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Dutroux et pédocriminalité - Tant que le sang n’arrive pas à la rivière

30 juin 2015

par Victor Khagan, auteur

Je l’ai vu et ouï, je ne le croyais pas vraiment, je voulais ne pas le croire : la Belgique de Dutroux continue telle qu’hier ! Dutroux et les siens gagnent encore leur quotidien, chez nous.
 
Ne se cachent-ils pas encore dans les prétoires et dans les chambres de nos enfants ?

Dans un prétoire d’une ville chef-lieu de province et d’arrondissement, j’ai vu et ouï un président de cour ignorer délibérément les insupportables vexations à l’Enfance et confirmer les ordonnances illégales de substituts mécréants, au mépris de l’instruction et au mépris des droits humains et des droits de l’enfant.

Interloqué, je l’ai vu accuser cyniquement la mère, souffrant elle au profond de son cœur et de son âme. Je me suis pincé pour me lever tout de suite, pour ne pas accepter par lâcheté une hérésie de plus.

J’ai alors eu honte de mon pays, mais j’ai aujourd’hui compris que je dois me battre contre une mentalité héritée du Moyen Âge, qui habite certaines femmes et certains hommes qui ne respectent pas les serments qu’ils ont jurés.

Je croyais que mon pays était un pays perdu où l’on reniait de Dossiers Bis au nez et à la barbe de ses citoyens. Perdu de morale… La morale a perdu tous ses titres de noblesse et les populations contemplent avec effroi le consentement tacite de ses édiles… Le mal épidémique se répand dans toute l’Union européenne car la corruption endémique atteint toutes les institutions démocratiques.

Il ne s’agit plus simplement de mœurs dissolues sur lesquelles on fermait les yeux : il s’agit aujourd’hui de protection de pédocriminels responsables de meurtres psychiques.

Comme le disait Soljenitsyne, l’art et la culture sont notre dernier espoir. Car les victimes survivantes de l’agression sexuelle, du viol et de l’inceste, qui sont des millions en Europe, se sont tournées vers l’art comme thérapie mais également comme refuge de leur espérance vitale. Elles s’opposent systématiquement à la liberté faite aux prédateurs, aux proxénètes, aux déclarés pédophiles, isolés ou en chœur...

Que les élus et gens de robe sachent qu’ils ne resteront plus longtemps eux-mêmes impunis : qu’ils cessent de croire que toute légitimité leur est accordée de s’afficher iniques, abusifs et cyniques. Nous les arrêterons, d’une manière ou d’une autre... 

Certains se déguisent un peu qui pensent donner le change en se faisant paternalistes et moraux. Pour mieux assassiner l’innocence et les idéaux. Tant d’hommes se délectent en effet des discours qui taxent les mères de femmes hystériques et les femmes de « prostituées par essence », dans les rues ou dans le mariage !!

La question, elle n’est pas pour ceux-là d’éviter un effort intellectuel au profit de certitudes couardes : les réseaux du patriarcat, du masculinisme et du machisme veule, sont découverts et dénoncés au quotidien.

Le féminisme égalitaire 3° mouvement a repris le flambeau des révolutions justes et il imposera à toutes nos sociétés la morale des droits humains, drainant avec lui l’enthousiasme adhérent des hommes modernes qui, avec courage et lucidité, veulent participer à la transformation du monde, au bénéfice de leur famille et des jeunes générations. Les unes et les autres ont compris qu’on ne bâtit pas une société sur l’esclavage et l’assujettissement des femmes et le viol des fillettes…

Nous savons maintenant que nous pouvons engager les mères héroïques à croire et à se battre, lorsqu’elles craignent le pire pour leurs enfants. Craignant encore, nous, les moulins à vent de la Justice et les jeux retors des hommes « de pouvoir », ivres de leurs vices !

Je me suis tellement habitué moi-même à l’anonymat du maquis, à la résignation d’une lutte honteuse comme autrefois les homosexuels à l’ombre d’une double vie.

Les abusées, les violées et les prostituées se taisaient ou parlaient derrière un rideau : elles étaient coupables tant qu’elles n’étaient pas mortes !!! Ou, peut-être, pensaient-elles, voici quelques années encore, que c’étaient elles les vicieuses… ou eux, les enfants mineurs qu’ils étaient de simples hystériques fabulateurs ? Que leurs traumatismes n’étaient que lubies de ratés fantasques ?

Les pédophiles et leurs complices, eux, revendiquent le mensonge, ce qui agrée encore chez les partisans du déni : ne rien voir, ne rien vouloir entendre, surtout ne rien changer... 

C’est tellement commode un « pédophile » qui ne fait pas de vagues, qui assassine en silence dans le velours d’un bonheur cossu, dans la courtoisie de sa position sociale influente : cela plaît à une magistrature qui, assise ou debout (voir les 3 procès dits d’Outreau), craint les vagues... devoirs ! 

Ou qui, comme les curés, protègent leurs frères, clients de la prostitution victorienne… ou vils séquestreurs des enfants qui leur étaient confiés pour leur élévation morale !

Les Mamans aimantes et fortes, qui se lèvent contre les masculinistes pervers et manipulateurs, sont encore trop souvent qualifiées de « femmes hystériques souffrant du syndrome d’aliénation parentale » : elles sont déclarées fusionnelles et taxées de dangereuses pour l’intégrité psychique de leur progéniture abusée et prostituée.

Il faut maintenir haut l’étendard de la lutte contre le fascisme qui veille, insidieux et omniprésent. Dans certaines cours de justice, dans certains commissariats de police communale, dans nos familles, même, ou dans certaines associations.

La lutte pour la reconnaissance des droits des femmes et la lutte pour le respect dû à l’enfance sont les clés de la résistance à « la loi du plus fort », héritage écervelé des barbaries d’autres temps.

* Source de la photo : le site Adan.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 25 juin 2015

Victor Khagan, auteur


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