en venir à forcer un autre enfant à lui faire une fellation ? Qui sont ces petits, aux comportements sexuels problématiques et intrusifs ? Chercheurs et intervenants s’inquiètent de ce phénomène en émergence qui traumatise des enfants exposés à la sexualité explicite. Au banc des accusés : la pornographie. Beaucoup plus facilement accessible et explicite qu’à l’époque où il fallait se procurer un magazine que l’on cachait sous le matelas, la porno est devenue « le grand fléau », selon la sexologue Stéphanie Houle, qui travaille à la Commission scolaire des Affluents, dans Lanaudière. L’autre problème, constate la sexologue, c’est que les enfants deviennent accros très rapidement à ces images pornographiques. « Les enfants développent une dépendance extrêmement forte, et c’est presque instantané. »

. La Presse - Bill Cosby reconnu coupable d’agression sexuelle
Bill Cosby a été reconnu coupable jeudi d’agression sexuelle par un jury populaire de Pennsylvanie, au terme d’un deuxième procès qui pourrait apparaître comme la première victoire judiciaire de l’ère #MeToo. La victime, Andrea Constand, une ex-basketteuse de 45 ans, était présente dans la salle d’audience lors du prononcé du verdict, après 14 heures de délibération, sur deux jours. Au total, il a été accusé d’agression sexuelle par plus de 60 femmes, allégations qui étaient toutes prescrites sauf celle concernant Andrea Constand. En juin 2017, à l’issue de 52 heures de délibérations, le jury du premier procès de Bill Cosby n’avait pu se prononcer à l’unanimité, entraînant son annulation. Entre les deux procès, la lame de fond de l’affaire Weinstein et du mouvement #MeToo a traversé les États-Unis et alourdi le contexte, devenu très défavorable à Bill Cosby. « Le mouvement #MeToo fonctionne et se porte bien », a affirmé jeudi Gloria Allred, entourée de nombreuses accusatrices de Bill Cosby. D’autant que le juge Steven O’Neill a autorisé l’accusation à faire témoigner cinq autres femmes se présentant comme d’anciennes victimes de Bill Cosby.

. Le Devoir - Agressions sexuelles : Québec pressé de mieux protéger les enfants
Les agressions sexuelles dans les écoles primaires et secondaires sont loin d’être un phénomène « marginal », plaide une coalition d’organismes qui exhorte Québec à adopter une loi pour s’y attaquer. « Il y a une grande banalisation qui existe dans les écoles. Les questions de harcèlement, de sexisme ordinaire, d’attouchements, surtout du côté des écoles primaires, ne sont pas prises au sérieux », a déploré Lilia Goldfrab, directrice des programmes du Y des femmes. Jeudi, une coalition d’organismes a pressé le gouvernement du Québec d’agir, puisqu’à l’heure actuelle il n’y a rien qui oblige les établissements scolaires primaires et secondaires à se doter d’un protocole pour contrer les violences sexuelles. Du soutien financier est aussi demandé, puisqu’il est nécessaire non seulement de former les professeurs, mais aussi de compter sur des spécialistes. Cette coalition a été créée après qu’un groupe d’adolescentes, âgées de 12 à 17 ans, a dénoncé les agressions subies à l’école.

. La Presse - Les portes claquées
Année après année, pendant 14 ans, des suffragettes se sont présentées au Parlement à Québec pour revendiquer le droit de vote et d’éligibilité des femmes. Puis, finalement, la quatorzième fois fut la bonne. Le 25 avril 1940, grâce à la détermination de femmes comme Thérèse Casgrain et Idola Saint-Jean qui ont su s’allier à des hommes politiques sympathiques à leur cause, les suffragettes ont pu crier victoire. Vice-présidente du Club des femmes libérales, Thérèse Casgrain avait réussi à faire inscrire la question du suffrage féminin au programme de son parti en 1938. Quand, l’année suivante, les libéraux d’Adélard Godbout prirent le pouvoir, la promesse fut tenue, en dépit de la vive opposition du clergé. Près de 80 ans plus tard, inspiré par le bel entêtement des suffragettes, le Groupe Femmes, Politique et Démocratie s’est, pour la troisième année consécutive, présenté cette semaine au Parlement pour revendiquer une loi sur la parité, qui permettrait de corriger la sous-représentation des femmes en politique. Et pour une troisième année consécutive, la proposition de ces suffragettes version 2018 a été accueillie tièdement par le premier ministre. Pour l’heure, seuls le Parti québécois et Québec solidaire sont en faveur d’une loi sur la parité. La Coalition avenir Québec et le Parti libéral se montrent davantage en faveur de mesures volontaires que de mesures contraignantes qui obligeraient les formations politiques à présenter une liste électorale paritaire ayant un seuil minimal de 40 % de candidatures féminines.

. Le Temps - Femmes et sciences, un solide plafond de verre
Les anglophones appellent ce phénomène le leaky pipe issue, ou problématique du tuyau percé. La métaphore manque de finesse, mais elle illustre bien un phénomène touchant l’ensemble des disciplines scientifiques et technologiques : la sous-représentation croissante des femmes au fur et à mesure que sont gravis les échelons hiérarchiques. En sciences, bastion traditionnellement masculin, le plafond de verre est particulièrement solide. Faute de structures d’accueil suffisantes en Suisse, combien de scientifiques talentueuses ont-elles été contraintes d’abandonner leurs projets de carrière ? Première femme à avoir obtenu une chaire en physique à l’EPFZ dans les années 90, Ursula Keller, créatrice de l’ETH Women Professors Forum, plaide pour une réforme en profondeur d’un système façonné par les hommes, dans lequel les femmes ont trop longtemps joué un rôle marginal. La physicienne invoque même, à talent égal, les bénéfices qu’il y aurait à instaurer des quotas, afin de combattre la sous-représentation féminine aux postes à responsabilités.

. Le Devoir - Pourquoi les auteurs des tueries de masse sont-ils presque toujours des hommes ?
Pour comprendre cette surreprésentation masculine, "certains auteurs suggèrent que la glorification de la violence, un comportement assigné au genre masculin dans la culture populaire, est une piste à explorer, car les conséquences de ces mythes, peut-on lire dans cette étude, influent sur les modèles sociaux masculins. D’autres encore observent que, dans la culture occidentale, la masculinité est souvent synonyme de violence." En analysant les tueries de masse en milieu scolaire de Columbine, Virginia Tech et Northern Illinois — qui se sont toutes trois conclues par le suicide final des assaillants, chaque fois des hommes — les sociologues américains Rachel Kalish et Michael Kimmel ont relevé en 2010 dans leur article "Suicide by mass murder : Masculinity, aggrieved entitlement, and rampage school shootings", des points communs dans la motivation des auteurs et dans leurs perceptions troublées de la masculinité.

. Le Huffington Post France - Je suis féministe et j’en cherche encore la bonne définition
Je ne suis pas née féministe, je le suis devenue. Et j’ai appris qu’être féministe, c’est également savoir dire "je" même quand on veut dire "on". En deux ans et demi, je n’ai cessé de me demander ce qu’"être féministe" signifiait. J’ai commencé par un classique "c’est vouloir l’égalité entre les hommes et les femmes" (oui, "hommes" était prononcé avant "femmes"), en passant par "c’est vouloir l’égalité entre toutes les femmes". Tous les deux mois, je trouvais la précédente obsolète. Encore aujourd’hui, je n’ai pas la définition absolue. Mais une chose est restée assez semblable dans mon engagement : je sais qu’être féministe ce n’est être parfaite dans son féminisme. C’est croire en un idéal atteignable, en une utopie réaliste, et s’accommoder des tâtonnements qui accompagnent cette quête. Le "je" est politique, le "je" est engagement et en cela il est salutaire.

. L’Union - Qui sont les "célibataires involontaires", dont se revendique Alek Minassian ?
"Incel", c’est la contraction de l’expression "involuntary celibate", à savoir "célibataire involontaire" en français. Ce groupe, composé majoritairement d’hommes hétéros entre 18 et 35 ans, se rassemble sur internet pour partager sa haine des femmes. Selon eux, elles sont responsables de leur célibat. On trouve sur leurs sites entre autres des appels au viol et au harcèlement, des conseils pour violer les femmes. Les "célibataires involontaires" sont clairement un groupe misogyne et masculiniste qui promeut une haine des femmes. Les Incels, c’est aussi une histoire de masculinité toxique, où les hommes voient les femmes comme une chose qui leur est due. Celles qui se refusent à eux seraient donc des "salopes", "des menteuses pathologiques" et des "êtres diaboliques" comme l’écrivent ces hommes sur leurs forums. Et cette masculinité toxique tue, comme l’a prouvé Elliot Rodger. Ou Marc Lépine lors de la tuerie antiféministe de 1989 où il a tué 14 femmes à l’école polytechnique de Montréal. Et c’est cette même masculinité toxique qui agit lors des féminicides et autres crimes conjugaux.

. Le Devoir - Écrire ce qui est beau et bon, selon Nicole Brossard
« Je n’ai aucun mérite ! Je n’ai écrit que ce qui était beau et bon ! » lance Nicole Brossard, manière de dire que c’est le désir et la soif d’abord et avant tout qui dictent la direction à emprunter. Ce qui ne signifie pas pour autant que la grande dame des lettres québécoises, une de ses plus novatrices têtes chercheuses, ne mérite pas qu’on la célèbre. Embrasser la teneur subversive de la sexualité lesbienne avec autant de vigueur que dans Amantes, son recueil déflagrateur de 1980, fallait le faire, fallait oser.« Je me souviens très bien de la critique Suzanne Lamy, qui m’avait dit : “C’est la première fois que je vois le mot clitoris dans un recueil de poèmes” », raconte l’écrivaine de 74 ans, qui recevra jeudi soir à l’occasion du festival Metropolis bleu le premier prix Violet, couronnant une auteure canadienne issue de la communauté LGBTQ. « Ça pouvait bien sûr être étonnant à l’époque, mais ça a aussi ouvert un espace pour que le corps puisse exister et respirer différemment en poésie. »

. La Presse - Pourquoi ?
À la suite de la tuerie d’Isla Vista, en 2014, comme après la tragédie de Polytechnique, deux interprétations s’affrontaient quant au sens à donner à une telle tragédie. D’un côté, un courant de pensée dominant rangeait la tuerie d’Isla Vista dans la catégorie des actes isolés commis par un jeune homme souffrant de problèmes de santé mentale. De l’autre, des voix féministes faisaient valoir qu’un tel acte, aussi fou soit-il, était aussi symptomatique de phénomènes sociaux généralisés. Ne devrait-on pas s’interroger sur le terreau qui permet à une telle haine d’émerger ? Sur les images de masculinité toxique valorisées par la société ? Sur ce qui pousse des hommes à se sentir autorisés à punir des femmes si leurs besoins sexuels ne sont pas satisfaits ? En réponse à ceux qui, après la tragédie d’Isla Vista, disaient « pas tous les hommes » et mettaient l’accent sur l’acte de folie isolé du tueur, des femmes se sont mises à témoigner sous le mot-clic #YesAllWomen (#OuiToutesLesFemmes), illustrant à quel point la violence contre les femmes est généralisée et banalisée. « Bien sûr, #PasTouslesHommes sont misogynes et violeurs, écrivait une internaute. C’est pas le problème. Le problème est que #OuiToutesLesFemmes vivent dans la peur des hommes qui le sont. »

. Le Devoir - Tuerie de Toronto - Alek Minassian aurait été motivé par une haine des femmes
Une publication de l’auteur allégué de l’attaque au camion-bélier, dans les minutes précédant le carnage, suggère qu’il voulait s’en prendre aux femmes. La police de Toronto a refusé de s’avancer sur les motivations d’Alek Minassian, même si elle a laissé entendre une "prédominance féminine" parmi les victimes, dont l’identification des corps pourrait prendre plusieurs jours. Quelques minutes avant de grimper sur le trottoir de la rue Yonge pour faucher des piétons, Alek Minassian a tenu des propos masculinistes sur les réseaux sociaux. "La rébellion incel a déjà débuté ! Nous allons renverser les Chads et les Stacys ! Tous saluent le Suprême Gentleman Elliot Rodger !", a écrit sur Facebook Alek Minassian. Le terme "incel"est une contraction de "involuntary celibates", désignant des "célibataires involontaires". Les "incels" s’étaient regroupés dans un sous-forum du site Reddit qui a été banni au cours de l’année 2017. Aussi l’entrevue avec la journaliste féministe Francine Pelletier, à 20:15. Aussi : "Tuerie de Toronto : la police étudie la piste du crime misogyne".

