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La vie politique devant soi : appui à Pauline Marois

13 septembre 2005

par Ginette Pelland, professeure et écrivaine

Aucun autre candidat en lice à la direction du Parti québécois ne jouit d’une expérience politique et ministérielle, d’une implication et d’une présence sur le terrain social québécois comparables aux acquis de Pauline Marois. La candidature de Mme Marois devrait donc actuellement déjà faire l’unanimité auprès des votants en réflexion.

L’élection à la tête d’un parti politique ne relève pas du coup de dés ou d’un beau risque que les membres du parti ont envie de prendre. La chance au coureur doit donc être donnée au meilleur coureur d’élite, celui qui a déjà fait ses preuves et non celui qui les annonce.

Mme Marois ne fait pas partie des beaux parleurs politiques, qui annoncent d’un bord ce qu’ils affirment être excellent pour la population et qui, de l’autre, font des choix personnels tout à fait contraires : c’est ainsi que Mme Marois, qui fut d’ailleurs, entre autres, ministre de l’Éducation, n’a jamais pensé à envoyer ses quatre enfants dans des écoles privées huppées, dans l’espoir de les élever au-dessus du commun et qu’ils parlent mieux français que le reste de la population, pour qu’ils paraissent moins colonisés lorsqu’ils accompagnent leurs parents politiciens en France.

Comme les Québécois sondés sur la question se montrent majoritairement enchantés à l’idée d’avoir un jour une femme première ministre, l’affaire devrait donc être dans le sac pour Pauline Marois. Pourtant, au sein du Parti québécois, on insiste sur le fait que cette candidate est de la vieille garde du PQ.

Or, prenons un autre exemple, celui de Bernard Landry : il fait sans aucun doute lui aussi partie de la vieille garde. Il n’en a pas moins été chef du parti et premier ministre du Québec. Une autre généralité vient faire écho à l’argument trouble de la vieille garde, affirmant que le PQ a besoin de sang neuf, de nouveauté, de changement, bref de rajeunir son image. On ne voit pourtant pas très bien en quoi du sang neuf et des apparences de jeunesse présentent un rapport avec des idées originales et bien fondées et avec les qualités nécessaires pour gouverner.

Et pourquoi, comme par hasard, lancer un tel argument précisément au moment où une femme de 56 ans aspire à la chefferie du PQ ? Pourquoi n’y avait-on pas pensé avant, lors de l’élection de d’autres chefs, tous aussi âgés sinon plus que Pauline Marois, mais à qui on imputait beaucoup plus volontiers un talent de régénération du PQ ? L’idéal de l’indépendance exige que les membres du PQ voient clair et qu’ils ne se laissent pas influencer par des arguments sournoisement sexistes au moment de choisir leur nouveau chef.

Paru également dans l’édition du 23 août du quotidien Le Devoir. Remerciements à l’auteure.

De la même auteure :

L’intérêt supérieur de la nation.

 Vous pouvez donner votre appui à Madame Pauline Marois en écrivant à cette adresse : Bureau de la députée de Taillon, Pauline Marois, à l’Assemblée nationale

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Mis en ligne sur Sisyphe, le 9 septembre 2005.

Ginette Pelland, professeure et écrivaine

P.S.

Suggestions de Sisyphe

 L’intérêt supérieur de la nation
  Le Parti québécois a besoin d’une femme, dit Marie Malavoy, Le Devoir et La Presse canadienne, 10 septembre 2005.
 Dure charge de Lebel contre Marois et Boisclair, La Presse canadienne, 10 septembre 2005.
 Appuis à Pauline Marois
 Pour une "vraie" nouveauté au PQ
 Le site de Pauline Marois




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