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Journée internationale de non-prostitution le 5 octobre
Au Canada, plusieurs groupes s’unissent pour dire NON à la prostitution

15 octobre 2010

Montréal, le 2 octobre 2010 – À l’occasion de la journée internationale de non-prostitution, mardi le 5 octobre, plusieurs groupes canadiens invitent la population à manifester ses préoccupations et son mécontentement quant à la récente décision de la Juge Himel. À Montréal, l’évènement aura lieu devant le Palais de justice, à 12h, et rassemblera des femmes ayant vécu l’exploitation sexuelle et des personnes solidaires à leur cause pour dire NON à l’exploitation sexuelle commerciale et OUI à la responsabilisation des clients prostitueurs et des proxénètes.

Les associations profitent de cette journée pour ouvrir une réflexion critique sur les lois canadiennes encadrant le système prostitutionnel, tout en dénonçant les violences physiques, psychologiques, économiques et symboliques qui en découlent. Elles exigent des alternatives viables à la marchandisation sexuelle des personnes. Il faut dire non à ce jugement de la Cour supérieure de l’Ontario qui maintient la criminalisation des femmes prostituées dans la rue et encourage la création de bordels. Dans son jugement, la juge Himel reconnaît qu’elles sont abusivement criminalisées et que la prostitution est violente. Malgré cela, la juge donne un accès illimité aux clients prostitueurs, qui désormais pourront impunément prostituer des femmes.

En fait, ce jugement démontre le caractère hypocrite de la législation qui, sous prétexte de protéger les personnes prostituées, autorise surtout les souteneurs, proxénètes et trafiquants à capitaliser sur l’exploitation sexuelle du corps d’autrui. Il indique aux clients, majoritairement des hommes, qu’ils peuvent acheter la sexualité des individuEs sans aucune considération pour les conséquences et les violences qu’entraînent ces pratiques d’objectification. Ce jugement ne change donc rien à la protection des personnes prostituées, qui continueront ici d’être isolées, marginalisées et cachées.

De plus, c’est le travail de prévention auprès des jeunes qui est menacé quand on affirme que la prostitution est inévitable et banale, sous la justification qu’elle existe depuis plusieurs siècles. Un travail pourtant nécessaire et important car la grande majorité des femmes prostituées au Canada commencent dans la prostitution alors qu’elles sont adolescentes. Les plaignantes mêmes qui ont engagé cette bataille juridique ont été prostituées alors qu’elles étaient mineures.

Le jugement ouvre également des portes à une exploitation accrue des femmes provenant des pays pauvres en encourageant la traite interne et internationale. Si ce jugement devait s’appliquer, l’Ontario deviendrait un pôle mondial du tourisme sexuel et, par conséquent, de la traite. Le recrutement se fera de plus en plus auprès des femmes jeunes, racisées et pauvres parce qu’elles constituent un bassin plus vulnérables et moins "coûteux" pour les proxénètes.

Les modalités et effets de la prostitution sont extrêmement dommageables pour les personnes c’est pourquoi le régime juridique doit faire l’objet d’un débat de société. Nous devons saisir cette opportunité pour légiférer sur cet enjeu qui concerne toute la société.

Ce mardi, partout au Canada, signifions notre refus de l’inégalité et de l’injustice sociale !

À Montréal, le rassemblement se fait devant le Palais de justice, à midi.

1, rue Notre-Dame Est, Montréal (Québec) , H2Y 1B6
Situé entre les stations de métro Champ-de-Mars et Place-d’Armes

 Contact à Montréal : La CLES – Tél. : (514) 750-4535 - Cell. : 514-601-4536

Ont signé ce communiqué :

  • Action ontarienne contre la violence faite aux femmes
  • Centre communautaire des femmes sud-asiatiques (SAWCC)
  • Centre d’aide à la famille (CAF)
  • Centre d’aide aux familles latino-américaines (CAFLA)
  • Collectif du 18 août
  • Collective des luttes pour l’abolition de la prostitution (CLAP)
  • Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES)
  • La Maison de Marthe (Québec)
  • Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions sexuelles (RQCALACS)
  • Sisyphe, un regard féministe sur le monde
  • Y des femmes de Montréal (YWCA Montréal)

    Mis en ligne sur Sisyphe, le 4 octobre 2010




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