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Tout est rentable dans le corps des femmes... pour ceux qui l’exploitent

22 octobre 2010

par Dre Michèle Dayras, présidente de SOS-SEXISME

Les féministes ont-elles eu tort de croire que la mère de famille nombreuse dont le Maréchal Pétain* faisait la promotion - le Président de la République était parrain du quatorzième enfant -, la virginité élevée au rang de valeur féminine essentielle et la prostituée, ‘infirmière’ du corps masculin en déroute, avaient disparu à jamais ? C’est évident, quand on regarde ce qui se passe actuellement.

En 2004, n’avons-nous pas découvert dans la France « des Lumières », que la maille libérait les femmes en leur « évitant de penser »… et elles ont commencé à tricoter ou à crocheter, pour le plus grand bonheur de leurs compagnons et des marchands de pelotes en tous genres.

« Connaissez-vous la dernière mode pour ces dames ? TRICOTER OU FAIRE DU CROCHET !!!!

Mais elles n’y ont pas pensé toutes seules ... Que NENI ! Ce sont les hommes, toujours soucieux de leur bien-être (!) et qui parlent en leur nom depuis plus de six mille ans, qui le leur ont suggéré via les médias dits « féminins », totalement débiles et aliénants, qu’ils dirigent de mains de maîtres.

Le cri de ralliement est « Ne pensez plus à rien ! », et ça marche.

Qui aurait cru que les « bacs + 2 », comme elles sont toutes maintenant, seraient aussi rapidement tombées dans le piège que les hommes leur tendaient ?

Après les talons aiguilles ultra-hauts, les strings dans la raie du c..., ce sont le corset et la ceinture de chasteté qui reviennent à la mode. Et avec les « Lolitas » de 10 ans et les « sacs-poubelles » de 12 ans voilées comme en Arabie Saoudite, voici le retour des Françaises au foyer et la réapparition des familles nombreuses grâce aux « primes à la ponte ».

Les hommes ont TOUT gagné : dans le cadre de la régression des droits des femmes, ILS NE POUVAIENT RÊVER MIEUX ! Ils peuvent dormir sur leurs 2 oreilles, ils ne sont pas près de perdre le pouvoir. » (Michèle Dayras – Forum de discussion de SOS SEXISME – mars 2004)

En 2010, les « Cafés-couture » ouvrent leurs portes dans la capitale, pour parfaire l’épanouissement rétrograde féminin en cours de réalisation, car il est connu que trop d’intellect anéantit la féminité et dévalorise les femmes aux yeux des machos du territoire ; acceptons donc la féminitude (annonciatrice de féminicide). C’est d’ailleurs ce que pensent quelques jeunes personnes qui préfèrent correspondre aux critères misogynes que de les affronter pour les anéantir. L’irresponsabilité de la position d’esclave peut paraître confortable, à prime abord.

Un journal féminin récent peaufine, encore, notre éducation de femelles bêtifiantes telles que les Français les aiment, avec une rubrique avant-gardiste intitulée « fashion-minou »…

Rêvons un instant… À quand la ‘mise en offrande’ du sexe de ces messieurs ? Un zizi porteur de rangées de perles lumineuses qui scintilleraient lorsqu’il s’allonge et s’éteindraient quand il se ratatine ; des serpentins multicolores entrelacés ; des filets incrustés de métal, pierres précieuses ou diamants ; des couilles parées d’or ou d’argent. Enfin de vrais ‘hommes-objets’ – marchandise décorative - avec lesquels nous serions fières de parader dans les camps de nudistes ou ailleurs. Mais les féministes ne luttent pas contre la ‘femme-objet’ pour transformer, à leur tour, les hommes en esclaves.

Les sites pornographiques font rage sur la Toile, plus suggestifs dans les DVD visualisés sur les écrans 3D. Ils mettent en scène des femmes et des fillettes toujours plus jeunes et plus soumises, victimes de sévices odieux, d’actes cruels et barbares, dont le nombre progresse pour satisfaire les fantasmes grandissants des mâles sur-dopés au viagra.

Les prostituées - ou traitées comme telles - sont déposées et disposées aux abords des boulevards périphériques de nos cités ; mais là, notre gouvernement veille au grain ! Trop de viande se perd dans la nature ; il faut légiférer de toute urgence pour regrouper le cheptel. Comme notre président pense à tout jusqu’au moindre détail, il le fera dans des maisons « ouvertes », histoire de marquer « La Rupture » -credo de sa politique - avec les bordels de l’entre-deux guerres dont nous avions eu tant de mal à obtenir la fermeture en 1946. C’est aussi sa manière d’illustrer l’année 2010, durant laquelle la lutte contre les violences faites aux femmes a été déclarée « Grande Cause Nationale ». Proposer de semblables solutions aux prostituées témoigne, avant tout, d’une totale et profonde méconnaissance de l’enfermement côté femmes, ou, simplement, d’un immense mépris à leur égard.

Il faut reconnaître que, plus les démocraties européennes se fascisent, plus les lieux de baise masculine fleurissent. Et un parfum d’antan - celui des années trente - flotte peu à peu sur le drapeau de l’Union, pour le plus grand malheur des femmes et de leurs droits…

Les génitrices exhibent avec orgueil leurs ventres proéminents, sans se rendre compte qu’elles contribuent, ainsi, à renforcer la puissance phallique qui les opprime. Rétribuées pour leurs grossesses, autant que possible précoces et multiples (la médecine envisage de calculer prochainement, avec suffisamment de précision et précocement, la date de survenue de la ménopause, afin de permettre aux filles de programmer leurs maternités dans le temps qui leur est réellement imparti), pour l’élevage de leurs enfants et bientôt pour l’allaitement qu’elles dispenseront à leur progéniture. Et pourquoi pas à d’autres ? Nous reviendrions à l’époque des nourrices rémunérées ; un pas de plus vers le passé où le pater familias avait droit de vie et de mort sur sa femme et ses enfants.

