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Il y a quinze ans le 6 décembre

novembre 2004

par Élaine Audet

L’homme gris creuse le sillon du néant sous les pas des étés à venir
Rêve de nouveaux déserts de paysages vidés de présence humaine
Veut tarir les vignes régler les désirs comme des montres immuables
Inventer dans l’ombre une herbe dépourvue de musique et de rosée

L’homme violent veut que l’amour vienne lui manger dans la main
Faire la vie et la mort à cœur fermé à quitte ou double à rien ne va plus
Sur des corps hier infrangibles dont il achète l’entière dépossession

Tu ressembles à la nuit avec l’aurore éblouie à tes pieds
Depuis longtemps la mort n’a plus aucune prise sur toi
De rien tu sais faire une éternité du froid un cristal ardent
Et s’envoler du cœur triste des pierres une échappée de joie

Semblable à un cyprès solitaire noirci par le soleil
Immuable dans la poussière des années et de l’oubli
Tu restes en équilibre sur le tranchant de la lumière

Mis en ligne sur Sisyphe, le 24 novembre 2004.

Élaine Audet

P.S.

Suggestion de Sisyphe

Ode aux sur-vivantes




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