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Mépris du gouvernement Marois à l’endroit des sages-femmes - Leur modèle de pratique est menacé
23 octobre 2013
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Le comité de coordination de la Coalition pour la pratique sage-femme souhaite attirer votre attention quant à l’absence de progrès dans les négociations qui ont lieu (depuis juin 2011) entre l’association des sages-femmes - « Le Regroupement les sages-femmes du Québec » - et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) concernant le renouvellement de l’entente de travail des sages-femmes : le modèle de pratique des sages-femmes est en péril.
La première entente des sages-femmes signée en 2004, sous la menace d’un décret, n’a pas permis que soit reconnue la valeur du travail des sages-femmes dans le réseau de la santé. Si, en 2010, l’application de la Loi sur l’équité salariale a permis aux sages-femmes de bénéficier d’un réajustement de leur salaire horaire (plus 9,31%), la disponibilité qui leur incombe (de garde 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 par équipe de deux sages-femmes) n’est toujours pas compensée équitablement.
Contrairement à tous et toutes les professionnel-les de garde dans le réseau de la santé, qui reçoivent une heure de salaire pour huit heures de garde, les sages-femmes sont payées 8$ pour huit heures de garde, soit 1$ de l’heure. De plus, lorsqu’elles travaillent le soir, la nuit et les fins de semaine, elles n’obtiennent aucune prime pour horaires défavorables. Pour le comité de négociations du MSSS : « Les sages-femmes sont de garde parce qu’elles le veulent bien ».
Dans la réalité, quatre ou cinq sages-femmes sont de garde en même temps pour un total de trois cent vingt femmes inscrites aux services de sage-femme concernés (la maison de naissance). Elles sont responsables des consultations prénatales, des accouchements, des visites postnatales à domicile ou à la maison de naissance et des appels urgents des femmes, pour elles-mêmes, ou leur bébé, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
La garde est centrale et essentielle dans l’organisation du modèle de pratique. Elle répond à l’évidence que les accouchements ne se planifient pas, et au besoin maintes fois exprimé par les femmes d’accoucher avec une sage-femme qu’elles connaissent. Cela permet aussi aux femmes et à leur famille de choisir le lieu de naissance de leur enfant (maison de naissance, domicile ou hôpital). Finalement, la disponibilité des sages-femmes diminue les hospitalisations des femmes enceintes, les consultations aux urgences, ainsi que les interventions obstétricales non médicalement justifiées.
La légalisation de la profession de sage-femme au Québec a été obtenue de haute lutte par les groupes de femmes, les organismes communautaires et les comités citoyens dans les années 80-90. Les sages-femmes du Québec continuent de répondre à leur mission sociale, c’est-à-dire participer au processus de démédicalisation de la grossesse, de l’accouchement et de l’arrivée d’un bébé, pour en faire un évènement porteur d’un sens plus large pour les femmes, leur famille et les communautés.
Les 159 sages-femmes du Québec sont à bout de souffle devant le mépris du MSSS à l’égard du petit groupe de femmes qu’elles représentent. Le comité de négociation du Regroupement les Sages-femmes du Québec a eu 24 rencontres infructueuses avec le comité de négociations du MSSS depuis janvier 2013. Elles sont en négociation intensive depuis juin 2011.
Elles ont dès aujourd’hui besoin du soutien concret de chaque groupe pour faire pression sur la première ministre, Madame Marois, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Dr Réjean Hébert, la ministre de la condition féminine, Madame Agnès Maltais et le ministre responsable du Conseil du trésor, Stéphane Bédard, pour enfin obtenir des conditions de pratique dignes et respectueuses. C’est le moyen le plus sûr de pouvoir assurer la pérennité d’un modèle de pratique qui répond aux besoins exprimés par les femmes et leur famille.
Pour toutes ces raisons, chaque groupe est invité à envoyer avant le 25 octobre 2013 la lettre type ci-dessous ou téléchargez-la e ccliquant sur le fichier Word (ou une lettre plus personnalisée) à :
Madame Pauline Marois, première ministre du Québec
Edifice Honoré Mercier, 3ième étage
835, boul. René-Lévesque Est
Québec (Québec) G1A 1B4
Télécopieur : 418-643-3924
CourrielMerci d’envoyer une copie conforme à :
Monsieur Réjean Hébert, ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre responsable des Aînés
Édifice Catherine-de-Longpré
1075, chemin Sainte-Foy
15e étage
Québec (Québec) G1S 2M1
Téléphone : 418-266-7171
Télécopieur : 418 266-7197
CourrielMadame Agnès Maltais, ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, ministre du Travail et ministre responsable de la Condition féminine
425, rue Saint-Amable
4e étage
Québec (Québec) G1R 4Z1
Téléphone : 418-643-4810
Télécopieur : 418-643-2802
CourrielMonsieur Stéphane Bédard, ministre de l’Administration publique et président du Conseil du trésor
875, Grande Allée Est
4e étage, secteur 100
Québec (Québec) G1R 5R8
Téléphone : 418 643-5926
Télécopieur : 418 643-7824
CourrielLorraine Fontaine
Coordonnatrice
Coalition pour la pratique sage-femmeTéléchargez la lettre type :
ou copiez la lettre type ci-dessous.