. Slate France - La fabrique des ‘bad boys’
"Quand un garçon rejoint une fraternité, il est trois fois plus probable qu’il commette un viol", explique Michael Kimmel, sociologue à l’université de Stony Brook, à New York. Et il sait de quoi il parle, puisqu’il a été l’un des premiers à étudier ces incubateurs de masculinité toxique dans son ouvrage Guyland, paru il y a dix ans avec le sous-titre : Le monde périlleux où les garçons deviennent des hommes. "Travailler sur les masculinités permet de rompre avec l’évidence et de faire rentrer les hommes dans la particularité, se réjouit Arthur Vuattoux, sociologue du groupe de chercheurs de l’EHESS en pointe sur le sujet. Cela permet aussi de se rendre compte qu’être un homme procure beaucoup d’avantages, mais que cela a aussi un coût." Un coût social "hallucinant", confirme Sylvie Ayral, enseignante et coauteure de La Fabrique des garçons : sanctions et genre au collège (PUF, 2011) : "Une très grande partie de nos impôts est tournée vers le masculin. La délinquance, l’alcoolisme, la violence routière sont principalement le fait des hommes. Et dans l’espace scolaire, toute la discipline est tournée vers les garçons. Ils représentent 80% des élèves punis. Mais ce qui est plus préoccupant encore, c’est qu’il ressort, dans les enquêtes qualitatives, qu’ils savent parfaitement ce qu’ils font : ils instrumentalisent le système punitif pour donner des gages de leur masculinité. Avec la sanction, on consacre la domination masculine."

. Je suis féministe - Les grandes affaires juridiques portées par des femmes autochtones au Canada : l’affaire Lavell
Depuis les années 1970, les femmes autochtones ont connu des défaites juridiques amères qui ont de quoi attirer de sévères critiques au système judiciaire, mais qui se sont parfois suivies par de francs succès qui ont de quoi inspirer toutes les féministes. J’ai eu envie de mettre en lumière certaines de ces affaires, afin de nous permettre collectivement de ne pas oublier d’où nous venons, mais surtout de rappeler les batailles éclatantes des femmes autochtones qui ont su porter leurs causes de brillante manière. L’Affaire Lavelle. Au Canada, c’est la Loi sur les Indiens qui détermine qui pourra être inscrit comme Indienne ou Indien. Jusqu’en 1985, la loi prévoyait que toute Indienne qui mariait un non-Indien perdait automatiquement son statut, ne pouvait le transmettre, et le faisait perdre à ses enfants mineurs. En revanche, un Indien qui mariait une non-Indienne ne perdait pas son statut, mais le transmettait au contraire à sa nouvelle conjointe ainsi qu’à leurs enfants. Jeannette Corbière Lavell décida de contester la validité de l’article de loi qui lui avait fait perdre son statut en faisant valoir que la disposition était discriminatoire en raison de son sexe, contrairement à la Déclaration canadienne des droits.

. La Presse - Une nouvelle production des "Fées ont soif" au Rideau Vert
Coup de théâtre ! Le sujet de la parité au théâtre prendra une couleur surprenante en 2018-2019 dans la programmation du Rideau Vert. Denise Filiatrault annoncera aujourd’hui que les cinq pièces de la saison seront mises en scène par des femmes et que le tout commencera le 25 septembre avec l’oeuvre phare de Denise Boucher, "Les fées ont soif". C’est Sophie Clément qui dirigera à Montréal les comédiennes Bénédicte Décary, Caroline Lavigne et Pascale Montreuil. "Dans la pièce, la statue dit qu’elle est la soumission, souligne Denise Boucher. C’est l’image que tout le monde reçoit des pouvoirs patriarcaux, c’est-à-dire que la femme doit être de telle façon pour leur plaire. On retrouve encore ça dans l’actualité." "C’est pour ça que je veux qu’on en fasse une bonne publicité pour que les jeunes femmes viennent la voir. J’y tiens beaucoup. Quel beau titre en plus. C’est vendeur", conclut Denise Filiatrault.

. Le Huffington Post Québec - La GRC perçevait le mouvement féministe sous le prisme "communiste"
Des agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) étaient si occupés à chercher des communistes infiltrés dans le mouvement naissant de libération des femmes qu’ils ont pratiquement fait fi d’une révolution sociale légitime ayant transformé la vie de millions de personnes, affirme un nouvel ouvrage. "Just Watch Us" s’attarde aux données empoussiérées sous la guerre froide du service de renseignement de la GRC pour décrire comment les espions de la police fédérale et leurs informateurs ont surveillé les rencontres, rassemblements et discours de femmes combattant pour l’égalité des sexes, l’équité salariale et l’accès à l’avortement. Ce livre est le fruit d’années de recherches par Christabelle Sethna, professeure d’études féministes à l’Université d’Ottawa, et par Steve Hewitt, du département d’histoire à l’Université de Birmingham.

. Cheek Magazine - Le club de lecture, nouveau haut lieu du féminisme ?
Phénomène culturel plébiscité dans les pays anglo-saxons, la pratique du club de lecture, ou “book club”, connaît en France un regain d’interêt, après être tombée en désuétude. Ces réunions mensuelles ou hebdomadaires organisées à domicile, dans des cafés, des librairies ou des salles polyvalentes sont, pour les plus monomaniaques, dévolues à un seul genre comme le polar, l’érotisme ou la cuisine. “Cela n’a rien de ringard, ce n’est pas une réunion tupperware !” prévient une participante convertie. Au Huffington Post, comme à la librairie jeunesse Les enfants sur le toit (Paris 18ème), le public est souvent majoritairement féminin. Une évolution récente, puisque l’activité a longtemps fédéré des sensibilités masculines et d’origines populaires, notamment à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. Si l’on en croit Viviane Albenga, “Le fait qu’il y ait plus de femmes dans ces clubs n’est pas forcément bien vécu. Les participantes ont parfois l’impression que cela les dévalorise, qu’elles ne font que des lectures ‘de femmes’ sans légitimité littéraire, ce qui n’est pas vrai”, nuance l’universitaire.

. Radio-Canada - Laure Adler : admirer les femmes pour mieux les défendre
"Nous souffrons d’un déficit très grave de l’enseignement de l’histoire des femmes, ce qui fait que nous manquons cruellement de nourriture intellectuelle, terrestre et amoureuse." C’est pour cette raison que la journaliste et auteure Laure Adler vient de publier le Dictionnaire intime des femmes. "Je voulais faire quelque chose qui me ressemblait un peu. Je suis quelqu’un qui [se propulse] par l’admiration que j’ai d’autres personnes qui me guident en m’accompagnant dans mon existence. Je voulais faire un livre qui soit une contagion d’amour. Le mot "intime" est un peu prétentieux, mais ce sont des femmes qui, même si elles sont disparues, continuent à être très importantes pour moi, que ce soit des artistes, des écrivaines, des plasticiennes, des femmes qui comptent" Dans la foulée de l’affaire Weinstein, Laure Adler souscrit au mouvement #MeToo. De 1999 à 2005, alors qu’elle était directrice de la radio publique France Culture, elle affirme avoir été insultée, prise en otage et avoir subi des tentatives de viol.

. Journal Métro - La face cachée de l’itinérance chez les femmes
"80% des femmes [que nous accueillons] sont victimes de violence et sont prêtes à l’accepter afin d’éviter de se retrouver dans la rue. Et lorsqu’elles s’y retrouvent, elles sont 20% plus à risque que les autres femmes de se faire violer. 100% des femmes que nous accueillons vivent dans la pauvreté, avec ou sans aide sociale, soutient la directrice Micheline Cyr, directrice de l’Auberge Madeleine, à Montréal. . En 30 ans, il y a eu une pluralité ainsi qu’une diversité de femmes accueillies – c’est du jamais vu – de 18 à 90 ans, avec des difficultés très variées." Le nouveau plan de l’administration Plante donne de l’espoir. « Les nouvelles unités de logement sont un pas dans la bonne direction », lance Mme Cyr. La professeure MacDonald n’hésite pas à le qualifier "d’ambitieux, de global et de novateur". Ce plan propose "une diversité de réponses à une réalité complexe", dit pour sa part Alice Le Petit, du RAPSIM.

. Sisyphe et TRADFEM - La Coalition contre la traite des femmes dénonce un projet des Jeunes libéraux du Canada visant à décriminaliser l’achat de sexe et le proxénétisme
En quelque 24 heures, 2 280 survivantes du commerce du sexe, partisan-e-s des droits des femmes, organisations de lutte contre la traite et personnes préoccupées de partout dans le monde, y compris une foule de citoyen-ne-s canadien-ne-s, ont cosigné une lettre ouverte adressée au premier ministre Justin Trudeau pour lui demander de faire pleinement respecter la Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation (LPCPE) (Loi C-36). L’autrice et militante féministe Gloria Steinem figurait parmi les signataires. Cet appel à l’action faisait suite à une résolution proposée par les Jeunes libéraux du Canada, intitulée « Dépénalisation du travail consensuel du sexe et du commerce du sexe », qui doit être déposée à la Convention nationale du Parti libéral cette semaine.

. Radio-Canada - Le député libéral Francis Drouin fait face à une allégation d’agression sexuelle
La police régionale d’Halifax enquête sur une agression présumée qui se serait produite juste après 2 h du matin dans la rue Brunswick, en face de la Citadelle, au centre-ville de Halifax, près de l’endroit où se tenait le congrès du Parti libéral du Canada. Le bureau de Francis Drouin a confirmé qu’il était visé par une allégation. L’incident allégué s’est produit quelques heures seulement avant que le premier ministre Justin Trudeau et d’autres députés libéraux participent à un atelier à huis clos sur la façon de créer des milieux de travail sécuritaires et sans harcèlement. L’atelier était intitulé « From #MeToo plus jamais : créer des environnements de travail sécuritaires », où les journalistes n’étaient pas admis afin que les délégués puissent partager leurs histoires personnelles.

. Le Devoir - "La crise de la masculinité" : haro sur la propagande masculiniste
Ils sont peu, mais ils sont audibles : ces hommes qui crient à l’injustice, dépouillés de leurs privilèges par les féministes et leurs appels à l’égalité. Ils se disent en crise, une "crise de la masculinité" qui n’est rien d’autre qu’un "mythe", estime Francis Dupuis-Déri dans un essai qui, dans le bruit ambiant, cherche à remettre les pendules à l’heure. Les tenants de ce discours prétendent que les hommes « ont reçu le féminisme de plein fouet », que "l’ordre masculin est à jamais renversé" et que nous assistons à la "fin du patriarcat", écrit le professeur de science politique à l’UQAM dès les premières lignes de La crise de la masculinité. Autopsie d’un mythe tenace (Éditions du remue-ménage). Or, cette "propagande masculiniste" est une "construction fallacieuse" qui ne passe pas l’épreuve des faits, dit-il.

. TV5 - Emmanuelle Piquet, celle qui veut apprendre aux petites filles à agir contre le sexisme
Comment apprendre aux petites filles à se défendre des attaques et agressions sexistes qu’elles subissent dès le plus jeune âge ? C’est la question que s’est posée la psychopraticienne Emmanuelle Piquet. Après un premier livre sur le harcèlement des enfants, elle revient avec Je me défends du sexisme destiné aux petites filles, mais pas que. Pour chaque cas, la psychopraticienne met en place une stratégie, qu’elle appelle "Flèches de résistance" afin que les petites et jeunes filles arrêtent de raser les murs, en gardant le silence. Verbaliser le malaise est nécessaire dans ces stratégies. Elle pousse les petites filles "qui le souhaitent" précise-t-elle, à dire les choses : "Il faut qu’elles puissent dire qu’elles ne veulent plus garder le malaise en elles."

. RetroNews - 21 avril 1944 : les Françaises obtiennent le droit de vote
C’est depuis Alger que le Comité français de libération nationale publie son plan d’organisation de la France après la Libération. L’article 17 donne aux Françaises le droit de voter et d’être éligibles aux élections. C’est une simple phrase. Un article d’une ligne qui va bouleverser la vie de millions de Françaises. Dès la Une, les lecteurs et les lectrices de L’Echo d’Alger du 23 avril 1944 comprennent que quelque chose est en train de se passer. Le Comité français de libération nationale, présidé par Charles de Gaulle, a rédigé le 21 avril une ordonnance sur l’organisation des pouvoirs publics en France après la libération. La première déclaration donne le ton : « L’Assemblée nationale constituante sera élue au bulletin secret et à un seul degré par tous les Français et Françaises majeurs. »

. L’ACPPU - L’équité encore inatteignable dans le corps professoral au Canada
Selon un nouveau rapport de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), le personnel enseignant des établissements postsecondaires n’est pas aussi diversifié que la population étudiante de niveau collégial et universitaire ou la population active en général, et les écarts salariaux entre les genres et les races perdurent. Les auteurs du rapport ont utilisé les données du recensement pour comparer le nombre de femmes, d’Autochtones et de personnes racialisées qui enseignent dans les universités et les collèges du pays, leur type d’emploi ainsi que leur rémunération moyenne. L’analyse a ainsi permis de révéler que ces établissements ont encore de nombreux défis à relever sur le plan de la diversité et de l’équité.

. RTL - "Les Figures de l’ombre" : l’histoire méconnue de ces femmes adaptée en série
Vous ne connaissez peut-être pas leurs noms mais ces femmes ont contribué à l’histoire de la conquête spatiale des États-Unis. Elles s’appellent Mary Jackson, Dorothy Vaughan et Katherine Johnson, sont toutes les trois mathématiciennes et sans elles, la NASA n’aurait pas réussi à faire décoller une fusée et envoyer l’astronaute John Glenn au-delà de la stratosphère. Tombées dans l’oubli, comme une grande majorité de femmes scientifiques, Mary Jackson, Dorothy Vaughan et Katherine Johnson sont sorties de l’ombre grâce à la magie du cinéma. "Les Figures de l’ombre", sorti en France en mars 2017 à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, est un film racontant leur histoire semée d’embûches à une époque où la ségrégation et les inégalités femmes-hommes compliquent à bien des égards la vie de ces femmes.

