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Appel à la communauté internationale
Irak - Exécution sommaire de trois femmes et menace de mort contre Houzan Mahmoud de l’Organisation pour la liberté des femmes en Irak

12 mars 2007

Appels à la communauté international

L’exécution sommaire de trois femmes irakiennes

Il y a 24 heures, nous avons lancé un appel urgent, déclarant que la défense
des droits humains en Irak, à cause des forces d’occupation américaines et celles de leur fantoche sectaire, est pratiquement impossible. Mais la conscience de ce fait par des milliers explique l’énorme mobilisation dont nous sommes témoins pour défendre trois femmes irakiennes qui risquent le gibet.

Des individus, des intellectuels, des organisations de femmes, des
associations d’avocats, des groupes des droits humains, des syndicats et des
mouvements politiques diffusent sur l’ensemble des réseaux avec efficacité
et ont pris des initiatives dans le monde entier. La pression populaire qui
s’est construite partout via des routes nombreuses, a incité, parmi d’autres :

 le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le vendredi 2 mars, à téléphoner directement à Nouri El-Maliki, exprimant l’inquiétude de la Turquie devant l’exécution proposée de Wassan Talib, Zainab Fadhil et Liqa Omar Muhammad ;
 Ann Clwyd députée, envoyée spéciale du criminel de guerre Tony Blair sur
les droits humains en Irak, à écrire aux autorités irakiennes où elle expose
en grandes lignes son opposition à la peine de mort dans tous les cas et
réclamant des investigations sur les circonstances des procès des trois
femmes irakiennes ;
 Abdullah Gul, ministre des Affaires étrangères de Turquie, à annoncer
qu’il soulèverait la question des exécutions en Irak dans sa rencontre du 3
mars avec les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe.
 Luisa Morgantini, vice-présidente du Parlement européen, à rappeler au
gouvernement irakien qu’aucun état n’a le droit de tuer et que Wassan,
Zainab et Liqa sont des prisonnières de guerre avec un statut protégé par la
Convention de Genève.
 Martin Shultz, président du groupe socialiste du Parlement européen, à
rappeler à Jalal Talabani que le parlement européen est opposé à la peine de
mort.

Aujourd’hui, nous avons reçu l’information via le groupe de travail américain sur la détention arbitraire que les trois femmes irakiennes ne seraient pas
exécutées avant que des tribunaux d’appel n’aient statué sur leur cas. Cette
assurance est venue des autorités irakiennes. Ce n’est pas suffisant. Nous
exigeons de connaître les charges pour lesquelles ces femmes sont condamnées. Nous exigeons de connaître les dates de leur comparution en appel. Nous exigeons qu’on fasse une déclaration publique. Nous exigeons qu’on leur accorde toutes les protections reconnues par le droit international des droits humains et humanitaires. Si elles sont accusées d’avoir résisté contre l’occupation et l’agression étrangères, nous déclarons ces accusations illégales.

Alors que Wassan, Zainab et Liqa ne sont plus anonymes, 20 millions d’autres
Irakiens risquent des menaces imminentes dans des petites et grandes villes
où des escouades de la mort parrainés par l’occupation continuent à opérer
en toute impunité et où le viol et la torture par les forces américaines et du
fantoche irakien sont endémiques. Plus d’un million ont été privés
arbitrairement du droit à la vie et des dizaines de milliers sont détenus
arbitrairement. Des forces arriérées et sectaires ont été placées au pouvoir
et les réalisations du peuple irakien ces cent dernières années sont réduites en cendre.

La fin de l’oppression, des exécutions et des assassinats sommaires, des
détentions arbitraires, des viols et de la torture, des meurtres de masse,
des dissensions civiles et du génocide, et de la destruction de civilisation, de culture et d’histoire, viendra avec la fin de l’occupation.

L’occupation de l’Irak n’est rien de moins que la mise en oeuvre concrète de
l’idéologie actionnant la dite guerre contre la terreur ; une guerre permanente, le déni des libertés civiles et l’exclusion du droit international des relations internationales empêchant la coexistence pacifique et l’avancement réciproque des gens et des cultures. La profondeur de la solidarité et de la défense de la dignité humaine, de la justice et de la plupart des droits humains exprimées dans le cas de ces trois femmes irakiennes est la preuve que l’humanité refuse cette régression.

De Berlin à Bagdad, nous saluons tous ceux et celles qui, par des manifestations publiques, par conviction morale personnelle ou par résistance contre leur situation, ont lié les vies de trois femmes irakiennes - en fait, de toutes les femmes irakiennes - à la dignité et la résistance de la nation irakienne sous le marteau d’une occupation ratée.

