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Selon le Conseil des Montréalaises
Toutes les Montréalaises devraient disposer d’un logement de qualité, sécuritaire et abordable

17 janvier 2007

Communiqué

Femmes et logement : Toutes les Montréalaises devraient pouvoir vivre sous un toit de qualité, sécuritaire et abordable

MONTREAL, le 17 janvier 2007 - Le Conseil des Montréalaises rend public aujourd’hui son avis Les femmes et le logement à Montréal et interpelle la Ville de Montréal avec ses 21 recommandations qui visent à améliorer l’accessibilité des femmes à un logement de qualité, sécuritaire et abordable. L’avis fait suite à l’étude Les femmes et le logement à Montréal - Portrait de la situation, première étude à présenter un portrait global de la situation. "Deux objectifs sont particulièrement visés par notre avis, soit la réduction de la pauvreté et l’égalité entre les femmes et les hommes en matière de logement", de déclarer Mme Nicole Boily, présidente du Conseil des Montréalaises. L’avis et l’étude sont disponibles à cette adresse.

Logements sociaux et communautaires

Le Conseil des Montréalaises souligne l’importance d’augmenter le nombre de logements sociaux et communautaires (1), surtout les logements de trois chambres à coucher et plus pour les familles nombreuses. "La longue liste des ménages en attente d’un HLM montre bien que l’offre de logements sociaux n’est pas suffisante", affirme Mme Boily. Ces ménages sont très souvent contraints de se tourner vers un logement dans le secteur privé au-dessus de leurs moyens financiers. A Montréal, en 2001, 109 929 ménages locataires, dont le principal soutien est une femme, consacraient plus de 30 % de leur revenu pour se loger, alors que ce nombre chutait à 83 410 lorsque le principal soutien est un homme.

Au cours des dernières années, divers programmes d’accès au logement mis en place par la Ville de Montréal ont été bénéfiques pour les femmes et leur famille. Si bien qu’en 2005, par exemple, 69,5 % des signataires du bail dans les HLM de Montréal étaient des femmes. "Il reste que la Ville de Montréal doit poursuivre et intensifier ses efforts pour répondre à l’ensemble des besoins en matière de logement de la population montréalaise, particulièrement des femmes, plus nombreuses à vivre des situations de pauvreté", d’affirmer Mme Boily. C’est notamment le cas des femmes immigrantes, dont 70 % d’entre elles sont installées sur l’île de Montréal. Leur méconnaissance des règles du marché du logement québécois, du niveau moyen de confort auquel elles peuvent s’attendre et des droits et responsabilités des propriétaires et des locataires les rendent plus sujettes à la discrimination. Aussi, la rareté des logements de moins de 500 $ sur le territoire montréalais ne vient pas contribuer à l’amélioration de la situation de ces femmes. En effet, depuis 2000, le coût moyen des loyers de 2 chambres à coucher, de la région métropolitaine de Montréal, est passé de 509$ à 636$ par mois. Cela représente une hausse de 25 % en 6 ans, accroissement qui dépasse celui de l’indice général des prix à la consommation qui a été de 13,5 % au cours de la même période.

Une nécessité : lutter contre l’insécurité et l’insalubrité

Le Conseil des Montréalaises est aussi préoccupé par les conditions de logement dans les logis sociaux, communautaires et surtout, privés. En effet, les HLM sont vieillissants et les plaintes relatives à l’insalubrité des logements, principalement dans le secteur privé, sont en hausse depuis plusieurs années. C’est pourquoi, le Conseil recommande à la Ville de Montréal de veiller à la qualité de la construction des bâtiments et d’apporter un soutien accru pour effectuer leur entretien. La Ville doit être plus vigilante et sévir envers les propriétaires qui ne respectent pas le Règlement sur la salubrité et l’entretien des logements (2).

Le Conseil préconise également le fait de maximiser la stratégie Habiter Montréal par la mixité de différents types de logis au sein d’un même quartier. Cette variété d’habitations favoriserait une meilleure cohabitation entre les personnes de cultures différentes, de revenus et de statuts divers.

Finalement, puisqu’il ne suffit pas que d’avoir un toit, le Conseil des Montréalaises suggère fortement que la Ville augmente son soutien à des projets de développement communautaire dans les HLM pour améliorer leur environnement social. De plus, les projets de soutien communautaire dans les OBNL d’habitation sont essentiels et méritent d’être appuyés, car les services disponibles dans ce type de logements sont bénéfiques, entre autres, aux femmes âgées et aux femmes en difficulté. Conscient que la Ville de Montréal travaille en partenariat avec les deux paliers de gouvernement, fédéral et provincial, le Conseil des Montréalaises insiste fortement sur le fait que cette dernière doive poursuivre ses représentations afin d’assurer la continuation et la bonification des programmes et des investissements en habitation.

Créé en mai 2004, le Conseil des Montréalaises est composé de 15 membres choisies parmi la population féminine montréalaise. Il agit en tant qu’instance consultative auprès de l’administration municipale sur toute question liée à l’égalité entre les femmes et les hommes et à la condition féminine. Ses membres travaillent à l’avancement des débats et des questions qui touchent les Montréalaises.

Notes

1. Habitations à loyer modique (HLM), coopératives et organismes à but non lucratif (OBNL) d’habitation.
2. (RVM 03-096)

Source : Guylaine Poirier, Conseil des Montréalaises
(514) 872-9074

Mis en ligne sur Sisyphe, le 17 janvier 2007




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