. Le Devoir - Natasha Kanapé Fontaine et la puissance salvatrice de l’éclair
"La mémoire se transmet par le sang. Mémoire écorchée, démembrée, violée. Mémoire effacée de la conscience du peuple", écrit-elle dans Nanimissuat. Île tonnerre, son quatrième recueil, au coeur duquel résonne la voix des femmes de sa lignée. "Quand je dis que la mémoire se transmet par le sang, je pense à toutes ces blessures qui ont brisé des femmes pour le restant de leur vie et dont elles n’ont jamais parlé, mais qu’elles ont léguées à leurs filles", explique la poète originaire de Pessamit, en évoquant entre autres la tragédie des pensionnats qu’aurait subie sa regrettée grand-mère, partie trop tôt, à l’âge de 59 ans, alors que sa petite-fille qui l’adorait n’en avait, elle, que 9. Une figure mystérieuse dont elle recompose aujourd’hui le portrait à partir des bribes d’anecdotes recueillies lorsqu’elle retourne chez elle.

. La Presse - Pour un débat ouvert et inclusif sur l’identité de genre
J’aimerais apporter une courte réponse à la réplique publiée par un groupe de militants et d’universitaires à la suite de la parution de ma chronique sur l’"identité de genre". D’abord, les auteurs parlent d’une décennie de débat public sur le sujet. Si ce débat a eu lieu, c’est peut-être dans des groupes restreints de personnes averties, mais certainement pas sur la scène publique. D’ailleurs, à en croire l’annulation de la conférence de Rhéa Jean, docteure en philosophie, qui devait avoir lieu le 4 novembre 2016 à l’UQAM, il semblerait que le débat ne soit autorisé que pour les personnes qui partagent l’idéologie transgenre. Cette conférence avait pour objet les questionnements éthiques soulevés par le mouvement transgenre et la distinction entre la notion de sexe, basée sur l’anatomie, et celle de "genre", relevant d’une construction sociale. Des dizaines de militants sont venus chahuter l’événement.

. Le Devoir - Québec. Les députés devront suivre une formation sur le harcèlement
Face aux cas de harcèlement et de violences sexuelles, les élus de l’Assemblée nationale sont loin de s’imposer la même reddition de comptes que celle qu’ils exigent des cégeps et des universités du Québec. Pour y remédier, un comité formé d’élus de tous les partis dévoilera sous peu la politique "Zéro harcèlement à l’Assemblée nationale", a appris Le Devoir. Dès le début de la prochaine législature, tous les députés et tous les membres des cabinets et bureaux de circonscription auront l’obligation de suivre une formation sur le harcèlement. Le processus de reddition de comptes impliquera aussi une classification des plaintes en fonction de leur nature. Le sexe des plaignants et des intimés sera consigné, de même que le résultat de la plainte. "[On notera] si la plainte a été retirée et s’il y a eu un règlement informel ou une enquête, que ce soit pour des cas résolus ou irrecevables. Il y aura même un tableau sur le résultat des enquêtes, sur les plaintes fondées, non fondées et frivoles. Parce qu’on sait qu’il faut protéger les mis en cause", a expliqué l’élue, fébrile.

. Libération - "Jeunesse à vendre", le tabou de la prostitution adolescente
Un documentaire poignant, diffusé ce mercredi soir sur France 5, se penche sur les adolescentes qui se prostituent et pointe leur difficile prise en charge. Elles ont entre 13 et 16 ans, viennent de tous les milieux sociaux. Alors qu’elles sont encore au collège, cela peut commencer par "une pipe contre un McDo", témoigne une assistante sociale scolaire. "Si on demande aux jeunes, elles n’ont aucune conscience de se prostituer". Ensuite, ça peut devenir un « engrenage », décrit Armelle Le Bigot. Ce que le documentaire laisse entrevoir, c’est que toutes les adolescentes n’ont pas les mêmes chances face à la prostitution : certaines ont subi des viols qui les ont fait basculer, ou sont clairement en rupture familiale. Leur fugue s’imbrique avec leur pratique de la prostitution, l’une venant alimenter l’autre et vice-versa.

. Le Devoir - Laïcité et liberté
Cette prétendue liberté qui permettrait au fonctionnaire de brandir son voile ou son turban comme un drapeau n’est pas seulement la recette de la guerre civile. Elle érige la liberté religieuse au-dessus de toutes les autres. Cela est évident au Québec, où l’interdiction faite aux fonctionnaires d’afficher leurs convictions politiques, mais pas religieuses, adresse à la population un message clair : les religions ont préséance sur toutes les autres convictions politiques ou philosophiques. Les cours d’éthique et de culture religieuse consacrent d’ailleurs ce statut particulier des religions en réduisant la liberté de conscience à la seule liberté religieuse. Personne n’a défendu ce statut de manière plus conséquente que le philosophe communautarien Charles Taylor, qui rêve à sa façon de "réenchanter " le monde. C’est pourquoi il a soutenu les tribunaux islamiques en Ontario.

. La Presse - Les héritiers de #metoo
C’est en pensant à leurs filles, Mira et Violet, que les journalistes du New York Times Jodi Kantor et Megan Twohey, lauréates d’un prix Pulitzer, ont prononcé un émouvant discours devant leurs collègues, lundi. La plus haute récompense en journalisme aux États-Unis leur a été remise à toutes les deux, ainsi qu’à Ronan Farrow, du New Yorker, pour leurs reportages sur le harcèlement sexuel que subissent des femmes à Hollywood et ailleurs. Des reportages qui ont donné un élan au mouvement #metoo, libéré la parole de femmes, éveillé des consciences et fait tomber des hommes de pouvoir. Ça, leurs filles ne le savent pas encore. Lorsque l’enquête du New York Times a commencé, Mira, la fille de la journaliste Megan Twohey, était un bébé de 12 livres et sa mère était en congé de maternité. Quant à Violet, la fille cadette de Jodi Kantor, elle avait un an et demi. Un jour, lorsque Mira et Violet seront assez grandes pour saisir toute l’injustice, la souffrance et l’humiliation qui se dégagent de cette grande enquête, il faudra leur en raconter l’histoire. C’est ce que les deux journalistes se sont promis de faire.

. Prostitution et société - Intouchables ? People, justice et impunité
L’une est avocate, l’autre philosophe. Elles ont décortiqué 500 articles de presse liés à des affaires très médiatiques qui, de 2003 à 2017, ont mis en cause des hommes en vue, Polanski, Cantat, Tron, DSK. Travail de la justice, discours des médias, impact social et politique, leur analyse féministe trace le portrait d’une France longtemps figée dans son machisme mais aussi les évolutions qui la parcourent et qui prennent tout leur sens au moment où se libère la parole des femmes. Premier réflexe relevé par les deux observatrices, l’indulgence collective envers les hommes célèbres, l’artiste étant de tous le plus intouchable comme le montrent Polanski et Cantat, célébrés à la Cinémathèque et à la Une des magazines. On peut certes apprécier leurs œuvres mais faut-il vraiment aller jusqu’à les traiter en héros adulés par la foule ? Pour Yael Mellul et Lise Bouvet, preuves à l’appui, l’affaire DSK agit comme révélateur d’une société française raciste et sexiste. Et pas seulement. Avec le recul, l’ampleur des réflexes de classe est elle aussi saisissante. Une caste d’hommes connus et riches se serre les coudes et reste, dans l’inconscient collectif, à l’abri des comportements de voyous.

. Terrafemina - 10 films féministes et badass à regarder avec sa fille
L’éducation des jeunes filles passe aussi par le cinéma. Oubliez les long-métrages où les princesses attendent sagement l’arrivée de leur preux chevalier. Voici dix films où les héroïnes prouvent qu’elles existent. Inspiré du roman autobiographique du même nom, Wild raconte l’incroyable épopée de Cheryl Strayed. Avec ses 821 millions de revenus au box-office, Wonder Woman a été le film de super-héros le plus rentable de l’année 2017. Une réussite commerciale et critique. Superbe biopic sur la vie de la peintre mexicaine Frida Kahlo, le film de Julie Taymor - Frida - met en scène Salma Hayek dans le rôle de la peintre mexicaine et Alfredo Molina dans celui de son amant et artiste Diego Rivera. Dans Vaina, nous sommes loin du "ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. Et pour cause, aucune trame sentimentale ne traverse le long-métrage.

. French Morning - Des Français lancent un réseau d’entraide pour les femmes ingénieures
"On veut jeter une brique sur le plafond de verre", sourit Hugues Seureau, co-créateur du réseau Essteem avec Sylvain Dechartre. Mardi 10 avril, à l’occasion de la journée de l’égalité des salaires aux États-Unis, les deux entrepreneurs installés à New York depuis près de six ans organisent un meetup pour parler des écarts de rémunération entre les hommes et les femmes. Ils profiteront de l’occasion pour lancer un "referral contest" visant à créer une chaîne de recommandations entre femmes. Le but : soutenir leur recrutement dans les secteurs de l’ingénierie et de la technologie, où 80% des postes sont occupés par des hommes et où les femmes touchent 85 centimes pour un dollar gagné par leurs pairs, selon les derniers chiffres du bureau du recensement des États-Unis.

. Le Journal des femmes - Viol : l’horrible stratégie du régime syrien
La guerre qui sévit en Syrie depuis 8 ans a causé le décès de milliers de personnes, mais elle a aussi produit des victimes silencieuses. Plus de 7 000 civils, des femmes surtout, ont été violés par les forces pro-Assad entre 2011 et 2017, comme le rapporte l’ONU. Ce constat lève le voile sur la pratique du viol comme arme de guerre, en ce qu’il est planifié par une autorité politico-militaire (ici, le gouvernement de Bachar el-Assad) et qu’il est utilisé de manière stratégique pour affaiblir l’ennemi lors d’un conflit (ici, tout ceux ayant plus ou moins des liens avec les rebelles). Il est assimilé à un crime de guerre et à un crime contre l’humanité depuis 2008. Le viol cherche à "détruire psychologiquement les victimes avant de les relâcher avec tous leurs traumatismes" et que pour "un régime qui veut faire taire sa population, c’est autrement plus efficace à long terme que la mort".

. L’Actualité - Doit-on laisser les hommes importuner les femmes au nom de la liberté sexuelle ?
Au Canada, une personne sur cinq pense qu’il est correct de laisser les hommes avoir des comportements déplacés envers les femmes, révèle la dernière étude de CROP. Même sur le plan régional, les différences sont ténues. On trouve moins d’adeptes de ce point de vue au Québec que dans le reste du pays, mais on parle d’une différence de 4 points (respectivement 18% contre 22%). Il n’y a qu’en Alberta où la liberté d’importuner trouve un peu plus d’adeptes à 26%. Comme on pouvait s’en douter, on observe une bonne différence entre les hommes et les femmes sur ce point de vue. Si 21% des Canadiens défendent la liberté d’importuner les femmes, c’est 25% chez les hommes et 15% chez les femmes, une différence de 10 points, ce qui est substantiel. Mais quand même, 15% des femmes trouvent acceptable qu’on les importune ! Il va sans dire que l’appui à cette liberté d’importuner les femmes est motivé par des valeurs et cordes sensibles très conservatrices. Mais le cocktail de motivations est quand même impressionnant.

. Les Echos.fr - Le premier enfant creuse les inégalités professionnelles hommes-femmes
Les auteurs d’une étude du ministère du Travail en France constatent que dès l’entrée sur le marché du travail, femmes et hommes ne sont pas forcément égaux. Près de la moitié des femmes et 6 hommes sur 10 atteignent aussitôt une position adéquate. Cet écart augmente sur les 10 à 15 premières années de vie professionnelle jusqu’à atteindre 20 points et il "n’est pas rattrapé sur les années suivantes". Les écarts d’évolution diffèrent selon le niveau d’études. Chez les non-diplômés, ils se creusent durant les quinze années avant de baisser un peu. Les femmes et hommes diplômés ont la même probabilité d’accéder à une position socioprofessionnelle correspondant à leur niveau d’études initial à la sortie des études. Mais les femmes se font distancier au cours des dix années suivantes sans qu’il y ait ensuite de mouvement de rattrapage, mais seulement une stabilisation. Résultat : à 50 ans, diplômées ou non, les femmes ont une probabilité de 15 points inférieure d’avoir atteint une position adéquate. La première naissance, joue un rôle majeur dans cette situation. C’est en effet une période de forte hausse des inégalités.

. Le Devoir - Le rôle méconnu de la femme préhistorique
Notre version de la préhistoire est principalement masculine. Les hommes ont développé les techniques de taille de la pierre et de la chasse. Les hommes se sont adonnés à des activités artistiques. Les femmes quant à elles sont invisibles, si ce n’est bien sûr qu’elles ont participé activement à la reproduction de l’espèce ! Mais depuis 2003, la philosophe et historienne des sciences Claudine Cohen s’applique à réhabiliter le rôle stratégique des femmes avant l’invention de l’écriture. "Les femmes contribuent pour une très grande part à la subsistance du groupe par tous les petits animaux, oeufs, coquillages et plantes qu’elles ramassent. La grande chasse existe aussi, et les femmes n’en sont pas forcément exclues, mais elle ne correspond qu’à 30 % de la subsistance. Ce qui ne signifie pas pour autant que les femmes sont valorisées, mais elles jouent un rôle très important dans ces sociétés préhistoriques", précise-t-elle, allant jusqu’à dire que "si ce sont en effet les femmes qui cueillent les plantes, on peut imaginer que ce sont elles qui sont à l’origine de l’invention de l’agriculture".L’art aussi n’était pas l’apanage des hommes. Des statuettes paléolithiques représentant des femmes enceintes ont vraisemblablement été façonnées par des femmes pour servir d’amulettes destinées à protéger leur grossesse.