Comme le 20 mars 2007 approche - le quatrième anniversaire de l’invasion de
l’Irak - nous espérons que tous et toutes resteront mobilisées pour assurer le
bien-être de Wassan, Zeinab et Liqa. Nous exigeons la libération de tous les
prisonniers politiques en Irak.

Nous appelons aussi à une mobilisation intensifiée dans le monde entier pour
stopper cette occupation illégale trempée dans le sang, à lutter pour faire
respecter le droit international en retirant sa reconnaissance à un
gouvernement irakien fantoche criminellement sectaire et en reconnaissant la
résistance irakienne comme le seul représentant de la volonté du peuple irakien, et en exigeant le retrait inconditionnel et immédiat de toutes les forces d’occupation.

La seule solution en Irak, est la souveraineté du peuple irakien.

Nous sommes des millions à vouloir la défense de la justice. Nous sommes des
millions à vouloir défendre l’Irak. Nos coeurs sont avec les Irakiens et les Irakiennes.

Hana Al Bayaty
Ian Douglas
Abdul Ilah Albayaty
Iman Saadoon
Dirk Adriaensens
Ayse Berktay

Traduction : Édith Rubinstein, Femmes en noir. Pour vous abonnez à la liste FEN, allez à cette adresse.

* On peut trouver des déclarations et des actions contre l’exécution
imminente de trois femmes irakiennes sur
ce site.

*****

Le groupe terroriste Ansar al-Islam menace de mort Houzan Mahmoud, porte-parole de l’Organisation pour la liberté des femmes en Irak

A l’origine de la campagne contre l’application de la charia dans le cadre de la future constitution régionale au Kurdistan d’Irak (article 7), Houzan Mahmoud vient de recevoir le 26 février 2007 un courriel de menaces de mort. Houzan Mahmoud est la porte-parole à l’étranger de l’Organisation pour la liberté des Femmes en Irak (OWFI). Son engagement politique pour l’instauration d’une constitution et une société laïques au Kurdistan d’Irak, qui respecterait les femmes, a attiré l’attention de terroristes jihadistes.

Le courriel qu’elle a reçu intitulé « Kill » (i.e. Meurt !) précise que « Avec la permission de Dieu qui est grand, nous allons vous tuer, en Irak ou à Londres, durant le mois de mars parce que vous faites une campagne contre l’Islam. Votre châtiment sera d’être envoyé à Dieu. » Cet avertissement est signé par le groupe djihadiste sunnite Ansar al-Islam (i.e. les soldats de Dieu) implanté au Kurdistan d’Irak.

Fondé en 2001 et composé d’environ 700 membres, Ansar al-Islam est le groupe
islamiste le plus extrémiste implanté actuellement au Kurdistan d’Irak. Il a toujours défendu le régime de Saddam Hussein et entretient des liens avec Al-Qaeda et les Talibans. Il est en guerre ouverte contre les deux principaux partis nationalistes kurdes qui gouvernent le Kurdistan d’Irak, l’UPK et le PDK. Ses principales activités terroristes sont de pratiquer les attentats suicides, d’attaquer les salons de beauté, de brûler les écoles pour les filles et d’assassiner les femmes ne portant pas la burqa. Il contrôle une douzaine de villages jouxtant la frontière iranienne,
imposant à 4000 personnes de vivre à la « mode talibane ». Ansar al-Islam a déployé un important réseau financier en Europe. D’après la presse, ce groupe a reçu 600 000 $ et des armes d’Al-Qaeda, 35 000$ des services secrets irakiens.

Comme on peut le constater, toutes les dispositions militaires des Etats-Unis contre Al-Qaeda et ses alliés ne sont pas parvenues à affaiblir les groupes armés religieux et, tant qu’ils auront les soutiens des réseaux financiers, les lois antiterroristes anglo-américaines ne les dissuaderont pas.

Depuis l’occupation de l’Irak, les leaders de l’Organisation pour la liberté des femmes en Irak (OWFI) ont été la cible de menaces de la part des groupes terroristes car ils savent bien qu’ils n’ont pas leur place dans une société laïque et humaniste. L’OWFI est aujourd’hui la seule organisation de femmes à faire entendre sa voix contre l’islamisation forcée de la société irakienne et son « afghanisation » de type talibane. Au lieu de descendre sur le champ de bataille, l’OWFI a toujours voulu rallier les mouvements sociaux irakiens contre le terrorisme islamiste opposé aux droits des femmes.

Soutenir Houzan Mahmoud, c’est défendre le droit à la liberté d’expression contre les méthodes terroristes.

Sources :

* Site Organisation pour la liberté des femmes en Irak(OWFI)
* Site
solidariteirak.org

Mis en ligne sur Sisyphe, le 5 mars 2007




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