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Campagne électorale 2007 : Le mouvement des femmes craint le recul du nombre de femmes élues à l’Assemblée nationale
Des groupes

10 mars 2007

Montréal, le 7 mars 2007 - Dans le cadre de la présente campagne électorale, six grandes organisations féministes dénoncent le peu de femmes candidates aux élections qui auront lieu le 26 mars prochain et craignent le recul du nombre de femmes élues à l’Assemblée nationale du Québec. Il s’agit du Collectif Féminisme et Démocratie, de la Fédération des femmes du Québec, du Réseau des tables régionales des groupes de femmes du Québec, de L’R des centres de femmes, de l’Afeas et de l’Intersyndicale des femmes. Au total, ces organisations regroupent près de 200 000 femmes à travers le Québec.

Un regard attentif sur les candidatures féminines présentées (1) par les partis politiques démontre que deux partis font un effort pour augmenter la représentation des femmes à l’Assemblée nationale. D’abord, Québec solidaire fait un effort remarquable en présentant 64 femmes, soit 52%, ce qui correspond pratiquement à la place qu’occupent les Québécoises dans la population. Ensuite, le Parti libéral poursuit sa progression constante, passant de 30 en 1998, à 35 en 2003 et à 44 en 2007, soit 35%.

Les mauvais rendements viennent principalement de l’Action démocratique du Québec et du Parti québécois. Ainsi, l’ADQ recule avec 25 femmes candidates (20%) alors qu’elle en présentait 21 en 1998 et 32 en 2003. De son côté, le PQ ne présente que 41 femmes (33 %) alors qu’il en présentait 31 en 1998 et 43 en 2003. En ce qui concerne le Parti vert, on n’y retrouve que 19 % de candidatures féminines.

Même si au total, le nombre de candidates augmente, et ce, principalement grâce à la performance de Québec solidaire, les trois partis qui sont les plus susceptibles de faire élire le plus grand nombre de député-es présentent 110 femmes, soit le même nombre qu’en 2003. « Comme on peut le voir, on n’avance pas. Or, l’atteinte de la parité à l’Assemblée nationale passe inévitablement par l’augmentation des femmes candidates et leur placement là où elles ont des chances réelles d’être élues », de dire madame Louise Paquet, porte-parole du Collectif Féminisme et Démocratie.

Selon la présidente de la Fédération des femmes du Québec, madame Michèle Asselin, « on peut sérieusement craindre que le nombre de femmes à l’Assemblée nationale accuse un recul. (Au déclenchement des élections, l’Assemblée comptait 31 % de femmes, soit 39 femmes). Tout dépendra si elles sont toutes placées dans de « bons comtés » ou si elles s’opposent entre elles dans une même circonscription comme le décident souvent les partis politiques. Pour une société qui se veut égalitaire comme le Québec, les « efforts » consentis par les partis sont vraiment trop minimes pour être sérieux », de poursuivre madame Asselin.

Pour sa part, Louise Paquet renchérit : « cela démontre clairement que, plus de 60 ans après l’obtention du droit de vote par les femmes, on ne peut plus se fier uniquement à la bonne volonté des partis pour l’atteinte de l’égalité dans la représentation politique ! Ça prend un cadre contraignant et des mesures positives structurantes pour y arriver. »

Les six organisations féministes réclament des partis politiques, advenant leur élection le 26 mars prochain, un engagement à déposer un projet de loi afin de réformer le mode de scrutin pour implanter un système proportionnel et l’adoption de mesures positives efficaces pour l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes à l’Assemblée nationale d’ici deux élections.

Elles rappellent qu’à l’initiative du Collectif Féminisme et Démocratie, 125 femmes et groupes de femmes avaient déposé un mémoire à la Commission spéciale sur la Loi électorale tenue à l’hiver 2006 pour appuyer ces revendications. Le gouvernement libéral n’a pas donné suite à ces demandes après des mois de tergiversations.

Signataires :

 Collectif Féminisme et Démocratie
 Fédération des femmes du Québec
 Réseau des tables régionales des groupes de femmes du Québec
 L’R des centres de femmes
 Afeas
 Intersyndicale des femmes :
 Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
 Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
 Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
 Fédération autonome du collégial (FAC)
 Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
 Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ)
 Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)
 Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ)

Pour prendre connaissance du résumé des mesures positives qui sont réclamées par le mouvement des femmes : Document PDF sur le site Féminisme et démocratie

Note

1. Pour prendre connaissance des données complètes concernant les candidatures féminines présentées par chaque parti Document PDF sur le site Féminisme et démocratie

Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 mars 2007




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