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Le Conseil du statut de la femme plaide pour un accès ouvert à la première ligne médicale
11 octobre 2013
Québec, le 10 octobre 2013 – Le Conseil du statut de la femme publie aujourd’hui l’avis Femmes et santé : plaidoyer pour un accès ouvert à la première ligne médicale, dans lequel il presse le gouvernement de prendre les moyens nécessaires pour que les médecins généralistes soient plus disponibles pour les personnes malades. Seulement 62 % des heures travaillées par les médecins de famille québécois le sont pour des services de première ligne ; et pour 73,3 % des femmes, il est difficile d’obtenir des services médicaux le soir et la fin de semaine. Le Conseil suggère de revoir le mode de rémunération des médecins pour une meilleure prise en charge des patients en cabinet, en clinique ou à domicile, de développer des services de répit à l’intention des proches aidants et d’augmenter les heures d’ouverture des cliniques de première ligne. Selon l’organisme, le manque d’accessibilité à la première ligne médicale menace les conditions de vie des personnes les plus vulnérables, notamment celles des femmes.
« Les difficultés d’accès aux soins médicaux de première ligne pèsent plus lourdement sur les Québécoises, en termes de temps d’attente, de responsabilités alourdies, d’épuisement et d’isolement », a soutenu la présidente du Conseil du statut de la femme, Mme Julie Miville-Dechêne.
Dans son avis, le Conseil dénonce le manque d’accessibilité à la première ligne parce qu’il pénalise entre autres les proches aidants qui sont majoritairement des femmes. On estime que de 70 % à 85 % des tâches qui permettent le maintien à domicile des personnes vieillissantes ou en perte d’autonomie sont assumées par des proches, la plupart du temps une femme, une conjointe, une fille ou une bru, généralement âgée de 50 ans et plus. La proportion de femmes « principale aidante » atteint 75 %. Or, des soins médicaux de première ligne accessibles et de qualité, en plus d’améliorer la condition des personnes malades, allègent le fardeau de ces femmes.
Au Québec, l’accès aux services de santé est un enjeu majeur qui préoccupe le Conseil depuis sa création, en raison des répercussions importantes qu’il a sur la vie des femmes. En effet, outre le rôle de proches aidants qu’elles jouent majoritairement, leur fonction reproductive, leur rôle social au sein de la famille et leur longévité relative les amènent à être de plus grandes usagères du réseau de la santé et des services sociaux. Elles sont donc, dans une plus large mesure que les hommes, pénalisées par les problèmes d’accès aux soins de santé, particulièrement lorsqu’il est question de soins de première ligne.
Dans l’avis, Femmes et santé : plaidoyer pour un accès ouvert à la première ligne médicale, le Conseil du statut de la femme émet six recommandations au gouvernement pour renforcer la première ligne médicale et donner accès de façon équitable à toute la population à des soins de qualité et gratuits. La publication peut être téléchargée et lue au www.placealegalite.gouv.qc.ca.
Le Conseil du statut de la femme a pour mission de conseiller le gouvernement et d’informer la population sur les questions d’égalité entre les femmes et les hommes. Pour plus d’information, rendez-vous au www.placealegalite.gouv.qc.ca
ANNEXE A : Liste des recommandations
Au terme de sa recherche, le Conseil croit que le Québec ne souffre pas avant tout d’un manque de médecins ou de budget, mais plutôt de problèmes d’organisations de soins de première ligne. En ce sens, il recommande :
– Que le ministère de la Santé et des Services sociaux mette en place des services de répit à l’intention des personnes qui agissent comme proches aidants auprès des personnes âgées en perte d’autonomie ;
– Que soient développés et implantés des outils ayant pour but d’accroître les capacités des
proches aidants à participer aux soins de la personne aidée et que cette participation en tant que proches aidants soit soutenue, dans le contexte des soins de première ligne ;– Que le ministère de la Santé et des Services sociaux prenne les moyens nécessaires pour s’assurer que les médecins généralistes consacrent un nombre minimal d’heures à leurs patientes, que ce soit en cabinet ou à domicile, et que les cliniques de première ligne soient ouvertes le soir, la fin de semaine et les jours fériés. Il est impératif que les mesures mises en place favorisent l’accès ouvert (au minimum 70 % des plages horaires libres durant la semaine) afin que ces personnes puissent voir leur médecin quand elles sont malades ;
– Que le ministère de la Santé et des Services sociaux impose à la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec l’enseignement d’une pratique de première ligne axée sur les besoins des patientes afin que l’accès ouvert devienne la norme au Québec ;
– Que le ministère de la Santé et des Services sociaux revoie en profondeur le mode de rémunération des médecins en CLSC afin de les inciter à prendre en charge plus de patientes, que ce soit en cabinet ou à domicile ;
– Que le ministère de la Santé et des Services sociaux revoie le mode de rémunération des médecins généralistes en clinique afin de les inciter à suivre, en continu, une clientèle plus lourde (qui nécessite des soins primaires immédiats), que ce soit en cabinet ou à domicile.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 octobre 2013
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