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Des spécialistes en santé veulent aider les femmes à sortir de l’industrie du sexe… en faisant échec aux prostitueurs

20 février 2013

par Annie Brown, Daily Record, Écosse

Ces spécialistes croient qu’empêcher les prostitueurs d’acheter du sexe aiderait les femmes prostituées, décrites comme vivant des séquelles à long terme, dont un stress post-traumatique similaire à celui affectant les militaires revenant de zones de combat.

Des spécialistes en santé de partout en Écosse appellent à une interdiction de l’achat de sexe par les prostitueurs.

La Dre Lisa Reynolds, psychologue clinicienne consultante, traite régulièrement des femmes prostituées au Service de traumatologie de Glasgow et Clyde du Service national de la santé (Royaume-Uni).

Elle témoigne que les femmes lui disent souvent : « Je me sens constamment terrifiée. » Elles ont peur d’être agressées physiquement ou sexuellement, explique-t-elle.

« Beaucoup de femmes vivent des viols, des agressions sexuelles, des violences physiques, verbales et psychologiques, et cela a des impacts à long terme sur leur santé. »

Bon nombre des jeunes filles en prostitution sont d’anciennes victimes de maltraitance et sont déjà traumatisées au moment où elles commencent à vendre leur corps.

« Certaines femmes sont également victimes de la traite et contraintes à l’exploitation sexuelle », ajoute Mme Reynolds.

Un projet de loi proposé par la députée Rhoda Grant en est aux étapes finales de consultation et, s’il est adopté, on espère que le Parlement criminalisera l’achat de sexe en Écosse, ce qui aura pour effet de réduire la demande et de saper le marché.

La Dre Reynolds appuie ce projet de loi, estimant qu’il est justifié de cibler les hommes qui utilisent les femmes en prostitution.

Le Service écossais de santé publique, qui préconise des améliorations à la santé dans l’ensemble du pays, évalue que la prostitution a des séquelles intolérables pour les femmes.

Un porte-parole a déclaré : « Le changement d’orientation décrit dans le projet de loi – soit cibler plutôt l’achat de sexe – offre de meilleures possibilités d’aller à la source du problème. »

L’organisation Trafficking Awareness Raising Alliance (Alliance pour la sensibilisation au problème de la traite), qui soutient les femmes ayant été victimes de la traite en Écosse, dit appuyer « sans réserve » le projet de loi. Elle note que ce sont les femmes que l’on pénalise, alors que les prostitueurs conservent l’impunité.

Pour une porte-parole de l’organisation : « Ces femmes vulnérables ont souvent été traitées en criminelles. »

« Pendant ce temps, les hommes qui se procurent leurs services s’en tirent sans encombre.

« Il est urgent de réformer la loi pour corriger ce déséquilibre épouvantable et injuste.

« Il n’y aurait pas de prostitution s’il n’y avait pas de clients. »

Julian Heng, dont le travail est d’aider les hommes à sortir de la prostitution pour l’Open Road Project du Service national de la santé, considère toutes les formes de prostitution comme inacceptables.

 Version originale : "Health experts want to help women out of vice by stopping sex punters", par Annie Brown, Daily Record (Écosse), 14 février 2013

Traduction : Martin Dufresne

© Daily Record, 2013.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 14 février 2013

Annie Brown, Daily Record, Écosse


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