Quant à la méthode de vente - via Internet - des ovules de femmes américaines (follicules obtenus en grand nombre, grâce à une intense stimulation hormonale dont on ignore les risques à long terme) pour acheter des biens de consommation, faut-il regarder cette transaction comme libératrice des femmes ou réductrice de celles-ci à leur corps biologique et à leurs potentialités procréatrices ? Cet acte, financièrement rentable pour la donneuse, est permis aux USA, fédération d’États qui se soucient fort peu des droits des femmes, puisque la majorité d’entre eux n’ont pas encore signé la Convention CEDAW de 1972.

A quand l’autorisation de mise sur le marché d’ovocytes français ? Dans cette société de marchandisation du corps des femmes, où chaque morceau de chair a une fonction précise et un impact monétaire défini, je suis étonnée que notre hyper-président n’ait pas pensé à cet aspect des choses.

Un couple gay, désireux d’avoir un enfant biologique, a choisi de se servir lui-même en créant, en Israël, une entreprise d’achat d’ovules provenant d’Américaines. Un service de gynécologie réalise, sur place, la fécondation in-vitro qui unit ovule(s) et spermatozoïdes du futur père. L’œuf est ensuite introduit (par césarienne) dans l’utérus d’une Indienne d’un Centre de mères porteuses. La relation procréatrice - États-Unis/Israël/Inde- devient un business lucratif ! On se moque de savoir que l’Inde (comme la Chine ou les Émirats du Golfe) tue ses filles à grande échelle, créant ainsi un déséquilibre du sex-ratio. L’important est que ce pays et les maris tout-puissants permettent à ces femmes sans droits de mener à terme une ou plusieurs grossesses, fussent-elles de fœtus féminins, pour de vulgaires considérations matérialistes. L’Inde sera bientôt la plaque tournante de la production d’enfants, programmés par et pour les nantis hétéros des pays riches et les homosexuels, en attendant le clonage.

Pour être complète, je n’oublierai pas de citer les « banques de sang de cordon » qui apparaissent dans notre pays. Elles symbolisent la rentabilisation ultime de chaque étape de notre sacro-sainte maternité.

Dans le but d’affiner l’analyse de cette triste réalité ambiante, il faudrait répondre aux questions suivantes, assez dérangeantes pour la féministe que je suis :

Qui souhaite accoucher dans les « maisons de naissance » ?
Qui refuse la péridurale ?
Qui demande une rémunération de l’allaitement maternel ?
Qui préfère les couches à laver aux couches jetables ?
Qui se multiplie comme des lapines ?
Qui ne veut pas lutter pour préserver ses acquis ou faire avancer ses droits ?
Qui encense les mâles sur les terrains de foot, tout en ignorant que des footballeuses sont mille fois plus compétentes, moins violentes et obscènes que les hommes ?
Qui accepte de se conformer aux positions dégradantes, humiliantes ou violentes, mises en scène sur les sites pornographiques, pour plaire à son copain ?
Qui se fait rectifier les lèvres du sexe pour ressembler aux stars qu’il affectionne ?
Qui est insatisfaite de ses seins - trop petits, trop plats, trop gros ou trop pointus - et les fait rectifier ?

En effet, pourquoi les garçons et les hommes en général devraient-ils investir des procédés non sexistes, si certaines filles ou jeunes femmes font mine d’idéaliser le machisme, la douleur, la violence et la soumission ? Comment pourrions-nous espérer un changement des habitudes et des mentalités masculines dans un tel contexte ?

Ces femmes ignorent-elles que nous sommes attaquées de toutes parts, avec une grande virulence et une haine intense, dès que nous avons l’impudence (ou l’imprudence ?) de vouloir nous libérer du joug masculin ?

Nier la « Guerre des sexes » - comme le font certaines – guerre qui détermine et délimite chaque vie humaine sur terre, c’est refuser de voir la nature des rapports entre les sexes, dont le fondement repose sur la peur et la haine que les hommes ont (eu) des femmes.

Je me demande, d’ailleurs, si nous atteindrons l’égalité avant que les hommes ne se clonent entre eux ? Mais, en tant qu’humaines perfectionnées que nous sommes, regardons avec une condescendance mâtinée d’indulgence, ces porteurs de cerveau masculin plus primitif que le nôtre, selon les neurobiologistes.

Pour terminer sur une pensée positive, serait-il irréaliste de suggérer ceci, qui est ma conviction personnelle : « Les femmes sont apparues les premières sur terre, au cours de l’évolution de l’espèce humaine » ? Elles se seraient multipliées par parthénogénèse -toujours possible - formant un monde exclusivement féminin. Lorsqu’une mutation (que je qualifierai de malencontreuse) a détruit cette belle unité, en faisant perdre une branche à l’un des deux chromosomes X - lequel est devenu Y -, la reproduction sexuée a débuté. Cette « sélection naturelle » n’a pas entraîné d’amélioration de l’espèce humaine, contrairement à la théorie darwinienne ; bien au contraire, car les hommes sont plus fragiles et moins résistants que les femmes, malgré le fait que ces dernières aient été soumises à des maternités en chaîne depuis cette période.

 Site SOS Sexisme.

Note

* Comme fondateur et chef de l’État du régime de Vichy, Philippe Pétain (né en 1856-mort en 1951) a dirigé la France pendant l’Occupation, du 11 juillet 1940 au 20 août 1944. Il a engagé la Révolution nationale et la collaboration avec l’Allemagne nazie. Source.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 19 octobre 2010

Dre Michèle Dayras, présidente de SOS-SEXISME


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