. La Presse - Égalité hommes-femmes - Le tabou des quotas
Tant pis, disent-ils, les femmes n’ont qu’à prendre leur place. Si c’était si simple, ce serait déjà fait. Antidémocratique ? Il y a 20 ans que je m’intéresse au sujet de la discrimination positive, et j’ai toujours rencontré des ennemis aux yeux bandés. Avant même que l’on ne discute, leur idée est faite : considérer un critère (de race, de sexe, de classe), lorsqu’on fait un choix de société, c’est antidémocratique, et ça ne se peut pas, voilà tout. C’est l’argument de plusieurs politiciens (et de politiciennes), de cercles d’affaire, de chroniqueurs et bien d’autres. Antidémocratique ? Leur prémisse, selon laquelle il faut rester démocratique, s’appuie sur un contresens, puisque notre société elle-même repose sur une inégalité majeure, celle d’un système qui discrimine les femmes depuis toujours. Ce que je viens d’écrire n’est pas une opinion, mais une donnée objective. Ce qui fait que la construction de tout leur argumentaire est boiteuse. Lire aussi : "Pauline Marois ne croit pas que les quotas sont la solution pour atteindre la parité".

. Le Journal de Montréal - 17 photos poignantes des Indiennes qui manifestent contre la violence sexuelle faite aux femmes
Depuis quelques semaines, les Indiennes marchent par milliers dans les rues pour dénoncer les violences sexuelles qui sévissent dans le pays d’Asie. En effet, l’Inde est tristement reconnue pour le nombre élevé de viols commis sur les femmes (et touristes) du pays. Plusieurs cas ont malheureusement fait les manchettes dans les dernières années. Le viol collectif d’une fillette en janvier est venu jeter une lumière crue sur les tensions intercommunautaires en Inde, dirigée par les nationalistes hindous de Narendra Modi depuis 2014. Mais il témoigne également des trop nombreuses violences sexuelles qui terrorisent les femmes du pays.

. Le Parisien - "Mieux qu’une amende" : les clients de prostituées plébiscitent les stages de sensibilisation
Hors-la-loi depuis 2016, les clients de prostituées peuvent suivre un stage les informant de la réalité sordide de la prostitution. L’Acjuse (Association de contrôle judiciaire socio-éducatif) organise depuis juin 2017, pour la Seine-et-Marne (77), les stages de "sensibilisation à la lutte contre l’achat d’actes sexuels", selon la terminologie officielle - deux jours aux frais (180 euros) des clients de prostituées verbalisés, durant lesquels ils sont briefés sur les aspects législatifs, sanitaires, économiques et sociaux de la prostitution. Les retours écrits de ces quelque 130 stagiaires montrent à quel point ils sont ignorants des coulisses, cette "partie de l’iceberg sous l’eau que l’on ne connaissait pas", résume l’un d’eux. Force des réseaux, emprise des proxénètes, ces hommes disent avoir découvert "l’enfer vécu par les prostituées", que l’un d’eux qualifie de "victimes".

. Le Devoir - Dans les marges du surréalisme
Dans leur univers fantasmagorique, les corps deviennent végétaux ou animaux, tour à tour mâles et femelles, traversant une frontière poreuse entre rêve et réalité, entre horreur et merveille. Occultées de la mémoire collective au profit des Breton, des Soupault ou des Aragon, les femmes surréalistes, auteures et illustratrices, refont surface et forment le sujet d’une très belle exposition montée conjointement par le Département des littératures de langue française et la Bibliothèque des livres rares et collections spéciales de l’Université de Montréal. Suivant l’esprit du surréalisme, ce sont des livres écrits à quatre mains, alliant littérature et arts visuels. ’Le livre surréaliste n’a presque jamais un seul auteur", dit Andrea Oberhuber, qui a dirigé le séminaire "Écrits de femmes", qui a donné lieu à l’exposition. Dans certains cas cependant, l’auteure du livre signe aussi les illustrations.

. TV5 - Affaire Weinstein : un prix Pulitzer pour le New York Times et le New Yorker
Des journalistes du New York Times et du magazine The New Yorker ont reçu lundi le prix Pulitzer, plus haute récompense du journalisme aux États-Unis, pour leur couverture de l’affaire Harvey Weinstein qu’ils ont révélée début octobre. Jodi Kantor et Megan Twohey du New York Times et Ronan Farrow, du New Yorker, ont été récompensés dans la catégorie la plus prestigieuse, celle du "journalisme de service public". Cinq jours seulement après la publication de l’article du New York Times, le New Yorker mettait en ligne un long article évoquant d’autres accusations visant Harvey Weinstein. Trois femmes, notamment l’actrice italienne Asia Argento, affirmaient avoir été violées par le producteur qui a transformé le cinéma hollywoodien en pariant sur des films différents ne rentrant pas dans les critères des grands studios. Dans ces deux articles, le magnat du cinéma était dépeint comme un prédateur sexuel jouant de son pouvoir et bénéficiant de la bienveillance, voire de la complicité d’une partie de son entourage et du milieu du cinéma.

. Le Devoir - La foire "Papier" passe à l’ère #MoiAussi
La 11e foire Papier, l’activité phare de l’Association des galeries d’art contemporain (AGAC), se tiendra cette semaine, teintée de plusieurs inédits. L’événement printanier est le premier à se tenir dans la foulée des scandales des inconduites sexuelles. La foire servira à discuter sur les mesures à prendre pour empêcher que les comportements inappropriés ne se reproduisent. Parmi les sujets annoncés en table ronde : "Le plafond de verre : la place des femmes dans le milieu de l’art contemporain". La place des femmes dans l’art contemporain, il faut en parler, trouver des solutions. Il y a eu prise de conscience, ça suit son cours", soutient le directeur de l’AGAC. La table ronde sur les femmes est l’initiative d’Émilie Grandmont-Bérubé, la directrice de la galerie Trois Points et présidente du conseil d’administration de l’AGAC jusqu’en 2017.

. La Presse - Les (quelques) femmes au Festival de Cannes en chiffres
Sur les 268 cinéastes ayant vu leur film récompensé par une des plus hautes distinctions du festival (ces dernières années par la Palme d’or, le Grand Prix et le Prix du jury), 11 étaient des femmes, soit 4% du total, selon un décompte de l’AFP. Outre Jane Campion, l’Iranienne Samira Makhmalbaf a été récompensée deux fois du Prix du jury en 2000 (Le tableau noir) puis en 2003 (À cinq heures de l’après-midi). La dernière lauréate est l’Italienne Alice Rohrwacher, Grand Prix en 2014 pour "Les merveilles". Du côté du Prix de la mise en scène et du Prix du scénario, quatre femmes ont été récompensées sur 111 lauréats en plus de 70 ans, soit 3,5%. Et la moitié de ces récompenses ont été remportées l’an passé ! Si les femmes sont aussi peu représentées au palmarès, c’est déjà parce qu’elles sont peu nombreuses dans la sélection officielle. Parmi les plus de 1780 cinéastes qui ont vu leur film sélectionné depuis 1946, on retrouve 83 réalisatrices, soit 4,7%. Cette année trois réalisatrices ont vu leur film sélectionné sur les 18 que comporte la sélection officielle. Mais des sélections officielles relativement récentes, comme 2012 ou 2010, ne comptaient que des films réalisés par des hommes.

. Le Devoir - L’optimisme prudent d’une féministe rabat-joie
Un virage ! Ce n’est pas nous, mais Erin Wunker, professeure au Département d’anglais de l’Université Dalhousie à Halifax, qui le dit. "Nous sommes témoins d’un virage" perceptible aujourd’hui un peu partout dans l’environnement social, politique et culturel, six mois après que le scandale Harvey Weinstein eut éclaté et après les nombreuses affaires subséquentes ou connexes qui ont libéré la parole des femmes, estime l’auteure de Carnets d’une féministe rabat-joie (Les Presses de l’Université de Montréal). "Je reste une féministe rabat-joie", lance-t-elle sans ambages, en ajoutant : "Optimiste ? Oui, mais avec prudence. Car il reste encore beaucoup de travail à faire."

. Europe 1 JDD - Pénalisation des clients : "Affirmer que la loi de 2016 aggrave la situation des personnes prostituées n’a aucun sens"
Muriel Salmona, Patrick Pelloux, Emmanuelle Piet et d’autres professionnels de la santé s’insurgent contre les critiques faites à la loi de 2016 pénalisant les clients de la prostitution. Selon l’étude ProSanté de 2013, au moins 38% des personnes prostituées avaient été victimes de viols (contre moins de 7% pour les femmes en général), 51% avaient subi des violences physiques, 64 % des violences psychologiques au cours des 12 derniers mois, violences dont les premiers auteurs sont les clients, un "détail" prouvé par les enquêtes mais étrangement passé sous silence.

. L’Actualité - Québec - Parité hommes-femmes en politique : les élus disent non à une loi et aux quotas
Les élus de l’Assemblée nationale qui étudient cette question depuis plus de deux ans en sont venus à la conclusion suivante : pas besoin de loi imposant au moins 40% de candidatures féminines et pas question non plus de recommander aux partis politiques d’atteindre des quotas de candidates. Après deux années de discussions, de débats parfois houleux en séances de travail, après avoir épluché 500 réponses reçues à un questionnaire en ligne et entendu de nombreux témoignages lors d’une consultation, la Commission des relations avec les citoyens (CRC) a choisi de privilégier le statu quo dans son rapport, préférant s’en remettre au bon vouloir de chacun pour espérer accroître le nombre de femmes en politique active. Zéro contrainte, zéro obligation de résultat.

. Le Devoir - "Décider entre hommes" change de main
C’est la fin et ça continue. La page Facebook Décider entre hommes (DEH) fermera, mais son contenu sera hébergé et géré par l’équipe de Je suis féministe (JSF). Cette production médiatique bien connue (plus de 13 160 abonnés au compteur en date de vendredi après-midi) se présente comme l’"Observatoire de la surreprésentation injustifiée des hommes dans les sphères de décision et d’influence". Elle est liée au mot-clic #DéciderEntreHommes. DEH ne fait qu’une seule chose, avec une passion obstinée : reproduire et commenter (souvent avec humour) des photos de cercles de décision où n’apparaissent que des messieurs, ou presque. Les images proviennent des médias traditionnels ou de documents promotionnels (affiches, etc.). La série d’hommes de pouvoir prend des allures de test de Bechdel.

. Révolution féministe - Féminisme : la revolution inachevée
Entretien avec Marie-Jo Bonnet, historienne et "une des activistes les plus célèbres du MLF". Elle est notamment l’auteure de "Simone de Beauvoir et les femmes", "Adieu les rebelles", "Les femmes artistes dans les avant-gardes", "Qu’est-ce qu’une femme désire quand elle désire une femme ? ", "Les femmes et l’art. Qu’est-ce que les femmes ont apporté à l’art ?". Elle vient de publier "Mon MLF". on avait toutes participé à Mai 68, et on avait grandi dans des lycées mixtes, les universités étaient mixtes, et on croyait que la société était mixte. Et nous avons découvert que les femmes n’avaient aucune place dans cette société "mixte". C’étaient les hommes qui parlaient, organisaient, comprenaient et "dirigeaient" le mouvement. Que ce soit le mouvement ouvrier ou le mouvement étudiant, aucune femme n’a été porte-parole. La décision de faire un mouvement non-mixte s’est imposée comme une évidence.

. Le Figaro - L’appel de 119 sénateurs : "Les droits de l’enfant sont plus importants que le désir d’enfant"
Les questions relatives à l’éthique du vivant, en particulier celles qui concernent le don de la vie, sont difficiles à trancher parce qu’il s’agit en réalité de régir les mœurs. Or, les mœurs sont rarement filles de la loi. Pourtant, il faut bien que la loi pose quelques règles car les technologies médicales, couplées à de nouvelles pratiques sociétales, ouvrent la possibilité de satisfaire le désir d’enfant par des moyens qui ne relèvent plus seulement de la vie privée mais aussi de la collectivité. Ces innovations interpellent la société tout entière, qui doit décider de ce qui ne dépend que d’elle, c’est-à-dire d’apporter ou non son assistance à la procréation et de sanctionner les pratiques qui lui paraîtraient contrevenir gravement aux droits fondamentaux. Le désir d’enfant est au cœur de toute humanité et il est toujours légitime. Fonder une famille, avoir des enfants, est un droit naturel de la personne humaine, une liberté inaliénable. Ce droit, cette liberté, ne peuvent être restreints à une catégorie d’individus. Mais voilà, comme tous les autres droits de l’homme, ce droit n’est pas une faculté que chacun pourrait exercer à sa guise. Il ne peut s’exercer pleinement que si d’autres droits d’égale importance n’y font pas obstacle. Téléchargez le fichier intégral en format PDF.

