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La prostitution, un travail pour la juge Susan Himel - Le Cercle de silence le 7 octobre

1er octobre 2010

par Rose Dufour, La maison de Marthe

Québec, 1 octobre 2010 – La Maison de Marthe et le Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) invitent les citoyennes et les citoyens de Québec à participer à leur dix-septième Cercle de silence qui se tiendra

le jeudi 7 octobre 2010
au coin des rues Saint-Joseph et du Parvis
de 17h30 à 18h30

Une cause portée devant la Cour supérieure de justice en Ontario a amené la juge Susan Himel à déclarer inconstitutionnels trois articles du Code criminel qui prohibent la sollicitation de prostitution dans un lieu public, la tenue d’une maison de débauche et la possibilité de vivre de la prostitution. Cela, pour PROTÉGER les femmes prostituées de la violence infligée par leurs clients ! Pour la juge Himel, la solution à cette violence serait la libéralisation de la prostitution… . Elle n’a pas compris que la prostitution est elle-même une violence. Il ne lui est pas non plus venue à l’esprit de leur offrir plutôt des alternatives à cette prostitution ou des conditions pour en sortir ! La juge a-t-elle cru se rapprocher et aider ainsi les femmes prostituées ? Elle s’est, pourtant, éloignée encore plus de leur réalité. Elle devrait envisager un stage pratique, elle comprendrait mieux de quoi il s’agit.

Du seul fait qu’une femme se prostitue, on devrait être alerté que quelque chose ne va plus pour elle. Jamais la décriminalisation de la prostitution n’en réduira la dangerosité. C’est tout le contraire qui se produira, selon les observations faites par les recherches effectuées aux Pays-Bas, en Australie, en Allemagne et ailleurs, des pays qui ont décriminalisé la prostitution. La décriminalisation n’empêchera jamais, non plus, les dommages sévères causés à ces femmes sur tous les plans : physique, psychologique, social ; des dommages qu’aucun proxénète ou ‘client’ ne subit. La prostitution en bordel n’est pas plus sécuritaire que la prostitution de rue, les chercheurs l’ont démontré aussi. Pour l’avoir documenté depuis presque dix ans, La Maison de Marthe affirme haut et fort que ce que les femmes veulent, ce ne sont pas des conditions pour rester dans la prostitution, mais des conditions pour en sortir et en sortir définitivement, devenir des citoyennes à part entière.

Nous disons NON à la décriminalisation de la prostitution parce que modifier les articles du Code criminel canadien dans ce sens donnerait aux proxénètes et aux acheteurs de sexe le DROIT CONSTITUTIONNEL et la LÉGITIMITÉ de vendre nos femmes, nos filles, nos enfants pour les enrichir eux, pour les transformer eux, de criminels à hommes d’affaires prospères ! Nous savons que nous pouvons faire mieux en faisant de la prostitution un problème digne d’une politique sociale, en proposant à ces femmes des conditions qui leur permettraient d’en sortir définitivement. En aidant les personnes prostituées, ce sont toutes les femmes que nous aiderons, c’est toute la société que nous aiderons, ce sont les familles et les hommes que nous aiderons, ce sont les enfants que nous sauverons.
Venez vous joindre à nous pour participer au Cercle de silence ce jeudi 7 octobre, AVEC les femmes qui en sont venues à se prostituer et CONTRE la prostitution, comme tous les premiers jeudis du mois.

Sources :
Rose Dufour, Maison de Marthe, 418 523-1798
Yves Carrier, Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO), 418 525-6187, poste 221.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 1 octobre 2010

Rose Dufour, La maison de Marthe


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