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Le gouvernement français veut sanctionner les propos homophobes, mais pas les propos sexistes

29 juin 2004

par Florence Montreynaud, La Meute des Chiennes de garde

Le conseil des ministres a approuvé le 23 juin 2004 un projet de loi contre les propos discriminatoires sexistes et homophobes. Quand cette loi sera votée, les responsables de publicités sexistes pourront être poursuivis pour provocation à la discrimination, à la haine et à la violence sexiste et/ou homophobe.

On peut aussi espérer que l’autodiscipline et/ou la peur du gendarme produiront enfin leurs effets, car les publicitaires auront toute liberté pour exprimer leur inventivité à l’intérieur du nouveau cadre posé par la loi.

Depuis que j’ai lancé, le 8 mars 1999, le mouvement des Chiennes de garde contre les insultes sexistes, puis, en septembre 2000, La Meute contre la publicité sexiste, des dizaines de milliers de personnes ont signé les Manifestes demandant au gouvernement français le vote d’une loi antisexiste.

Pour la première fois en cinq ans, une réponse concrète, positive, mais partielle est apportée par les pouvoirs publics.

En effet, le projet de loi opère une distinction injustifiable entre sexisme et homophobie. Seules la diffamation et les injures homophobes seront pénalisées, mais pas celles qui sont uniquement sexistes.

La Meute demande que le législateur traite le sexisme à l’égal de l’homophobie.

La Meute (4 054 membres à ce jour) s’associe au texte par lequel l’association Chiennes de garde lance un appel au gouvernement et aux élus « pour une vraie loi anti-sexiste, pour une loi juste ». Cet appel a déjà été signé par de nombreuses personnes et associations. Vous pouvez vous joindre à elles à titre individuel en le signant sur le site.

J’ai cofondé l’association Chiennes de garde en septembre 1999 : celle-ci aura donc bientôt les cinq années d’existence qui lui donneront la capacité de saisir la justice pour des discriminations sexistes.

La Meute n’est pas une association, mais un réseau. En près de quatre années, nos actions ont contribué à l’évolution des mentalités.

Nous avons accompli un travail pédagogique en dialoguant avec des milliers de personnes dans des lieux publics au sujet de publicités sexistes. De nombreux médias ont rendu compte de nos manifestions dans la rue, relayant nos analyses et nos demandes.

Nous sommes intervenus auprès d’annonceurs, nous avons obtenu le retrait de publicités et la modification de campagnes. Nous constatons que les annonceurs et les publicitaires ont pris acte de notre existence, mais que les publicités sexistes continuent.

Si quelque chose a changé en France, à la fois dans l’opinion publique et chez les responsables politiques, c’est en grande partie grâce à nous.

Restons vigilant-es ! Il faut maintenant faire aboutir notre demande d’une loi juste, et poursuivre notre travail pédagogique jusqu’à ce que l’esprit de la loi passe dans les faits. Pour obtenir le respect, ensemble, continuons à dire NON à la publicité sexiste !

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Avis ! Le service gouvernemental qui recueille les réclamations concernant des publicités sexistes diffusées en France a changé de localisation :

par téléphone : 01 55 55 49 50 (en laissant un message sur un répondeur)
par courriel : pubsexiste@cab.parite.gouv.fr
par la poste : Ministère de la Parité et de l’Égalité professionnelle 8 avenue de Ségur 75007 Paris (précisez sur l’enveloppe ’publicité sexiste’)
Je vous invite à l’utiliser.

Merci d’envoyer une copie de votre message à La Meute, pour le site.

À bientôt !

Florence Montreynaud

La Meute contre la publicité sexiste
Maison des femmes, 163 rue de Charenton 75012, Paris
Site

Pour vous joindre à un autre réseau féministe, qui organise des actions dans d’autres domaines, signez le Manifeste "Encore féministes !" sur le site.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 25 juin 2004

Florence Montreynaud, La Meute des Chiennes de garde


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