. Le Point - Une "chasse aux sorcières" féministes dans l’industrie sud-coréenne du jeu vidéo
Associations et syndicats se sont élevés contre une recrudescence d’attaques sexistes contre les femmes et, surtout, d’actes de censure contre celles qui oseraient défendre des positions féministes. Bien que technologiquement très avancée, la société sud-coréenne, très patriarcale, demeure profondément en retard pour ce qui est de l’égalité hommes-femmes, et l’industrie du jeu vidéo ne fait pas exception. La plus récente polémique a éclaté quand le directeur général d’IMC Games, basé à Séoul, Kim Hak-kyu, s’est mis en tête de vérifier si une de ses employées ne défendait pas une "idéologie antisociale", après que des joueurs se furent plaints de ses activités sur Twitter. Sung Hye-jin s’était vu reprocher de suivre des groupes féministes et d’avoir retwitté un message contenant un terme d’argot désignant un homme sexiste. "Cet acte misogyne, le fait de menacer de licenciement une femme parce qu’elle soutient l’+idéologie antisociale+ du féminisme a semé la consternation et la peur chez les femmes", a dénoncé dans un communiqué la Confédération coréenne des syndicats (KCTU).

. Le Devoir et Sisyphe - Le voile est une barrière imposée aux femmes pour restreindre leur champ de liberté
Lettre adressée à la mairesse de Montréal, Mme Valérie Plante. Nous tenons à vous exprimer notre profonde consternation devant votre déclaration d’être "très ouverte" à l’introduction de signes idéologiques à caractère religieux, notamment le hidjab, dans les services policiers. Par quelle logique serait-il admis qu’un représentant ou une représentante d’une institution étatique arbore sa croyance religieuse ou politique ? Nous y expliquons que la vision stéréotypée des musulmans associés à une « communauté musulmane », représentée, de surcroît, par une idéologie de l’islam politique, est une entrave à notre intégration. Merci de tenir compte de nos arguments avant d’entreprendre des modifications aux règlements de la Ville dont nous pourrions faire les frais. Pour ce qui est du hidjab, sur quel fait vous basez-vous pour considérer qu’il est représentatif des musulmanes ? Il fait l’objet de débats à l’intérieur même du monde musulman. Lire aussi : "La laïcité : un socle pour l’avenir" et "Une policière représente une institution".

. La Presse - Transgenrisme - La fabrication du consentement
La tendance lourde est au remplacement de la notion de sexe, fait biologique, par celle d’"identité de genre", relevant du ressenti. Le site du ministère fédéral de la Justice la définit comme le "sentiment d’être une femme, un homme, les deux, ni l’un ni l’autre, ou d’être à un autre point dans le continuum des genres". Comment expliquer que des lois, basées sur une conception aussi vaporeuse de l’homme et de la femme, soient passées comme une lettre à la poste, sans aucun débat public ? Ce changement a des conséquences réelles sur les droits des femmes. Par exemple, des hommes qui se sentent femmes peuvent maintenant participer aux compétitions sportives féminines, et ils gagnent ! C’est ainsi que l’haltérophile Laurel Hubbard, athlète masculin jusqu’en 2016, s’est présenté comme femme en 2017 et a remporté tous les championnats féminins. Il est stupéfiant de constater à quel point, au nom des sacro-saintes libertés individuelles, on perd de vue le sens commun et on déroge aux règles de précaution les plus élémentaires. Lire aussi : "Pour un débat ouvert et inclusif sur l’identité de genre" en réponse à "La fabrication de l’indignation". - "Qu’est-ce qu’une femme ?"

. La Gazette des femmes - Le sacrifice migratoire des Géorgiennes
Dans cet ancien pays de l’URSS qui tente tant bien que mal de se rapprocher de l’Union européenne, les opportunités d’emplois bien rémunérés sont faibles. Personne ne croit les chiffres officiels du taux de chômage l’estimant à 11,8%. Même pour ceux et celles qui arrivent à trouver un emploi, le salaire moyen reste dérisoire, soit 300 GEL par mois (environ 150$ CA). Un salaire inversement proportionnel au cynisme ambiant dans ce pays de 4,92 millions d’habitants, pas plus grand que l’Abitibi-Témiscamingue. Pour joindre les deux bouts, les Géorgiennes prennent les devants depuis plus de deux générations. Statut légal ou pas, en quittant leur pays, elles savent qu’elles empocheront 3 à 10 fois le salaire moyen géorgien. Elles déménagent en Grèce, en Italie ou en Turquie, où elles travaillent comme nounous ou femmes de ménage, laissant derrière elles leur famille. Elles considèrent leur exil comme leur dernier recours. Et vivent les conséquences de leur départ.

. Ouest France - Le Nobel éclaboussé par des scandales sexuels
Entre accusations de viol et démissions en cascade, l’Académie suédoise, qui décerne le prix Nobel de littérature, est secouée par un scandale digne de l’affaire Weinstein… avec un fort accent français. Trois "sages" viennent de démissionner. Tout est parti d’un scoop publié par la journaliste Matilda Gustavsson, inspiré par l’affaire #MeToo. Dans le quotidien suédois Dagens Nyheter, elle révèle que 18 femmes accusent d’agressions sexuelles et de harcèlement le puissant directeur artistique du Forum, un haut lieu d’événements culturels situé dans un sous-sol du centre-ville de Stockholm… aux liens très étroits avec l’Académie suédoise. Lire aussi : "Scandale d’agressions : la secrétaire perpétuelle de l’Académie suédoise démissionne à son tour".

. Le Huffington Post Québec - Ève Torres : de lobbyiste pour l’islam politique à Québec solidaire
À votre avis, quel serait l’objectif d’un lobbyiste travaillant pour une compagnie pétrolière s’il se lançait, un jour, en politique ? Quels intérêts défendra un lobbyiste au service d’une compagnie pharmaceutique s’il décide de se porter candidat à des élections législatives ? Quels dossiers pousseront un ex-lobbyiste des géants de l’automobile ou des tout-puissants de l’armement une fois élu ? Quelle sera la préoccupation majeure d’un médecin spécialiste devenu ministre de la Santé ? Venons-en à Ève Torrès, une Française convertie, une lobbyiste au service de l’islam politique qui a affiché sa volonté de se présenter aux élections provinciales dans une circonscription montréalaise sous la bannière de Québec solidaire, un parti islamo-gauchiste, faussement indépendantiste. Pourquoi devrions-nous nous inquiéter d’une telle candidature ? Parce que jusqu’à tout récemment, Ève Torrès était à l’emploi d’un lobby qui s’est donné pour mission de torpiller trois fondamentaux de notre démocratie : le principe de séparation de l’État et des Églises, la liberté d’expression et l’égalité entre les femmes et les hommes. Le voile d’Ève Torrès n’est pas anecdotique. Il est particulièrement révélateur d’une stratégie d’entrisme qui vise à fragiliser l’État québécois de l’intérieur en affaiblissant ses institutions.

. Slate France - Un candidat républicain suggère de punir l’avortement de peine de mort
Bob Nonini, Républicain élu au Sénat de l’Idaho et actuellement en campagne pour le poste de vice-gouverneur de son État, a déclaré que les femmes ayant avorté devraient être passibles de la peine de mort. Dès le lendemain et face aux réactions, après avoir pourtant confirmé sa position par téléphone à The Associated Press, le candidat rectifiait son propos. Dans un tweet du 4 avril, il finissait de se démentir lui-même. Cette séquence de déclarations chocs relative au droit à l’avortement et de rectifications en cascade concernant le statut des femmes n’est pas une première dans les milieux américains "pro life". En mars 2016, Donald Trump, alors en campagne, avait déclaré qu’il devrait y avoir "une certaine forme de punition" pour les femmes ayant subi une IVG, sans pour autant se prononcer sur la forme qu’elle devrait prendre. Ensuite, Trump avait publié un communiqué désignant les femmes comme les "victimes" de l’avortement par opposition aux praticiens coupables.

. Lettres Québécoises - Que sont les écrivaines devenues ?
Les femmes sont partout dans les lettres, avancent plusieurs. Et ça semble vrai. Du 29 janvier au 4 février, le palmarès Gaspard- Le Devoir comptait huit romans écrits par des femmes sur dix pour les meilleures ventes de la semaine (en essai, c’est tout le contraire, neuf écrivains contre une seule écrivaine). Métro dévoilait que plus de livres écrits par des femmes (sept contre six pour les hommes) avaient été empruntés dans les bibliothèques municipales en 2017, et l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) compte 55 % de femmes parmi ses membres. Alors, pourquoi sont-elles moins présentes dans l’espace médiatique ? Les chiffres sont effarants : Lori Saint-Martin rapporte qu’en 2015 les hommes ont consacré 64 % de leurs articles à des livres écrits par un homme et 27 % à des ouvrages écrits par une femme. Les femmes, de leur côté, ont consacré 53 % de leurs comptes rendus à des femmes et 40 % à des hommes "Sans elles, les livres de femmes disparaîtraient presque entièrement des publications culturelles", ajoutait Saint-Martin. Autrement dit, la proportion moyenne des textes portant sur des livres écrits par des femmes dans les six journaux de référence consultés par Saint-Martin, Le Monde et Le Devoir inclus, n’est que de 33 % Effarant, ai-je dit.

. Le Devoir - Une policière représente une institution
Mettre une norme religieuse au coeur du fonctionnement des institutions publiques qui ont un pouvoir coercitif n’est absolument pas une mesure d’ouverture antiraciste. En effet, le hidjab ne peut être réduit au statut de symbole. Les courants religieux et politiques qui en font la promotion le présentent, en situation de migration, comme un symbole qui est librement choisi. Il signifierait simplement qu’on a une identité musulmane, au même titre que d’autres signes, tels que le nom que l’on porte par exemple. En tant que symbole, sa régulation relèverait d’une intrusion indue de l’État dans la façon dont les femmes choisissent de s’habiller. Mais dans les sociétés à majorité musulmane, ce n’est pas du tout en tant que symbole qu’il a été propagé. C’est plutôt en tant que norme de comportement, qui est porteuse de valeurs. Il fait l’objet depuis 50 ans de discussions religieuses de fond, d’études, d’injonctions, de significations contestées et de luttes politiques. Personne n’en fait la promotion pour des raisons autres que religieuses : ce sont des arguments religieux qui sont présentés, discutés, analysés, réfutés.

. La Presse - Sexisme inversé
Que se passerait-il si nous vivions dans un monde inversé où les femmes étaient au pouvoir ? Voilà la prémisse de la provocante comédie romantique Je ne suis pas un homme facile, premier long métrage d’Éléonore Pourriat. Un film dont le sujet tombe à pic à l’heure du mouvement #metoo. Éléonore Pourriat est une réalisatrice, scénariste et comédienne française qui s’est fait connaître avec Majorité opprimée, un court métrage grinçant qui racontait une journée dans la vie d’une société sexiste dominée par les femmes. Le petit film féministe de 10 minutes a connu un succès extraordinaire (plus de 15 millions de vues). Le long métrage Je ne suis pas un homme facile est en quelque sorte l’aboutissement d’un conte de fées féministe.

. Axelle Magazine - "On ne naît pas homme, on le devient" : entretien avec Olivia Gazalé
La philosophe Olivia Gazalé a étudié la virilité. Pour elle, il s’agit d’un idéal dangereux qui a pris toute l’humanité au piège : les femmes, en les considérant comme inférieures, et les hommes, en les contraignant à obéir à des injonctions inatteignables. Il ne faut pas non plus oublier que la virilité, construite sur l’exaltation de la violence masculine, a pour corollaire l’oppression des femmes. Est-ce que ce paradigme est en train de changer ? Rien n’est moins sûr. "Depuis la Grèce antique, les canons de la virilité se sont établis par opposition aux canons de la féminité. Les femmes sont essentialisées comme des êtres inférieurs, irrationnels, faibles et gouvernés par leurs émotions. Il s’agit donc, pour l’homme, de prouver et de démontrer sans cesse qu’il n’est ni une femme, ni un efféminé, mais un homme, un vrai."

. Cheek Magazine - "La Mécanique du crime" : un documentaire choc pour en finir avec les féminicides
Lorraine de Foucher démontre le caractère systémique des homicides conjugaux et explore les solutions disponibles pour lutter contre ce phénomène de société trop souvent banalisé. La Mécanique du crime, documentaire sur les homicides conjugaux de Lorraine de Foucher et David Geoffrion, sera diffusé ce soir dans Envoyé spécial, sur France 2. Dans ce documentaire passionnant, la journaliste revient sur les facteurs immuables des féminicides. Entre les témoignages des proches de victimes et ceux d’hommes violents qui ne se formalisent pas tous des traitements qu’ils ont fait subir à leurs compagnes, Lorraine de Foucher interroge aussi des survivantes comme Géraldine Pallier, blessée de plusieurs coups de couteau par son ex-compagnon en 2015, ou Juliette, qui préfère garder l’anonymat pour se protéger d’un ex-mari qui, six ans après leur rupture, la menace et la poursuit toujours. "Dans l’inconscient collectif on traîne parfois l’idée que ces femmes sont un peu responsables de la situation dans laquelle elles se sont retrouvées, comme si elles n’avaient pas assez réussi à se défendre, à se défaire de l’emprise, regrette Lorraine de Foucher. A l’inverse, moi j’ai rencontré des modèles de femmes, des combattantes, qui élèvent leurs enfants, travaillent, tentent de survivre malgré ceux qui sont parfois lancés à leurs trousses et malgré l’indifférence de la société."

