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Avis du ministère de la Sécurité publique
Déménagement du casino : une hausse du crime est prévisible

1er février 2006

par Kathleen Lévesque, Le Devoir

Le déménagement du Casino de Montréal à proximité du quartier Pointe-Saint-Charles risque d’entraîner une augmentation du nombre de joueurs pathologiques et, par ricochet, des crimes tels les vols, les fraudes et les prêts usuraires. Le ministère de la Sécurité publique en vient à cette conclusion dans un avis dont Le Devoir a obtenu copie et qui évalue les impacts potentiels du projet de Loto-Québec.



Pour soutenir leur dépendance, il est clair qu’une proportion de joueurs pathologiques pouvant atteindre les 30 % « commettront des gestes délinquants », estime le ministère de la Sécurité publique. La hausse de la criminalité prévisible serait donc liée aux crimes dits d’appropriation. « Les difficultés financières de certains joueurs pourraient également être à l’origine de conflits violents avec l’entourage, particulièrement si la pathologie se combine à des problèmes d’alcool (voies de fait, violence conjugale) », peut-on lire dans ce document, une version préliminaire de l’avis ministériel.

Le ministère de la Sécurité publique doit soumettre sous peu son avis au comité interministériel qui étudie tous les tenants et aboutissants du déménagement du casino et de son intégration dans un complexe récréotouristique. Ce comité, composé de cinq ministères et présidé par Guy Coulombe, doit lui-même transmettre son rapport sur le projet de 1,18 milliard de Loto-Québec au ministre des Finances à la fin du mois.

Depuis le printemps dernier, des groupes communautaires de Pointe-Saint-Charles s’opposent à la construction du nouveau casino dans leur cour. Leurs appréhensions sont de plusieurs ordres, mais ils ont notamment formulé des craintes en ce qui a trait au risque d’augmentation et de concentration de la criminalité liée au jeu pathologique.

En décembre 1992, lorsque le gouvernement du Québec avait donné son aval à la construction des premiers casinos, il était demeuré muet au sujet de l’effet de la maison de jeu sur la criminalité et les joueurs pathologiques. Quelques mois plus tôt, le comité interministériel chargé d’étudier le projet sous toutes ses coutures à l’époque avait recommandé l’implantation du Casino de Montréal au Palais de la civilisation de l’île Notre-Dame parce qu’il était plus facile d’y assurer la sécurité et la bonne tenue de l’établissement compte tenu de l’isolement de l’emplacement. [...]

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Kathleen Lévesque, Le Devoir


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