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Les femmes afghanes et l’ONU

22 juillet 2002

par Micheline Carrier

Le 28 juin 2000, plusieurs centaines de femmes afghanes se sont
rassemblées à Douchanbé,
Tadjikistan, pour écrire et promulguer la "Déclaration des droits fondamentaux de la
femme afghane".
Par ce document, les femmes afghanes affirment et demandent pour elles-mêmes
les droits qui leur sont
assurés par la constitution de l’Afghanistan ainsi que les droits assurés à toutes les
femmes par de
nombreuses conventions et déclarations internationales. 




Les femmes afghanes rejettent les affirmations mensongères des talibans
selon lesquelles ces droits
sont en contradiction avec la religion, la culture et les traditions de l’Afghanistan.


La Conférence de Douchanbé a été organisée à l’initiative de l’association
NEGAR-SOUTIEN AUX
FEMMES D’AFGHANISTAN. NEGAR est une organisation internationale créée en
1996 par des femmes
afghanes pour défendre leurs droits. Les membres de NEGAR sont des femmes
afghanes de différentes
parties du monde et des femmes non-afghanes qui leur apportent leur soutien.


Les femmes afghanes réunies à Douchanbé voulaient en juin 2000 que cette
charte fasse partie
intégrante du processus de paix en Afghanistan. Cette demande prend une
importance capitale dans le
contexte actuel. Quand la guerre anglo-américaine en Afghanistan prendra fin, par
l’écrasement du
régime taliban, espérons-le, l’ONU et plusieurs pays contribueront à la
reconstruction. Il faut exiger que
l’adoption de cette charte fasse partie des conditions que le futur gouvernement
afghan devra s’engager
à respecter. Voici donc le texte de cette charte ainsi qu’une lettre type à adresser au
Haut Commissariat
des Nations unies pour les droits de l’homme.


L’histoire récente a montré à maintes reprises, précise NEGAR, que des
régimes dictatoriaux tel celui
des talibans ne se maintiennent que si le reste du monde demeure silencieux.


C’est vrai. Alors, prenons la parole en faveur des femmes afghanes et de
l’instauration d’un régime
démocratique en Afghanistan. Sans quoi, les attaques anglo-américaines sur ce
pays ne seront rien
d’autre qu’un drame inutile de plus.

<DIV
align="left"><font
color="black" face="arial" size="4">Lettre à Madame Mary Robinson,
ONU


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align="left"><font
color="black" face="arial" size="3">

Montréal, le



Madame Mary Robinson

Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de
l’hommeOHCHR-UNOG

8-14 Avenue de la Paix

1211 Genève 10, Suisse



Madame,


À titre de Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme,
vous connaissez la
situation intolérable que les femmes vivent en Afghanistan sous le régime des
talibans qui détient le
pouvoir depuis bientôt six ans. Ce régime dictatorial et sanguinaire ne reconnaît pas
aux femmes le statut
d’être humain à part entière, leur nie les droits fondamentaux universellement
reconnus dans la majorité
des pays et leur impose un ensemble d’interdits qui revient à leur refuser le droit
même d’exister.


Les femmes de l’Afghanistan ont subi et subissent toujours des atteintes
systématiques à leur
intégrité physique, psychique et intellectuelle sans que la communauté internationale
ne s’en indigne.
Dénoncer et tenter d’empêcher ce génocide basée sur le genre nous concerne
toutes et tous et, au
premier chef, concerne l’ONU dont la défense les droits de la personne est censée
être la mission.


La situation des femmes afghanes risque d’être inchangée ou même
s’aggravée à l’issue du conflit
actuel dans leur pays. Comme l’ONU sera appelée à jouer un rôle primordial dans
l’instauration d’un futur
gouvernement de l’Afghanistan, nous demandons au Haut-Commissariat pour les
droits de l’homme
d’exiger que ce gouvernement souscrive aux conventions internationales sur les
droits de la personne, y
compris et nommément les droits des femmes. La communauté internationale ne
devrait pas reconnaître
ni soutenir ce gouvernement s’il ne remplit pas cette condition.


Vous savez sans doute, Madame, que des centaines de femmes afghanes
réunies à Douchanbé
(Tadjikistan), en juin 2000, ont rédigé une Charte de leurs droits fondamentaux . Nous suggérons que cette charte
soit intégrée au
processus de négociation auquel des femmes afghanes devraient d’ailleurs
participer. Il n’existe aucune
raison religieuse ou culturelle de tenir les femmes à l’écart du processus de paix et
de la vie
démocratique de leur pays. Exclure et persécuter la moitié de la population pour
cause de féminité
relève de la barbarie et nous n’accepterons pas que l’ONU s’en fasse complice en
abandonnant les
femmes afghanes à leur sort.


Nous espérons, Madame la Haut-Commissaire, que l’organisme que vous
représentez prendra la
parole au nom de ces femmes qu’on empêche non seulement de s’exprimer mais
de vivre, et nous vous
prions d’agréer l’expression de nos sentiments les meilleurs.


Nom

Adresse complète



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Pour écrire à l’ONU

<font color="006600" face="times" size="3">Copier la lettre ci-dessus
<font color="006600" face="times" size="3">dans votre courriel.
<font color="006600" face="times" size="3">

<font color="003366" face="times" size="4">LIENS UTILES
  • <a href="http://www.un.org/french/"><font face="times" size="3">ONU
  • <a href="http://perso.wanadoo.fr/negar/francais/cadre.htm">NEGAR-Soutien aux femmes afghanes
  • <a href="http://www.rfi.fr/Kiosque/Mfi/Afghanistan/index.htm">À la rencontre des femmes afghanes : 5 reportages audio de Radio France Inter
  • <a href="http://www.rawa.org/"><font face="times" size="3">RAWA
  • <a href="http://www.un.org/french/news/index.html">Centre de nouvelles de l’ONU
  • <a
    href="http://worfa.free.fr/manifeste_soutien_charte.htm"> size="3">Une Charte des droits
    fondamentaux de la femme afghane


    Micheline Carrier


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