. L’Actualité - Il faudrait le leur demander
Pour les fins d’une étude publiée en 2010 dans le Journal of Politics, la spécialiste a sondé environ 1 000 hommes et 1 000 femmes ayant le profil de candidats potentiels : des professionnels établis, issus de milieux comme le droit, les affaires, l’éducation ou l’activisme. Nombre d’entre eux étaient engagés politiquement, gravitaient dans l’entourage d’un parti ou étaient en contact avec des élus dans le cadre de leur travail. Or, même parmi cet échantillon privilégié, les hommes étaient plus susceptibles que les femmes d’avoir été incités à se présenter par un acteur politique. C’est vrai qu’il existe un écart notable entre les ambitions politiques des deux sexes. Aux États-Unis, chez les diplômés universitaires, 15 points séparent la proportion d’hommes (38 %) et de femmes (23 %) qui ont déjà envisagé de se porter candidats aux élections, un fossé qui n’a pas rétréci en 20 ans, selon les enquêtes de Jennifer Lawless. Ses recherches confirment également que les femmes ont tendance à surestimer les compétences requises pour se lancer dans une course et à sous-estimer leurs chances de l’emporter. Mais cette résistance s’évanouit sous l’effet des encouragements.

. Radio-Canada - Prostitution : les responsables du site Backpage font face à des accusations
Sept responsables de Backpage.com, un grand site de petites annonces à qui l’on reproche de favoriser le trafic et la prostitution de mineurs, ont été accusés aux États-Unis de blanchiment et association de malfaiteurs, selon des poursuites rendues publiques lundi. Backpage est accusé de faciliter la prostitution de mineurs, certaines victimes n’ayant que 14 ans. Les autorités fédérales reprochent d’autre part à la société d’avoir blanchi une partie des 500 millions de dollars de revenus générés par les relations sexuelles tarifées. Les tentatives pour se connecter à backpage.com ou à sa version canadienne mènent depuis vendredi à un communiqué de la police fédérale américaine et de plusieurs autres agences gouvernementales, avec le message suivant : "Backpage.com et ses sites affiliés ont été placés sous séquestre par le FBI, le Service d’inspection de la poste américaine et la Division criminelle de l’IRS [fisc américain]."

. France Culture - Pierre Curie : "Quand Mary Cassatt a découvert la peinture de Degas, elle a compris que c’était l’avenir de la peinture, la voie qu’elle cherchait"
Entretien avec Pierre Curie, conservateur du musée Jacquemart-André et co-commissaire de l’exposition Mary Cassatt, une impressionniste américaine à Paris au musée Jacquemart-André à Paris jusqu’au 23 juillet 2018. La peintre américaine est considérée comme l’égale de Monet ou Renoir à l’époque de l’impressionnisme mais dont l’œuvre fut oubliée en France. C’est en venant en France que Mary Cassatt s’imposa comme la plus grande artiste américaine de son temps. Née en 1844 et décédée en 1926, c’est la seule peintre américaine à avoir exposé avec le groupe des impressionnistes français à Paris. Si son œuvre a été oubliée en France, aux États-Unis, où Mary Cassatt est une peintre majeure, ses toiles figurent dans les plus grands musées.

. La Presse - La parité sans pitié
Il ne vous reste que 216 ans à attendre avant que la femme soit l’égale de l’homme... C’est quoi, 216 ans, dans une vie ? Cette prédiction n’est pas la mienne, mais celle du rapport annuel sur la parité du Forum économique mondial, qui souligne que, pour la première fois en 10 ans, les inégalités hommes-femmes se sont accentuées en 2017. Même chez nous, dans une société où il y a eu d’importances avancées, c’est loin d’être gagné. Le Canada, qui est au 16e rang mondial, peut certainement faire mieux. Je suis de nature plutôt patiente. Mais deux siècles pour obtenir l’égalité, j’avoue que je trouve ça un peu long. C’est la raison pour laquelle je suis en faveur de mesures qui permettraient d’appuyer sur l’accélérateur de la parité. Trop de vents contraires nous indiquent que ça n’arrivera pas tout seul. Un des mythes les plus répandus voudrait que la parité fasse passer le sexe d’un candidat avant ses compétences.

. Street Press - Ici des femmes battues, violées ou mariées de force, apprennent à se reconstruire
Dans un immeuble dont l’adresse est confidentielle, 60 jeunes femmes se reconstruisent après des violences sexuelles ou sexistes. Les UniversElles, seul centre d’hébergement exclusivement pour femmes de moins de 25 ans victimes, nous ouvre ses portes. Le centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) géré par l’association féministe Une femme, un toit. La majorité des résidentes fuit leur domicile, leur conjoint ou leur famille. À leur arrivée, les admises sont reçues pour un long entretien au cours duquel elles évoquent les violences subies. La directrice et une travailleuse sociale abordent ces sujets "peu approfondis dans les centres d’hébergement d’urgence", estime Marie Cervetti, aussi membre du Haut conseil à l’égalité femmes-hommes. Violences politiques, violences intrafamiliales, prostitution de survie ou mariage forcé. Leur passé est lourd, mais "c’est un premier pas dans leur compréhension du sexisme :

. Radio-Canada - Le nom d’une femme (Jeanne Lapointe) pour un pavillon à l’Université Laval ?
Aucun bâtiment d’envergure ne porte le nom d’une femme à l’Université Laval. Un petit groupe composé essentiellement de professeurs entend changer la donne. Ils veulent faire rebaptiser le pavillon des sciences de l’éducation au nom de Jeanne Lapointe, une intellectuelle avant-gardiste qui a sombré dans l’oubli. Morte en 2006, Jeanne Lapointe a pourtant été l’une des premières professeures de l’Université Laval. Embauchée à la Faculté des lettres en 1940, elle s’est régulièrement prononcée dans l’espace public en tant qu’experte. Outre son parcours académique hors du commun pour une femme de son époque, Jeanne Lapointe était à l’avant-garde sur le plan idéologique. Dès le début des années 1960, Jeanne Lapointe siège à la commission Parent, dont les recommandations permettront d’établir les bases du système d’éducation québécois tel qu’on le connaît aujourd’hui. Seule femme laïque parmi les commissaires, Jeanne Lapointe propose déjà à l’époque de déconfessionnaliser le système scolaire québécois. Elle est aussi considérée comme la principale rédactrice du rapport. "Elle a beaucoup pesé pour que les femmes soient représentées dans les manuels scolaires autrement que par ‘maman fait un gâteau’".

. SciencePost - Pourquoi les auteurs de tueries de masse sont rarement des femmes ?
Les tueries de masse, encore plus que les autres types de violence, sont un phénomène masculin. Les hommes représentent en effet 96% des tueurs de masse. Des tueuses de masse ont également sévi, mais elles se font rares. Pour quelle(s) raison(s) ? Il n’y a pas de réponses simples. La théorie la plus facile à exploiter est probablement celle-ci : les hommes, après des centaines de milliers d’années de développement, ont toujours été récompensés pour leur agression. La violence récompense les mâles d’un meilleur statut, indispensable pour pouvoir s’accoupler. En effet, la frustration sexuelle est un thème qui traverse les écrits de nombreux tireurs de masse masculins. Beaucoup de tireurs ont laissé des manifestes détaillant explicitement leur haine des femmes – et des hommes qui semblaient naviguer avec aisance dans les relations avec les femmes. Quelque chose dans la combinaison de la biologie et de la socialisation masculine rend les hommes plus enclins à la violence. Cet écart se retrouve d’ailleurs dans presque toutes les cultures à travers le monde.

. RFI - La Suède, ou l’avant-garde du féminisme en Europe
En Europe, et dans le monde, depuis la naissance du phénomène #MeToo - la dénonciation sur les réseaux sociaux du harcèlement sexuel - on voit les sociétés évoluer. La Suède quant à elle, se distingue. Généralement, une relation sexuelle entre deux adultes est condamnée par la justice seulement si l’un des partenaires exerce des violences sur l’autres, ou s’il abuse de sa faiblesse. La nouvelle loi suédoise va rajouter une nouvelle condition. C’est une loi qui va entrer en vigueur le 1er juillet et qui fait d’ores et déjà débat. Pour qu’une relation sexuelle soit consentante, il va maintenant falloir, en Suède, que les deux personnes aient expressément donné leur accord, qu’elles aient montré activement qu’elles veulent avoir cette relation. Dans les faits, un partenaire qui ne dit pas "non, je ne veux pas" n’est plus suffisant. Il doit dire "oui" explicitement. Pour reprendre les mots d’Isabella Lövin, vice-première ministre suédoise, "le sexe doit être volontaire, sinon c’est illégal".

. Le Nouvel Observateur - En Hongrie, on apprend que "les garçons et les filles n’ont pas les mêmes aptitudes intellectuelles"
Dans leur manuel scolaire de sciences naturelles, les collégiens hongrois apprennent désormais que "les garçons et les filles (...) n’ont pas les mêmes capacités physiques et aptitudes intellectuelles". Et dans le livre destiné aux nouveaux cours de morale obligatoire, ils se voient avertis qu’"avoir des relations sexuelles hors mariage est un péché". Les écoliers rêvassent sur des illustrations qui réduisent la femme à son foyer, ils apprennent par cœur des poèmes et des chansons célébrant la mère traditionnelle, écoutent des histoires où l’épouse qui ne fait pas briller sa maison comme un sou neuf est punie par son mari. "Les femmes sont bonnes pour la cuisine, leur rôle c’est de s’occuper de la maison et de faire des enfants." Voilà la vision de la femme que promeut le gouvernement conservateur et nationaliste du premier ministre Viktor Orban, résume la militante des droits des femmes Julia Spronz.

. L’Acadie Nouvelle - Une première clinique de sages-femmes au Nouveau-Brunswick
Les employées de la première clinique de sages-femmes de la province ont procédé à l’inauguration de leurs nouveaux locaux, jeudi, à Fredericton. Les femmes enceintes de la région de la capitale provinciale peuvent dorénavant être accompagnées gratuitement pendant et après leur grossesse par l’une des trois sages-femmes de la clinique. L’établissement fait partie du Réseau de santé Horizon et ses services sont couverts par l’Assurance-maladie. Si l’expérience de Fredericton s’avère concluante, le ministère de la Santé pourrait étendre l’initiative dans d’autres régions de la province. La profession de sages-femmes est reconnue officiellement au Nouveau-Brunswick depuis 2010. Ce n’est cependant que depuis la fin de l’an dernier que leur pratique a commencé à être progressivement intégrée au système public de santé. En plus de l’accompagnement durant et après la grossesse, les sages-femmes peuvent prescrire des tests courants et des analyses en laboratoire ainsi que certains médicaments. Les femmes enceintes de la région de Fredericton qui souhaitent profiter des services d’une sage-femme peuvent s’adresser directement à la clinique sans passer d’abord par un médecin ou une infirmière-praticienne.

. Basta - Les espaces "non-mixtes", un choix plus que légitime dans les stratégies de luttes collectives
Il semble que chaque génération politique doive la redécouvrir : instrument de lutte pour le mouvement des droits civiques aux États-Unis, puis pour le mouvement féministe des années 70, la non-mixité fait pourtant encore débat quand elle ressurgit, comme au cours du mouvement Nuit debout lorsque des femmes ont choisi de se réunir sans hommes. Lieux d’expression et de prise de conscience libérés de la présence des groupes dominants, les espaces non-mixtes permettent de redécouvrir ses forces et d’élaborer des stratégies de lutte collective. Une pratique non-seulement légitime, mais aussi "vitale", jugent des militantes et intellectuelles interrogées par Basta ! "La pratique de la non-mixité est une conséquence de la théorie de l’auto-émancipation. C’est à dire de la lutte par les opprimés, pour les opprimés", décrit la sociologue Christine Delphy dans un texte qui rappelle l’histoire de cette stratégie politique.

. Le Devoir - Port de signes religieux par les policiers : laïcité inachevée
Le conseiller Marvin Rotrand est revenu à la charge pour réclamer du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qu’il autorise ses agents à porter le hidjab, le turban ou la kippa. Candide, la mairesse Valérie Plante s’est dite "très ouverte" à l’idée. Cette proposition controversée montre que la question de la laïcité au Québec, malgré les prétentions du gouvernement Couillard, est loin d’être réglée et peut resurgir inopinément. Les partis d’opposition avaient offert au gouvernement libéral de voter pour le projet de loi 62 s’il acceptait d’y inscrire la recommandation de la commission Bouchard-Taylor visant l’interdiction pour les agents de l’État exerçant un pouvoir de sanction ou de coercition, tels les juges, les policiers et les gardiens de prison, d’arborer des signes religieux. Pour Gérard Bouchard en particulier, cette position correspondait au voeu d’une majorité de Québécois et constituait "une attente raisonnable". Mais Philippe Couillard a repoussé la main tendue de l’opposition. Un jour ou l’autre, le gouvernement, quel qu’il soit, devra s’atteler à cette tâche inachevée et instaurer un modèle de laïcité qui correspond au consensus québécois. Lire aussi dans La Presse : « Non, le dossier n’est pas ’clos’ ».

