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L’UNICEF demande un meilleur accès à la santé et à l’éducation pour les femmes afghanes

31 mai 2007

(New York, 4 août 2005) - L’accès des femmes et des fillettes afghanes à la santé et à l’éducation doit être amélioré, alors que l’Afghanistan est le seul pays au monde où l’espérance de vie des femmes est inférieure à celle des hommes, déclare
l’agence des Nations Unies pour l’enfance.

« Les femmes et les filles afghanes souffrent de taux élevés de mortalité, exacerbés par le faible nombre de fillettes qui vont à l’école primaire, ce qui représente un vaste gâchis de potentiel et d’opportunités pour l’Afghanistan », a estimé Cecilia Lotse, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Asie du Sud, lors d’un point de presse de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan.

Au terme de son premier voyage dans le pays, Cecilia Lotse a mis l’accent sur la terrible série de maux qui affligent les femmes et les fillettes afghanes depuis la naissance.

Une fillette a une chance sur sept de mourir avant l’âge d’un an, en raison des maladies et du faible taux d’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois. Puis un enfant sur cinq meurt avant son cinquièmement anniversaire en raison de maladies qui pourraient être évitées grâce à une meilleure hygiène et à des campagnes de vaccination.

Si elle survit, une fille a toutes les chances de rester confinée à la maison : deux fillettes sur trois ne vont pas à l’école primaire, ce qui explique que 85% des femmes afghanes soient analphabètes. Parmi les filles qui ont la chance d’y aller, nombreuses sont celles qui abandonneront au bout de quelques années car seules 10% des filles fréquentent l’école secondaire. La non-scolarisation est particulièrement élevée chez les enfants de veuves, lesquelles représentent presque 4% des Afghanes, précise Cecilia Lotse.

Les filles sont généralement mariées très tôt, 40% des Afghanes prenant époux* avant d’avoir 18 ans. Or les grossesses précoces sont des grossesses à risque. « La mortalité maternelle est de 6000 pour 100 000 naissances dans la province du Badahkshan, contre 2 ou 3 pour 100 000 en Suède », a déploré Cecilia Lotse. « L’Afghanistan est le seul pays au monde où les femmes ont une espérance de vie inférieure à celle des hommes ».

La Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Asie du Sud a cependant précisé qu’elle achevait sa visite « avec un certain degré d’espoir », expliquant qu’elle avait relevé des signes de progrès, notamment lors de la visite d’un centre médical d’aide aux femmes enceintes à Kandahar, ainsi que dans une école communautaire qui aide les fillettes qui vivent trop loin de l’école.

Le ministère de l’Éducation afghan a en effet mis en place une solution provisoire qui consiste à désigner une femme dans les communautés isolées, laquelle est chargée de donner des cours aux enfants dans une maison du village.

Cecilia Lotse a salué l’action du gouvernement afghan, « qui a une vision stratégique pour le futur et qui sait dans quelle direction il faut avancer ». « Le gouvernement afghan, les Nations Unies et leurs partenaires doivent mettre la priorité sur les investissements dans l’éducation et ils doivent accroître la qualité et l’accessibilité des soins de santé pour les femmes », a-t-elle indiqué.

Elle a notamment évoqué la nécessité de former une nouvelle génération de
personnel médical féminin et d’enseignantes, et de diriger les ressources vers les provinces où les conditions sont les plus difficiles. Cecilia Lotse a reconnu que le processus serait long mais elle s’est félicitée qu’il ait déjà commencé.

« Nous mesurerons les progrès accomplis dans dix ans à l’occasion de la révision des Objectifs du
Millénaire pour le développement
(OMD) », a-t-elle conclu. Elle a jugé
nécessaire de réaliser des investissements en Afghanistan, en commençant par
les femmes et les filles, et elle a appelé la communauté internationale à soutenir le pays.

Site : MANUA ou UNAMA - Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan

Mis en ligne sur Sisyphe, le 8 août 2005.

P.S.

* Note de Sisyphe

L’expression "prendre époux" employé ici par l’UNICEF distorsionne la réalité. L’organisme sait pourtant qu’on impose "un mari" aux filles avant 18 ans, et même après cet âge, en Afghanistan.




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