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Nouveau-Brunswick - Aux personnes qui pensent que les femmes ont atteint l’égalité

15 juillet 2008

par Rosella Melanson

Aux personnes qui pensent que les femmes ont atteint l’égalité

La violence

  • 5 femmes meurent sous les coups d’un partenaire intime à chaque mois au Canada, et près d’une Canadienne sur 10 dit avoir été agressée par son conjoint au cours des 5 années précédentes.
  • 879 femmes ont rapporté à la police du N.-B. en 2004 qu’elles avaient été victimes d’une agression criminelle par un partenaire intime.
  • Depuis 1974, près de 90 femmes au N.-B., ainsi que quelques victimes apparentées (enfants, mère, ami), ont été tuées par le partenaire ou ancien partenaire de la femme.
  • On a rapporté à la police 499 incidents d’agressions sexuelles au N.-B. en 2006, ce qui donne un taux légèrement inférieur à la moyenne nationale (agressions contre les hommes, les femmes, les enfants et les adultes).
  • 38% des adultes condamnés pour agression sexuelle au N.-B. ont écopé d’une peine conditionnelle (16% au Canada), comparativement à 10% des personnes condamnés pour d’autres infractions contre la personne.
  • Les femmes représentent 84% des victimes et les hommes 91% des accusés dans les causes d’agression sexuelle au Canada.
  • Seulement 8% des Canadiens qui disent avoir été agressé sexuellement au courant de l’année précédente l’avaient rapporté à la police.

    Le travail

  • En moyenne, les femmes gagnent 13% de moins que les hommes, les emplois traditionnellement féminins où elles sont toujours nombreuses sont, sans exception, peu ou mal rémunérés, et les femmes sont presque absentes à certains niveaux de responsabilité et dans certains métiers et professions.
  • Les femmes diplômées d’une université du N.-B. en 1999 et travaillant à plein temps 5 ans plus tard (2004) gagnaient en moyenne 18% de moins que les hommes ayant gradués avec elles.
  • Les femmes diplômées d’un collège communautaire du N.-B. en 2006 et travaillant à plein temps 1 an plus tard gagnaient 20% de moins que les hommes ayant gradués avec elles.

    Les familles

  • 73% des Néo-brunswickoises dont le plus jeune enfant a moins de 6 ans occupent un emploi à temps plein ou à temps partiel (et 55% des mères seules avec enfant d’âge préscolaire, en 2006). Cependant peu d’entre elles (moins de 20%) peuvent trouver une place dans un service de garde agréé pour leur enfant.
  • Au moins 35% des travailleuses enceintes ne peuvent pas bénéficier du programme fédéral de prestations de maternité et de congé parental.
  • L’augmentation importante du nombre de familles ayant une mère sur le marché du travail n’a pas modifié de façon dramatique la division du travail non rémunéré à la maison. Les femmes font encore la plupart des travaux ménagers et ont tendance à se sentir plus stressées par le manque de temps que les hommes. Une enquête de 2005 sur l’emploi du temps révèle que les Néo-brunswickoises de 15 ans et plus consacrent en moyenne 4,2 h/jour au travail non rémunéré à la maison, versus 2,5 h/jr pour les Néo-brunswickois.
  • Seulement 52% des Canadiennes en couple ayant des enfants et travaillant de longues heures se disaient satisfaites de leur conciliation travail-vie en 2005, versus 71% de leurs homologues masculins.

    La société

    Les femmes comptent pour seulement :

  • 13% des membres de l’Assemblée législative du N.-B., le taux le plus bas depuis 1987 ;
  • 12% des maires et 26% des conseillers municipaux ; 19% des juges en poste nommés par la province ; et
  • 28% des membres des conseils et commissions nommés par le gouvernement, une légère diminution depuis 1996 (30%). Elles forment de 15 à 53% des régies régionales de la santé.