. Libération - La régression sociale en cours touche d’abord les femmes
Quand il supprime plus de 120 000 postes dans le secteur public, où les femmes représentent 60% des effectifs, ou quand il réforme la fiscalité sur les retraites, Emmanuel Macron affaiblit concrètement l’égalité entre les sexes. Si toute la population est bien entendu affectée par la régression en cours, les femmes le sont à double titre et ce, de manière structurelle. D’abord, en tant que principales salariées de ces secteurs : elles représentent plus de 60% des effectifs du secteur public (la SNCF, avec seulement 22%, de femmes est une exception) ; la suppression des postes, déjà initiée par les gouvernements précédents, a des conséquences importantes, avec une intensification du travail et des pressions, une flexibilité accrue, un stress croissant, qui affectent la santé physique et mentale des salarié·es. La situation est devenue critique, en particulier dans les secteurs les plus féminisés (secteur social, santé, hôpitaux, établissements pour personnes âgées, agences pour l’emploi, etc.). Les personnels sont souvent à bout, de plus en plus démunis face à une demande qu’ils déplorent ne pas satisfaire convenablement.

. Deboutte à bout - Une femme qui dérange est forcément "dérangée"
Toutes les femmes qui expriment haut et fort leur mécontentement le savent, toutes celles qui dénoncent les injustices, brandissent les drapeaux de la colère et de l’indignation vous le diront, les grandes gueules féminines sont automatiquement étiquetées "crisses de folles", hystériques et autres noms de délurées réservés aux femmes, et surtout, conçus spécialement pour elles. On l’oublie ou l’ignore tout simplement, mais le concept hippocratique de la "femme dérangeante" a bel et bien existé en Grèce antique. L’idée de réprimer les femmes en les traitant de folles n’a donc absolument rien de nouveau et dure depuis au moins deux millénaires. Considéré le père de la médecine, Hippocrate vécut quelques 400 ans avant notre ère. Et comme il jeta les bases de la science, notamment des théories de l’humeur, et qu’il percevait de surcroît le corps de la femme comme une "dangereuse matrice" ("dangerous insides"), les femmes goûtèrent en effet à sa médecine. C’est sur ces hasardeuses fondations que se construisit la médecine psychiatrique, les deux sexes ayant d’abord été séparés par leur nature, la culture suivant de très près.

. Le Journal de Québec - Front commun contre le délai de prescription en matière d’agression sexuelle
"La nouvelle aujourd’hui, ce n’est pas l’abolition du délai parce que ça fait des années qu’on le demande. La nouvelle, c’est les représentants des trois partis qui appuient cette revendication-là de façon non partisane", a lancé l’ancien ministre de la Justice Marc Bellemare, en parlant des députés ou candidats du Parti québécois, de la Coalition Avenir Québec et de Québec solidaire présent mercredi à la conférence de presse. Les avocats Marc Bellemare et Alain Arsenault, qui ont représenté de nombreuses victimes d’agression, ont qualifié de "véritable honte" le maintien du délai de prescription. Il s’agit selon les deux juristes d’une atteinte aux droits fondamentaux des victimes, à un tel point qu’ils se demandent qui le gouvernement tente de protéger en agissant de la sorte. Malgré cette nouvelle offensive, le bureau de la ministre de la Justice a précisé que "les demandes actuelles [...] ne peuvent être mises en œuvre sans conséquence pour les règles de justice et la paix des citoyens". Il n’y a donc pas d’ouverture à court terme chez les libéraux pour revoir le dossier.

. Le Devoir - Turlutez-nous ça !
Merveilleuse Mary Travers ! La grande Gaspésienne (1895-1941) aura été à la jonction des deux courants majeurs de notre tradition orale. Bercée par les "reels" du père irlandais qui l’initia à l’archet et par les chansons traditionnelles de la mère francophone. À une époque où les veillées s’enflammaient au son des violoneux sur tapements de pieds, sets carrés, chansons à répondre et baisers volés, elle s’était forgé un avenir sans s’en douter. Poussant la note avec son harmonica, son violon et son ruine-babines, cette femme aura composé plus tard tant de bonnes chansons qu’en regardant le film "La Bolduc" de François Bouvier (scénario de Frédéric Ouellet, sortie dans les cinémas le 6 avril), j’ai trouvé dommage que le cinéaste n’ait pas mis davantage l’accent sur son répertoire. Dans La Bolduc, il est beaucoup question de condition féminine, à une époque où la permission écrite du mari était requise pour la moindre transaction d’affaires. Or, cet angle tombe à pic à l’ère des #MoiAussi, rappelant à quel point les femmes reviennent de loin. La Bolduc fut une pionnière, qui obtint par son agent, après signature du mari qui n’y comprenait goutte, le droit d’administrer ses revenus.

. Le Courrier du Sud - Le Musée de la Femme propose de s’exercer à l’empathie
L’exposition Délyres et des elles propose de mettre l’accent sur une « muséologie féministe » où la démarche empathique est considérée comme une forme de résistance. Présentée au Musée de la femme de Longueuil jusqu’au 31 août 2018, l’exposition invite le public à changer d’identité et à écrire leurs pensées, leurs réactions et leurs espoirs sur les différentes expériences qu’ils vivront au fil des métamorphoses. Le visiteur est aussi invité à déposer ses bagages culturels pour vivre pleinement l’expérience ; l’objectif étant "de discuter à haute voix, de toucher et d’essayer". "Cette exposition est née du désir de comprendre les ruptures dans le mouvement féministe, explique l’avocate, muséologue et fondatrice du Musée de la Femme, Lydie Olga Ntap. N’est-il pas vrai que l’empathie peut aussi être un vecteur de transmission de connaissances sur le monde ?" Avec ses expositions, le Musée de la Femme veut permettre le renforcement de la participation des femmes dans la vie publique, économique et sociale. Il propose au public de découvrir la vie des femmes du Québec de 1617 à nos jours.

. RFI Afrique - Winnie Madikizela-Mandela, un destin hors du commun
Winnie Madikizela-Mandela, égérie de la lutte contre l’apartheid, s’est éteinte à 81 ans. Surnommée "Mama Wethu", la "mère de la nation", cette figure controversée est restée populaire jusqu’au bout, malgré ses frasques et ses déboires avec la justice. Ses compatriotes noirs se reconnaissent en elle, en raison de l’imbrication de son histoire personnelle avec celle du pays, de longues années de souffrances et des blessures qu’elle en a gardées. Née en septembre 1936 dans un village du Transkei, en pays xhosa, Winnie Madikizela, qui a perdu très tôt sa mère, est "montée" comme nombre des jeunes de sa génération à Johannesburg pour terminer ses études. Poussée par son père, un fonctionnaire du homeland ("bantoustan") du Transkei, elle fut la première assistante sociale noire de l’Afrique du Sud, dans ce qui était déjà l’apartheid, instauré en 1948. Lire aussi : "Winnie entre soleil et ombre".

. Le Huffington Post Québec - Les prostituées autochtones considérées comme de simples "biens remplaçables"
Une militante pour les droits des "travailleuses du sexe" à Vancouver a soutenu mercredi que les femmes autochtones qui ont disparu ou ont été assassinées étaient considérées finalement comme de simples "biens remplaçables", et qu’elles méritaient certainement un meilleur traitement du système judiciaire. À la dernière étape des audiences publiques de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, Jamie Lee Hamilton a raconté mercredi qu’elle avait grandi à Vancouver et qu’elle était tombée dans la prostitution en décrochant de l’école, dans les années 1970. Au fil des ans, Mme Hamilton a entendu de plus en plus de ces histoires de travailleuses du sexe autochtones disparaissant subitement des rues de Vancouver, et elle a commencé à colliger les affiches de ces personnes portées disparues. Sa sinistre "collection" défilait mercredi sur les écrans de la commission pendant son témoignage.

. Zonebourse - L’Oréal – UNESCO : des hommes s’engagent pour les femmes et la science
Dans la lignée de l’initiative HeForShe de l’ONU, le programme lancé par la Fondation L’Oréal et l’UNESCO a pour ambition de créer une coalition d’alliés masculins afin d’accélérer le changement et favoriser l’égalité des chances pour les femmes dans la science. Un projet qui "vise à faire davantage de place aux femmes à différents niveaux comme l’accès aux bourses, le recrutement ou encore la récompense de l’excellence", explique Jean-Paul Agon, PDG du Groupe L’Oréal. Chaque volontaire s’engage ainsi à encourager la collaboration entre hommes et femmes dans la science. Des engagements concrets qui luttent contre les stéréotypes de genre et préjugés inconscients, et dont les avancées pourront être évaluées notamment via un suivi statistique : l’accès aux bourses, l’évolution des pratiques de recrutement et d’évaluation de la performance, la représentation des femmes dans les publications et les droits d’auteurs, ainsi que le mentorat.

. Polémia - La réalité, ce n’est pas l’islamophobie, mais l’occidentophobie
Le terrorisme qui nous frappe s’impose à nous comme un objet non identifié. Nous sommes capables de mettre en place l’état d’urgence, de détenir des services secrets performants qui sans aucun doute nous évitent bien d’autres attentats. Mais nous sommes incapables de mettre le doigt sur les causes. On pense d’abord que le crime ne provient que du chômage et du mal-être social. Puis on s’est rendu compte qu’il n’en était rien, puisque les coupables étaient parfaitement intégrés et instruits. Aujourd’hui une nouvelle explication, non moins risible, court sur les antennes : les terroristes seraient des malades mentaux. On installe des “cellules de déradicalisation” aussi ridicules qu’inutiles, comme si on pouvait lutter contre des croyances avec les armes de la raison bureaucratique. La seconde explication a aussi peu de sens que la première. Car la véritable raison est étalée sous nos yeux, pendant que nous refusons de la voir, comme la lettre volée. Ce qui est mis en cause ici, c’est l’athéisme, la sécularisation générale, l’égalité des sexes, le matérialisme, la priorité du plaisir. Les terroristes sont d’abord des gens qui ne supportent pas les droits égaux pour les femmes, la laïcité, la fin du machisme patriarcal.

. Le Devoir - Le cabinet Trudeau est divisé sur la rémunération des mères porteuses
Si certains ministres se disent ouverts à légaliser la pratique, d’autres croient qu’il s’agit d’une pente glissante qui pourrait fragiliser davantage les femmes vulnérables. La semaine dernière, le député libéral de Montréal Anthony Housefather a annoncé qu’il déposerait sous peu un projet de loi pour légaliser la rétribution des mères porteuses et des donneurs de sperme ou d’ovules. La ministre de la Condition féminine, Maryam Monsef, n’a pas d’emblée fermé la porte à l’idée de son collègue député. D’autres ministres se sont montrées beaucoup plus réticentes : la ministre de l’Emploi, Patricia Hajdu ; la ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier et la ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau. Lire aussi : "Mères porteuses. Une pratique qui fait reculer les droits des femmes"

. Le Huffington Post - Catherine Tait, une femme à la tête de CBC/Radio-Canada pour la première fois en 82 ans
Pour la première fois de son histoire, la société CBC/Radio-Canada sera dirigée par une femme. Il s’agit de Catherine Tait, une productrice anglophone bien connue dans le milieu de la télévision et du cinéma. La ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, a insisté sur cette première en présentant Mme Tait à la presse, mardi matin, dans le foyer de la Chambre des Communes. "Avec la nomination aujourd’hui de Mme Tait, nous brisons une fois de plus le plafond de verre", s’est réjouie la ministre. Ceux qui ont côtoyé Mme Tait la décrivent comme une personne dynamique et visionnaire. On dit qu’elle ne craint pas de prendre des risques et qu’elle a une bonne connaissance de l’industrie autant sur la scène canadienne qu’internationale. "C’est une des personnes les plus allumées que j’ai rencontrées ces dernières années, s’est exclamée l’ex-présidente de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), Monique Simard. Elle est très, très au fait des défis du numérique." La principale intéressée, qui s’exprime autant en anglais qu’en français, a promis d’aller "plus loin" dans l’offre numérique de la société d’État. Lire aussi Nathalie Petrowski : "Elle, elle connaît ça..."

. Le Monde - Être mère célibataire au Maroc, un long calvaire
Au Maroc, où les relations extraconjugales sont passibles de prison ferme et l’avortement interdit, 50 000 naissances hors mariage sont enregistrées chaque année. Smahane lisse de sa petite main potelée le drap du bébé. Yassir est né il y a quatorze jours. "Il ne devait pas exister", murmure la maman, qui ne quitte pas des yeux le nourrisson endormi. "Je voulais me tuer. Moi et l’être qui grandissait dans ce ventre. Pour le protéger", ajoute-t-elle d’une voix tremblante. Il y a quelques semaines, la Marocaine de 20 ans s’est retrouvée à la rue, enceinte de sept mois, prête à mettre fin à ses jours. "Par chance, j’ai croisé une femme qui m’a parlé du foyer de l’Insaf et je suis venue ici, en dernier recours." L’Institution nationale de solidarité avec les femmes en détresse (Insaf) accueille depuis près de vingt ans les mères célibataires rejetées par leur partenaire, leur famille et la société. Elles sont logées et prises en charge pendant plusieurs mois, au moins jusqu’à la naissance de l’enfant. "La plupart ont été violées ou ont cru à une promesse de mariage et, lorsqu’elles sont tombées enceintes, ont été livrées à elles-mêmes, raconte la présidente de l’association, Meriem Othmani. Certaines vont jusqu’à se suicider."