LETTRE TYPE
La date
Le nom du groupe
Son adresseMadame Pauline Marois
Première Ministre du Québec
Édifice Honoré-Mercier, 3e étage
835, boul. René-Lévesque Est
Québec (Québec) G1A 1B4
Télécopieur : 418 643-3924
boite-pm@mce.gouv.qc.caObjet : Appui aux sages-femmes du Québec dans leur négociation avec le ministère de la Santé et des Services sociaux
Madame la Première Ministre,
C’est avec consternation et inquiétude que la Coalition pour la pratique sage-femme nous informe du fait que votre gouvernement refuse obstinément de répondre aux demandes des 159 sages-femmes du Québec d’obtenir une reconnaissance juste et équitable de leur modèle de pratique, et en particulier de la disponibilité (la garde) qu’elles offrent aux femmes et aux familles du Québec.
Comme vous le savez, la garde est centrale et essentielle dans l’organisation de la pratique des sages-femmes. Elle répond évidemment à la réalité des accouchements, qui ne se planifient pas, et au besoin maintes fois répété par les femmes de pouvoir accoucher avec une sage-femme qu’elle connaisse. En effet, quelle femme souhaite voir arriver à sa porte, pour son accouchement, une sage-femme inconnue ?
La garde des sages-femmes permet aux femmes de choisir le lieu de naissance de leur enfant (maison de naissance, domicile ou hôpital), mais également de diminuer les hospitalisations des femmes pendant la grossesse, les consultations aux urgences ainsi que toutes les interventions obstétricales non justifiées sur le plan médical. La disponibilité des sages-femmes est une source d’économies pour le réseau de la santé, qui a été clairement documentée.
Dans la réalité, quatre ou cinq sages-femmes sont de garde en même temps pour un total de trois cent vingt femmes inscrites dans une maison de naissance. Elles sont responsables des consultations prénatales, des accouchements, des visites postnatales à domicile et des appels urgents des femmes, pour elles-mêmes ou leur bébé, et ce, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Compenser les sages-femmes à raison de un dollar de l’heure pour leur garde et leurs horaires défavorables, c’est minimiser, une fois de plus, le travail des femmes et perpétuer l’iniquité homme-femme. Ne pas reconnaître leur disponibilité, à la même hauteur que celle des autres professionnels du réseau de la santé, est une façon d’affirmer que leur travail ne vaut pas grand-chose et que nous pourrions nous passer de leurs services.
La légalisation de la profession de sage-femme au Québec a été obtenue de haute lutte par les groupes de femmes, les organismes communautaires et les comités citoyens dans les années 1980 et 1990. Nous voulons que les sages-femmes continuent de répondre à leur mission sociale, c’est-à-dire participer à la démédicalisation de la grossesse, de l’accouchement et de l’arrivée d’un bébé, pour en faire un événement porteur d’un sens plus large pour les femmes, leur famille et les communautés.
Au Québec, nous avons un modèle de pratique sage-femme que nous souhaitons maintenir et voir se développer. C’est pourquoi, Madame la Première Ministre, nous vous demandons d’intercéder auprès de votre ministre de la Santé, le docteur Réjean Hébert, et auprès du président du Conseil du trésor, monsieur Stéphane Bédard et vous assurer que ce dossier se règle au plus vite.
Pour maintenir le modèle de pratique demandé par les femmes et leur famille, les sages-femmes doivent être rémunérées équitablement pour leur garde et leurs horaires défavorables.
Dans l’attente d’une réponse à notre demande, nous vous prions, Madame la Première Ministre de recevoir l’expression de nos salutations distinguées.
Signature
c. c. :
Madame Lorraine Fontaine, coordonnatrice de la Coalition pour la pratique sage-femme : lfontaine@naissance-renaissance.qc.caMonsieur Réjean Hébert, ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre responsable des Aînés : ministre@msss.gouv.qc.ca
Madame Agnès Maltais, ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, ministre du Travail et ministre responsable de la Condition féminine : ministre@mess.gouv.qc.ca
Monsieur Stéphane Bédard, ministre de l’Administration publique et président du Conseil du trésor : cabinet@sct.gouv.qc.ca
La Coalition pour la pratique sage-femme est composée de :
. Association féminine d’éducation et d’action sociale (Afeas)
. Association des étudiantes sages-femmes du Québec (AESFQ)
. Cercle des fermières du Québec (CFQ)
. Confédération des syndicats nationaux (CSN)
. Fédération des femmes du Québec (FFQ)
. Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN)
. Fédération québécoise des organismes communautaires famille (FQOCF)
. Groupe MAMAN, Mouvement pour l’autonomie dans la maternité et pour l’accouchement naturel
. L’R des centres de femmes du Québec
. Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ)
. Regroupement Naissance-Renaissance (RNR)
. Réseau des Centres de ressources périnatales du Québec (Réseau des CRP)
. Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF)
. Seréna QuébecSource : Lorraine Fontaine, Coalition pour la pratique sage-femme
Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 octobre 2013