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La participation des femmes à la vie politique au Cameroun : étude

2 janvier 2006

par ALVF

ETUDE SUR LA PARTICIPATION DES FEMMES DANS LA VIE POLITIQUE DANS LES DEPARTEMENTS DU DIAMARE ET LOGONE ET CHARI

Extrait de cette étude dont on peut télécharger le texte intégral à la fin de cette page.



La participation des femmes à la politique au Cameroun

La représentation des femmes dans la vie politique a connu une légère amélioration liée aux revendications des mouvements féministes et à la sensibilité du gouvernement camerounais, ces dernières années, aux questions qui touchent les intérêts des femmes. Mais toujours est-il que l’essentiel du pouvoir politique est dominé par les hommes. La sous-représentation des femmes dans la sphère politique se remarque à toutes les échelles de l’échiquier politique.

Au niveau de l’institution communale où s’apprend la démocratie locale, on note une sous- représentation des femmes. Par exemple, pour les élections municipales organisées en 1987 et 1997 au Cameroun, le taux de représentation des femmes dans la liste des élus donne les résultats suivants : 9,19% de femmes investies en 1987 contre 13,69% en 1997.

S’agissant de la représentation des femmes dans l’exécutif communal, elle reste également faible au niveau national. Toujours pour en 1987, 30 femmes étaient nommées adjointes aux maires dans les 170 communes rurales et 5 seulement sont nommées adjointes dans les communes urbaines. En 1996 on a enregistré 72 adjointes aux maires dans les 330 communes rurales. C’est en 1992 lors des

Élections partielles de Limbé que le Cameroun enregistre sa première femme maire.

Au niveau du parlement, on note une faible représentation des femmes. De 1960 à 1990, le nombre au parlement passe de 1 à 27. En 1992, le RDPC a investi 25 femmes titulaires pour briguer 180 sièges ; l’UNDP 9 femmes titulaires pour briguer 133 sièges, l’UPC, 4 femmes titulaires pour briguer 122 sièges, le MDR, 1 femme titulaire pour briguer 80 sièges. Pour les élections de 1997, selon Cameroon tribune n° 22633 sur 2290 candidats investis titulaires et suppléants confondus, on dénombre 101 femmes titulaires et 1163 suppléantes.

Dans la province de l’Extrême-Nord

Comme dans les autres activités de la vie sociale, les femmes sont faiblement représentées dans la vie politique dans la Province de l’Extreme-Nord. A cause de leur statut d’épouse et de mère que leur a conférai la société, on note une faible implication des femmes à la vie politique et publique. Cette marginalisation des femmes se caractérise par leur faible participation aux différentes consultations électorales, leur investiture par les partis politiques ainsi que leur sous représentation dans l’institution communale.

Le déroulement des élections dans la province de l’Extrême-Nord a montré que très peu de femmes participent aux votes à cause du refus des maris de laisser les femmes sortir et surtout parce que la plus part d’entre elles ne disposent pas de carte d’électeurs ni de cartes d’identité nationale.

En ce qui concerne les investitures aux élections municipalités et législatives, les femmes reçoivent très peu les faveurs des partis politiques, et ce malgré les services qu’elles rendent à ces formations politiques surtout en terme des mobilisation et d’animation des meetings politiques. Lors des municipales de juin 2002, sur un total d’environ 3574 investis, toutes formations politiques confondues, il y’avait que 125 femmes soit 3.5 %. La majorité de ces femmes investies sont classées en bas de leurs listes d’investiture ; ce qui ne favorise pas leur élection dans un mode de scrutin à Majorité simple dosé de proportionnel. Par ailleurs, il existe des circonscriptions électorales dans lesquelles certains partis politiques n’ont investi aucune femme. Le nombre de femmes investies lors de ces élections municipales varie selon les formations politiques. La répartition des investitures des femmes au sein des partis politiques les plus

Dominants dans la province de l’Extrême-Nord donne les résultats suivants : RDPC 48, UNDP 39, SDF 21, ANDP 11, ADD 02 et MDR 01. Ces résultats sont plus influencés par la couverture territoriale des partis politiques que par le quota qu’ils donnent aux femmes. Le RDPC et l’UNDP étant présents sur l’ensemble de la province ont donné plus de place aux femmes que les autres formations politiques. L’une des conséquences de cette faible investiture des femmes, c’est que très peu d’entre elles ont été élues sur l’ensemble de la province de l’Extrême-Nord. Comme le RDPC a gagné dans toutes les communes de la province, sauf à Mogodé, le nombre de femmes élues se limite à une cinquantaine, donc aucune femme maire et adjointe au maire. Pour les élections législatives de la même période, 11 femmes seulement ont été investies sur 236 personnes pour l’ensemble de la province de l’Extrême-Nord, soit environ 4.5 % des investis. Et sur les 11 femmes investies, une seule était titulaire, c’est l’actuelle députée du Mayo Danay, madame Silikam, la seule femme parlementaire de la province de l’Extrême-Nord. Dans toute la province de l’Extreme-Nord, il n’existe pas de femme maire et pas même adjointe au maire.

Étude réalisée par l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF) Extrême-Nord, juin 2005.

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Mis en ligne sur Sisyphe, le 3 janvier 2006.

ALVF


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