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Quand le droit des femmes de dire NON sera-t-il inviolable ?

25 août 2006

par RQCALACS et autres groupes

Montréal, le 10 août 2006 - Le Regroupement québécois de CALACS - Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel - de concert avec les groupes signataires, désire offrir publiquement son appui et sa solidarité à la jeune femme victime d’un viol collectif à Montréal et ayant fait l’objet d’une importante couverture médiatique. Nous vous invitons à partager nos réflexions et questionnements en ce moment.

La situation de la victime est actuellement au coeur de notre préoccupation.

L’ensemble de la situation, telle que rapportée par les médias, nous semble très grave. Premièrement, nous sommes outrées par la remise en question de la crédibilité de la victime. Comment ose-t-on parler de consentement chez une jeune femme de 21 ans séquestrée pendant 48 heures par une dizaine de jeunes hommes dont cinq ont été accusés et arrêtés pour "agression sexuelle armée" ?

Deuxièmement, quel est le message que ces propos envoient aux femmes lorsque l’attention, encore une fois, est portée sur les agresseurs plutôt que sur la gravité de l’agression infligée à la victime ? Quand le droit de dire NON deviendra-t-il inviolable ?

Dans la majorité des cas, les agressions sexuelles sont des crimes commis par des hommes, et ce, sans distinction de classe sociale, d’âge ou d’origine ethnique. C’est à dire, que nous ne visons pas ici la communauté Noire, mais les agresseurs sexuels.

La cause de ces agressions sexuelles se situe dans les rapports inégalitaires entre les hommes et les femmes et, dans cette optique, la responsabilité de leur geste leur revient pleinement. Comment un tel acte pourrait être commis à l’égard de la femme considérée comme « notre égalE » ? Comment et par quels moyens nous nous engageons en tant que Québécois et Québécoises de toutes origines à lutter pour éradiquer, pour « venir à bout » de la violence et des agressions sexuelles commises envers les enfants, les adolescentes et les femmes ?
En luttant quotidiennement avec les victimes, nous réclamons du même souffle un traitement juste, équitable et exempt de racisme pour toutes les victimes et de tous les agresseurs, quels qu’il soient.

Finalement, nous sommes persuadées que les propos du président de la Ligue des Noirs du Québec ne représentent pas la position de l’ensemble de la communauté NOIRE du Québec. Nous demandons l’arrêt immédiat de toute sollicitation ou propos qui ne peuvent qu’encourager les stéréotypes, les préjugés et la stigmatisation des individus, des groupes ou des communautés.

Signataires : Regroupement québécois de CALACS, Centre des femmes Italiennes de Montréal, Centre des femmes de St-Laurent, Collectif des femmes LATINOS du COPSI, Comité québécois de solidarité avec les femmes de Ciudad Juarez, Centre des femmes d’ici et d’ailleurs, Fédération des femmes du Québec, La Marie Debout, Réseau québécois FEMMES AFRICAINES, Horizon 2015 (FAH2015), Marlène Valcin, Fadila Kouider.

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Pour information :

Calacs le Mouvement contre le viol et l’inceste : 514-278-9383
Calacs de l’Ouest de l’ILE : 514 684 2198 - Courriel.
Calacs Trêve pour elles : 514-251-0323

Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 août 2006.

RQCALACS et autres groupes


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