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L’étoile la plus fade

décembre 2005

par Annie Lafrenière

En mes douceurs insoupçonnées
Ma saison morte entrouverte
J’accueille des passants, des nomades
Doux parfumeurs désenchantés
Je ne suis entre tous qu’une escale
Une vieille gare abandonnée.

Je suis l’étoile la plus fade
Celle qui survit
Les doigts sans bagues
Le vague à l’âme, l’amour vague
Je cueille la nuit des bouts d’été
Le cœur furie, le cœur salé.

Je suis l’étoile la plus fade
La vie me porte pour me brûler
Pour me vieillir seule sans aubade
Et sans amant pour me rester.

Je suis l’étoile la plus fade
Mes nuits sont longues
Mes nuits sont froides
Je creuse l’hiver de mes aimés
Mon jour est pâle d’éternité.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 21 décembre 2005.

Annie Lafrenière


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