. TRADFEM - Connaissez-vous les 14 règles de la misogynie ?
Première règle de la misogynie : Les femmes sont responsables de ce que font les hommes. - 2ème règle : C’est un crime de haine pour une femme de dire non à un homme. - 3ème règle : Les femmes qui parlent en leur propre nom sont coupables d’exclusion et égoïstes. - 4ème règle : Les opinions des femmes sont des actes de violence contre les hommes, donc la violence masculine contre les femmes est justifiée. - 5e règle : Wiméléga ! Pour avoir une quelconque valeur, les femmes et le féminisme doivent être utiles aux hommes.- 6e règle : Les femmes qui imposent aux hommes leur féminitude en étant menstruées ou en allaitant des bébés méritent d’être punies. - 7e règle : Les femmes doivent toujours être reconnaissantes envers les hommes pour tout. - 8e règle : Les hommes sont tout ce que les hommes disent être et les femmes sont tout ce que les hommes disent qu’elles sont. - 9e règle : Les hommes connaissent toujours les "vraies raisons" de tout ce que les femmes disent et font. - 10e règle : Le pire à propos de la violence masculine, c’est qu’elle dépeint les hommes sous un mauvais jour. Lire les autres règles.

. Radio-Canada - Salaire égal pour travail égal en Ontario, d’autres défis pour les commerçants
Le gouvernement de Kathleen Wynne poursuit la mise en œuvre des mesures pour favoriser l’équité en milieu de travail, comme il l’a annoncé l’an dernier. Après la hausse du salaire minimum à 14$ de l’heure en janvier et l’ajout de vacances payées pour certains travailleurs, les employés temporaires, saisonniers et à temps partiel auront maintenant droit au même taux salarial que leurs collègues à temps plein pour des fonctions similaires au sein d’une même entreprise. Le gouvernement dit vouloir ainsi réduire l’écart salarial entre les hommes et les femmes. "Après deux ans d’études et beaucoup de discussions, on constate un genre de discrimination pour la femme souvent, où elle se retrouve dans une situation où elle est moins payée que l’homme. C’est une situation qu’on voulait rectifier. Pour moi, comme ancien employeur, c’est important d’être juste envers chacun de nos employés", a affirmé la députée provinciale d’Ottawa-Orléans, Marie-France Lalonde.

. La Presse - L’incroyable Michèle Ouimet
J’ai vu Michèle Ouimet partir à la retraite avec un gros pincement au cœur. Je ne m’habitue pas à sa chaise vide, non loin de la mienne. La chaise d’une journaliste d’exception, redoutable et redoutée, batailleuse toujours en quête de vérité. En 29 ans de carrière, elle a raflé un nombre record de prix prestigieux de journalisme, ce qui l’a obligée quelquefois, à son corps défendant, à troquer ses jeans pour une jupe. Elle ne s’est pas contentée d’aller tirer la barbe aux talibans à quelques reprises ou de mener des enquêtes sur de petits sujets faciles comme la torture dans les prisons afghanes. Son courage l’a menée au Rwanda en plein génocide, en Syrie en plein conflit et dans de nombreuses autres zones dangereuses où peu de journalistes osent mettre les pieds. Je me console en sachant qu’elle a encore mille projets d’écriture et qu’on aura encore le bonheur de la lire.

. Froffy’s Delight - Une histoire du féminisme de l’Antiquité grecque à nos jours
Séverine Auffret, agrégée de philosophie, éditrice de l’œuvre de la philosophie du 17ème siècle, a mené un séminaire d’étude féministe à l’université populaire de Caen et publié plusieurs essais féministes. Elle nous propose aujourd’hui, édité aux éditions de l’Observatoire, Une histoire du féminisme de l’Antiquité grecque à nos jours, avec une préface de Michel Onfray, le fondateur de cette université populaire caennaise. Son livre est là pour nous rappeler que même si le féminisme s’est constitué en mouvement politique au 19ème siècle en Europe, il n’en demeure pas moins que des idées féministes, implicites ou explicites s’exprimaient déjà durant l’Antiquité, dans le monde entier, contredisant les mœurs et le discours misogyne dominants.

. La Tribune Afrique - Qui est Basani Maluleke, première femme noire à la tête d’une banque en Afrique du Sud ?
À compter du 1er avril, Basani Maluleke prend pleinement ses nouvelles fonctions de PDG d’African Bank, l’une des plus importantes banques de détail d’Afrique du Sud. Elle devient ainsi la première femme noire à diriger une banque en Afrique du Sud. Qui est-elle ? C’est en 2015 en effet qu’African Bank fait appel à cette stratège au parcours sans faute pour siéger à son conseil d’administration. À l’époque, le groupe bancaire traverse une sérieuse crise avec en toile de fond de lourdes difficultés financières et s’appuie sur des collaborateurs comme Maluleke ramenés par ses chasseurs de têtes pour redresser la structure. Ayant donné satisfaction au bout de deux ans, elle devient un membre exécutif du conseil d’administration. Basani Maluleke est un parfait profil hybride, d’abord avocate et diplômée en comptabilité et ensuite titulaire d’un MBA en finance, affaires internationales, stratégie et management général de la Kellogg School of Management aux États-Unis.

<<<--- Lire les fils de presse précédents dans cette page, colonne de gauche.

Mis en ligne sur Sisyphe, avril 2018



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  • Le patriarcat est-il la cause de toutes les misères des femmes
    (1/1) 30 avril 2018 , par





  • Le patriarcat est-il la cause de toutes les misères des femmes
    30 avril 2018 , par   [retour au début des forums]

    Le patriarcat en tant que tel n’implique pas l’oppression. Le père « gouverne » ses enfants, plus ou moins durement, mais il est évident qu’au début de leur existence il doit le faire pour les protéger. (La mère fait pareil même si les moyens qu’elle utilisent sont le plus souvent différents.) Les difficultés surgissent quand ils grandissent et doivent s’émanciper.

    Si cette organisation de la société a dépassé le cercle familial, si elle s’est répandue sur la plupart des territoires et a duré des millénaires, elle a dû assurer, même à ce niveau, une fonction primordiale.

    Le principe fondamental de l’organisation patriarcale est la gestion verticale. Elle aurait pu être pratiquée par les femmes, donc produire le matriarcat. Il est fort probable qu’il n’y aurait pas eu de différences notables. Affirmer le contraire serait la négation de l’égalité des capacités féminines et masculines que les féministes veulent faire reconnaître Toutefois, dans les premières sociétés la force physique jouait un rôle important ce qui a probablement privilégié la domination des « mâles ».

    Malheureusement, le pouvoir sur les autres comporte la tentation de s’en servir pour son profit personnel puis utiliser la force pour éviter de le perdre. Dans les sociétés patriarcales, les chefs exploitent et oppriment aussi bien les femmes que les hommes et, souvent, traitent ces derniers avec une plus grande violence. Après avoir lu de nombreux récits de femmes violées je sais que les conséquences sont difficilement imaginables à ceux qui n’ont pas subi cette horreur. Pourtant, n’est-il pas aussi terrible, sinon pire, d’être torturé pendant des heures et des jours, ou d’être dépecé, petit bout par petit bout, après avoir été forcé de participer à une guerre ?

    Les modifications des conditions de vie ont provoqué plusieurs changements violents de l’organisation de nos sociétés qui sont passées de l’esclavagisme au féodalisme puis au capitalisme, sans pour autant abolir la gestion verticale. Au contraire, elle a fini par se renforcer dans des régimes totalitaires - communistes comme capitalistes.

    Toutefois, depuis le XVIIe siècle le monde commence à avoir besoin d’une autre organisation que verticale :

    Le saut technologique des transports maritimes permet de relier les continents et de découvrir de nouveaux territoires.

    En même temps, les échanges entre les Européens se développent grâce aux relais postaux, créés au XVe siècle pour les courriers administratifs et militaires, puis ouverts aux privés. L’invention de l’imprimerie enrichit les esprits et fait circuler les idées.

    Parallèlement, de nombreuses sciences connaissent un développement radical et de nouvelles disciplines naissent. Elles permettent d’étudier l’évolution de la vie sur terre, de découvrir l’histoire de l’humanité depuis sa naissance, de comparer différentes civilisations, etc. La recherche s’affranchit d’un bon nombre de préjugés, ses méthodes deviennent plus fiables, ses résultats vérifiables. L’acquisition de ces savoirs a abouti, entre autres, à la création de l’Encyclopédie.

    Toutes ces avancées approfondissent la connaissance de la plupart des civilisations du monde, passées et présentes, et posent les prémices d’une meilleure compréhension entre les individus et les sociétés éloignées.

    Cette richesse d’informations et d’expériences, à la fois personnelles et collectives, sans équivalent jusqu’alors, a provoqué un bond dans l’étude de l’homme, de sa place dans l’univers et de l’univers lui-même. Elle a posé les fondements d’une nouvelle étape du développement de l’humanité qui passe de l’échelle étatique à la dimension mondiale.

    Les frontières entre les civilisations s’effacent. Ce changement brusque rend la vie en société, et même la perception de soi-même, extrêmement complexes. Pour maîtriser cette remise en cause profonde et élaborer une organisation planétaire, il faut pouvoir utiliser toute la richesse humaine disponible.

    D’une part, cela nécessite l’abolition des préjugés à tous les niveaux : entre les religions, entre les façons de vivre et les cultures qui les expriment, et, bien sûr, entre les hommes et les femmes.

    Serait-ce la raison, profonde mais inconsciente, de la révolte actuelle des femmes ? Cette évolution du monde explique-t-elle qu’à présent de nombreux hommes les soutiennent ?

    Les femmes ont supporté l’oppression plus longtemps que les hommes. Était-ce dû à leur faiblesse physique qui ne leur laissait pas d’autre issue ? Ou bien cette soumission correspond-elle aux relations naturelles entre les sexes ? Chez la plupart des animaux les femelles semblent être passives et les mâles donnent l’impression de les dominer même si, in fine, se sont elles qui donnent leur accord, ou pas, pour l’accouplement, et donc décident de ce qui est le plus important, la perpétuation de l’espèce. Ceci dit, dans la minorité ethnique chinoise Na (que le gouvernement appelle Moso, ou Mosuo) ces relations sont inversées et apparemment les hommes s’en accommodent très bien.

    D’autre part, cela implique la compréhension de l’interdépendance de toutes les formes de vie. Cette nécessité s’exprime pas le concept de la « fraternité universelle », choisie consciemment et acceptée. Ce n’est pas la même chose que d’être frères et soeurs parce qu’on a le même "Père qui est aux cieux", ou bien parce qu’on a accepté l’idée de l’évolution et de l’interdépendance du vivant.

    Spinoza a été parmi les premiers a avoir compris ce changement. A la lisière entre le XVIIe et le XVIIIe siècle les savants de la Royal Society de Londres – dont certains ont été en relation personnelle avec le philosophe hollandais, d’autres ont pratiqué l’archimie, proche des concepts similaires – ont inventé un système qui ouvre la voie vers la réalisation de ces impératifs : la franc-maçonnerie moderne (2) Elle prône la tolérance, l’égalité, la fraternité et, en son sein, alterne la verticalité et l’horizontalité des pouvoirs. Cependant, assaillie par le pouvoir politique anglais presque immédiatement après sa création - puis dix ans plus tard par l’église catholique, elle n’a pas (encore ?) réussi à répandre "au dehors du temple" ce nouveau mode d’organisation de société.

    Néanmoins, elle reste un des outils valables pour favoriser cette évolution.

    Le féminisme en est un autre même s’il est tiraillé, lui aussi, entre des idéologies contradictoires.

    Théoriquement, le monde du XXIe siècle pourrait s’unir en une seule entité qui serait toujours dirigée suivant un schéma vertical. Ce n’est pas cela qu’imaginaient les fondateurs de la franc-maçonnerie moderne mais on peut examiner cette option. Lénine, Staline et Hitler ont voulu la réaliser : le résultat a été catastrophique. Pendant un moment, la bombe atomique a fait penser aux Américains qu’ils pourraient y parvenir et instaurer une démocratie planétaire sous leur direction. L’enfer a toujours été pavé de bonnes intentions. Mais, même si certains Américains y croient encore au risque de provoquer la disparition de l’humanité dans un « hiver nucléaire », une civilisation mondiale uniformisée n’est plus possible. Plusieurs États sont devenus suffisamment puissants pour que les Américains ne puissent pas leur imposer l’abandon total de leur propre culture - et, d’ailleurs, il est peu probable que les ressortissants de ces pays seraient capables de s’adapter à un mode de vie qui n’aurait plus rien à voir avec leurs traditions.

    Par conséquent, il s’agit d’unir l’humanité dans le respect de sa diversité. Elle est aussi importante que la biodiversité.

    Le long de ce cheminement, le patriarcat s’émiettera puis disparaîtra inévitablement.

    https://blogs.mediapart.fr/peter-bu/blog/281017/sommaire-de-ce-site

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