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Feux de langue

13 mai 2007

par Michèle Bourgon

Je sors ma langue de feu
Pour brûler ta langue de bois
Je tire ma langue de chez nous
Parce que tu l’as si bien pendue...
Je tiens ta langue sur le bout de la mienne
Et j’en fais sept fois le tour de Babel
Pour que tu comprennes enfin que
Ma langue est la plus belle
Parce qu’elle n’est pas fourchue.

L’homme rapaillé se rassemblera, se ressemblera ;
Et son nez qui voque lui montrera
La marée, où’s qu’est la marée
Qui l’emportera vers Kamouraska
Péribonka, Témiscouata, Arthabaska
L’homme rapaillé se retrouvera
Se trouvera enfin et sa langue, il ne la donnera plus au chat.

Il ne se contentera plus d’une langue de terre,
Il ne ouïra plus les langues de bois.
Il léchera ses plaies, se recomposera
Et ne tournera plus sa langue sept fois
Avant de dire qu’il aime son pays.

Je sors ma langue de feu
Pour brûler ta langue de bois
Je tire ma langue de chez nous
Parce que tu l’as si bien pendue
Je tiens ta langue sur le bout de la mienne
Et j’en fais sept fois le tour de Babel
Pour que tu comprennes enfin que...
Ma langue est la plus belle.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 8 mai 2007.

Michèle Bourgon


Source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=4938 -