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Des groupes de femmes en quête d’égalité continuent de revendiquer une réforme des lois sur la prostitution

22 décembre 2013

par la Coalition des femmes pour l’abolition de la prostitution

Ottawa, le 20 décembre 2013 - La Coalition des femmes pour l’abolition de la prostitution – une coalition pancanadienne de groupes de femmes en quête d’égalité – réserve un accueil mitigé à la décision de la Cour suprême du Canada en ce qui concerne les lois sur la prostitution au pays.

La coalition a fait valoir devant le tribunal que parce que la grande majorité des femmes en venaient à la prostitution en raison de conditions d’inégalité économique, sociale et raciale, les lois pénalisant les femmes impliquées dans la prostitution doivent être abrogées. Cependant, les lois qui empêchent les hommes d’acheter, de vendre ou de tirer profit de femmes impliquées dans la prostitution sont des mesures de protection importantes qui doivent être conservées.

Diane Matte, de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle, a déclaré : « Ce que nous savons au sujet de la prostitution, c’est que les femmes sont amenées dans la prostitution à cause d’un manque de choix dans leur vie, un manque de ressources ou la pauvreté pure et simple, un passé de violence sexuelle, ou simplement par la ‘normalisation’ de l’industrie du sexe. Ensuite, elles se retrouvent piégées. Le gouvernement doit prévenir l’exploitation sexuelle et pénaliser l’achat d’actes sexuels. C’est la seule option réaliste pour assurer la ‘sécurité’ des femmes. »

« Nous sommes critiques de la décision de la Cour suprême d’abroger ces lois sans différencier les femmes qui sont dans la prostitution des hommes qui achètent des services sexuels », a déclaré Jacqueline Gullion, de l’Association canadienne des centres contre le viol. « À titre d’intervenantes, nous avons fait valoir que le niveau extraordinaire de danger que vivent les femmes dans la prostitution provient des clients, des propriétaires de bordel, des proxénètes et des profiteurs qui imposent et réclament l’accès sexuel des hommes au corps des femmes. La décriminalisation de ces hommes ne protègera pas les femmes prostituées. »

La coalition va poursuivre sa campagne intitulée "Nous voulons plus pour les femmes", afin de presser le parlement canadien à présenter un programme législatif intégré qui reflète les valeurs de dignité et d’égalité. Ses organisations membres encourageront le Canada à suivre l’exemple de la Suède, de la France et des autres pays qui ont interdit aux hommes d’acheter des services sexuels, tout en assurant aux femmes une sécurité économique qui les protège de devoir recourir à la prostitution.

Personnes-contact pour les médias :

Ottawa - Kim Pate – 613 298-2422, kpate@web.ca
Montréal - Diane Matte – 514 503-7754 / 514 692-4762, diane.matte@lacles.org
Vancouver - Hilla Kerner – 604 872-8212, hillak@rapereliefshelter.bc.ca
Professeure Janine Benedet – avocate de la Coalition des femmes pour l’abolition de la prostitution - benedet@law.ubc.ca

 Source : La Coalition des femmes pour l’abolition de la prostitution

Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 décembre 2013

la Coalition des femmes pour l’abolition de la prostitution

P.S.

 Lire aussi : « Décriminaliser la prostitution ne peut pas être la solution », par Meghan Murphy, Feminist Current




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