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Note finale

4 décembre 2005

par Lucie Poirier

La vie s’arrêterait avec l’ampleur de sa colère.
Il établirait le territoire des ailes coupées.
Sa vengeance avait besoin de silence.
Sa haine réclamait l’exécution des insoumises.
Il proclamerait le juste retour des choses,
la hiérarchie naturelle, les droits du sexe fort.

La raison du plus armé est toujours la meilleure.
Le masculin l’emporte sur le féminin.

La pluie rouge a giclé dans l’après-midi neigeux.
Le temps a rétréci.
L’espoir est devenu impossible.
L’horreur a submergé la patience.
Les apprentissages n’auront pas d’aboutissement.
Les connaissances ne seront pas utiles.

Son apothéose fut de les anéantir.
Guerrier frustré, héros misogyne,
il s’est immolé sur son charnier.
Son violent triomphe le laissait-il insatisfait ?
Pourquoi un homme veut-il tuer des femmes ?

Le souvenir s’est installé.
Les pleurs ravagés perdurent.
La douleur est imprégnée.

Elles voulaient savoir,
et, le 6 décembre 1989, à l’école,
il leur a donné une leçon.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 25 novembre 2005.

Lucie Poirier


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