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NEGAR – Soutien aux femmes d’Afghanistan s’oppose à la réinsertion des Talibans modérés au gouvernement

5 mars 2010

Le 28 janvier 2010, le président afghan Hamid Karzaï a obtenu des 70 pays de la communauté internationale représentés à la Conférence de Londres sur l’Afghanistan, la validation d’un plan de paix incluant une « stratégie de la main tendue » ainsi que la mise en place d’un fonds international pour soutenir la « réintégration » des Talibana. En outre, la tenue d’une Loya
Jirga (grande Assemblée) de la paix est programmée dans les six mois pour mettre en oeuvre cette réconciliation.

Ce plan est inacceptable, aussi bien sur le fond que sur la forme, pour la société civile afghane.

Comment pourrait-on admettre en effet, le retrait de la « liste noire » d’individus soumis à des sanctions onusiennes ? Comment pourrait-on admettre la promesse de réinsertion de « Talibans modérés », alors que ces mêmes individus ont sans cesse manifesté leur violence extrême à l’égard des populations, et notamment des femmes, qui sont leur cible privilégiée ? Ont-ils jamais fait savoir de quelque façon que ce soit que, sur ce dernier point, ils avaient changé d’idéologie ? Ce plan est inacceptable quant à la méthode, car il n’a pas été présenté au Parlement qui l’a appris quelques jours avant le 28/01 par la presse étrangère, il n’a pas été discuté avec l’opposition, ni la société civile.

Voilà pourquoi, la société civile, au premier rang de laquelle les associations de droits des femmes, dont NEGAR-Soutien aux femmes d’Afghanistan, a exprimé sa colère et ses inquiétudes dans une Résolution votée le 25 janvier à Kaboul à l’unanimité des 200 représentants d’associations, de partis politiques et de syndicats professionnels et apportée le 27 janvier à Paris par la présidente de NEGAR, lors d’une Conférence de presse à l’Assemblée Nationale.

Il est clair que cette Loya Jirga n’a d’autre raison d’être que de modifier la Constitution (c’est la seule instance qui puisse le faire) et de supprimer les articles qui garantissent les droits des femmes et en particulier l’article 22 du chapitre II. Il faut en effet savoir que la suppression des droits des femmes et le retour à la charia sont toujours un préalable pour les Talibans.

La situation est jugée suffisamment grave pour que le 45e Comité CEDAW (Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes) du 3 février 2010 recommande dans les 6 articles d’une Résolution spécifique « la nécessaire intégration des femmes afghanes dans le processus de construction de la paix de la sécurité et de la reconstruction de l’Afghanistan »* et s’inquiète de la suppression de leurs droits.

En conséquence, NEGAR-Soutien aux femmes d’Afghanistan demande à toutes et tous, comme cela s’est produit en 2001, de tout mettre en oeuvre pour arrêter un processus qui ramènerait la situation des femmes afghanes aux années de plomb.

 Signez cet appel.

Coordonnées

Courriel. Tél. : (33) 6 60 13 93 30 ou (33) 6 14 56 27 27. Site de Afghana.org

NEGAR Soutien aux femmes d’Afghanistan

* Voir aussi
Femmes sous lois musulmanes
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Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 mars 2010




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