    Les politiques n’étant pas tenues d’intégrer une analyse selon le sexe, les services sont souvent inégaux :

  • l’aide juridique en matière civile est surtout absente,
  • les programmes offerts aux femmes toxicomanes ou en prison sont pauvres en comparaison aux services offerts aux hommes, et
  • des décisions sont prises et des programmes élaborés sans bénéfice de données selon le sexe et sans analyse des besoins spécifiques des femmes.
    ***

    Aux personnes qui pensent que le sort des femmes ne s’est pas amélioré

  • Alors que près de 30% des femmes au N.-B. étaient sur le marché du travail dans les années 1970, 60% le sont en 2007.
  • Alors qu’il y a 25 ans, presque la moitié des femmes seules âgées vivaient sous le seuil de la pauvreté au N.-B., moins de l’une d’entre elles sur dix sont dans cette situation en 2005. Alors qu’il y a 10 ans, environ six sur dix des mères seules vivaient sous le seuil de la pauvreté au N.-B., près de quatre sur dix sont dans cette situation aujourd’hui.
  • Le taux de grossesse chez les adolescentes, qui en 1974 était de 63,9 filles enceintes sur 1 000 femmes âgées de 15 à 19 ans, n’est plus que 24,2 filles enceintes sur 1 000 en 2004.
  • 1971 : la discrimination fondée sur le sexe est enfin interdite dans une loi provinciale (Code sur les droits de l’homme).
  • Jusqu’en 1967, au N.-B., une femme qui travaillait et qui se mariait perdait son emploi au gouvernement provincial et chez nombre d’autres employeurs : seules les femmes séparées, divorcées ou épouses d’un homme incapable de travailler pouvaient détenir un poste permanent.
  • Ce n’est que depuis 40 ans (1965) que le salaire minimum est le même pour les femmes et les hommes, au N.-B., un fait qui contribue encore aux échelles salariales des emplois traditionnellement féminins.
  • En 1982, des rires et des farces ont retenti à la Chambre des Communes lorsque le sujet des femmes battues - sujet assez nouveau pour cette institution et ce temps - y fut soulevé. Dans les années 1980, la police du N.-B. commence à traiter de la violence contre l’épouse comme les autres cas semblables de voies de fait.
  • Année faste, c’est aussi en 1980 que les femmes au N.-B. ont pour la première fois droit à la garde des enfants et que la pension alimentaire doit être payée même si la femme a commis l’adultère.
  • Il a fallu une loi provinciale en 1906 pour que les femmes puissent exercer la profession d’avocat, parce qu’on prétendait que les femmes, n’étant pas des personnes, ne pouvaient pas être admises. En 2007, 52% des étudiants en droit au N.-B. sont des femmes.
  • La première femme acceptée en formation pour la profession d’institutrice au N.-B. (en 1849) devait porter un voile, arriver 10 minutes avant le début des cours, s’asseoir à l’arrière, se retirer 5 minutes avant la fin des cours et ne parler à personne. Les femmes domineront bientôt la profession et en 1920, les enseignantes reçoivent enfin le même salaire que les enseignants au N.-B.
  • En 1981, une femme autochtone du N.-B., Sandra Lovelace, gagne sa requête aux Nations Unies et fait abolir la section de la Loi sur les Indiens de 1869, qui retirait le statut d’Indien à une femme autochtone qui épousait un homme non autochtone.
  • 1981 : la loi au N.-B. stipule que les biens matrimoniaux doivent être divisés à part égale en cas de séparation ou de décès, une révolution importante par rapport à ce qui se faisait auparavant. Cependant un tel partage n’est toujours pas garanti aux femmes autochtones vivant en réserve.
  • Ce n’est qu’en 1985 que le N.-B. abolit certains concepts sexistes qui prévalaient en droit familial, surtout le fait que le couple devenait un, l’homme : la femme mariée perdait en partie sa personnalité juridique et le droit de choisir son domicile. Le mari était protégé contre la perte des services de sa femme, et il pouvait poursuivre celui qui la séduisait, l’hébergeait illicitement ou avait une "conversation criminelle" avec elle (relations intimes).

    Rosella Melanson,
    Directrice générale, Conseil consultatif sur la condition de la femme au Nouveau-Brunswick
    Téléphone : 506-444-4101 ; 1 800 332-3087 ; télécopieur : 506-444-4318
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    Mis en ligne sur Sisyphe, le 12 juillet 2008

    Rosella Melanson


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