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Le gouvernement Harper cherche à réduire les femmes au silence

20 septembre 2007

par l’ANFD

OTTAWA, le 20 septembre 2007 - Aujourd’hui, l’Association nationale Femmes et Droit (ANFD) est forcée de fermer son bureau, de mettre à pied son personnel et de cesser les consultations importantes et la défense des droits juridiques des femmes à la suite de la décision du gouvernement Harper de modifier radicalement le mandat de Condition féminine Canada. Cette fermeture porte un coup terrible à la lutte continue pour l’égalité des femmes.

« Le gouvernement Harper tente de bâillonner les groupes de femmes qui s’élèvent contre son programme de droite », a déclaré l’avocate Pamela Cross, membre du Conseil d’administration de l’Association nationale Femmes et Droit. « Ces coupures motivées par des considérations idéologiques résultent d’un concept erroné de l’égalité des femmes et de la démocratie. »

L’ANFD ferme ses portes parce que les nouvelles politiques de financement pour le Programme de promotion de la femme, mises en œuvre par le gouvernement Harper, excluent de ses critères de financement la réforme du droit, la défense des droits et la recherche. Ce sont les fonctions de base de l’ANFD qui ont mené à de nombreuses décisions sur l’égalité des femmes depuis 30 ans et qui ont fait jurisprudence. L’ANFD ne pourra compter que sur des bénévoles, et sa capacité en sera bien réduite.

Dans son programme de réforme du droit, l’ANFD a cerné bien des dossiers qui doivent être abordés pour assurer l’égalité des femmes. Citons, entre autres, l’adoption d’une loi proactive sur l’équité salariale, la bonification des prestations de maternité et parentales, le financement permettant l’accessibilité aux services de garde et projets d’éducation préscolaire, le financement pour l’aide juridique en matière civile, la réforme de la Loi sur le divorce, la réunification familiale pour les travailleuses domestiques, les droits à l’égalité pour les mères lesbiennes, l’amélioration des conditions de vie et le respect des droits aux biens matrimoniaux des femmes autochtones vivant sur les réserves, l’amélioration de la Loi canadienne sur les droits de la personne et l’égalité en milieu de travail et dans la famille.

Bon nombre de ces questions ont déjà été cernées par le Comité des Nations Unies responsable de l’examen de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) comme des domaines où le gouvernement doit agir pour respecter pleinement la Convention.

« La ministre Oda, responsable des modifications apportées au financement de Condition féminine Canada au nom du gouvernement Harper, a répété maintes fois que les femmes ont atteint l’égalité au Canada », signale Louise Riendeau du Conseil de l’ANFD. De tels commentaires traduisent une parfaite incompréhension des défis auxquels sont confrontées les femmes, surtout les plus vulnérables de la société telles que les femmes autochtones, les immigrantes, les femmes démunies et les autres femmes qui font partie de groupes historiquement défavorisés. »

L’ANFD a écrit à la nouvelle ministre responsable de Condition féminine Canada, Josée Verner, pour lui demander d’accorder des fonds d’urgence à l’ANFD et de rétablir les anciens critères de financement qui reconnaissent le besoin de financer la défense des intérêts des femmes.

L’ANFD est une organisation féministe à but non lucratif qui fait valoir les droits à l’égalité de toutes les femmes au Canada depuis 1974.

L’Association est dirigée par un Comité directeur composé de représentantes régionales élues par ses membres.

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Renseignements : Louise Riendeau. 514-220-1057

Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 septembre 2007

l’ANFD

P.S.

 Lire aussi : « La médecine conservatrice fait ses premières victimes », par Hélène Buzzetti, Le Devoir, 21 septembre 2007.




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