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Pour mes petites soeurs de Val-d’Or
29 octobre 2015
par
Aujourd’hui, un vent très fort souffle sur le Québec.
J’ai l’impression qu’il me parle de vous, mes petites soeurs.
Qu’il charrie de très mauvaises nouvelles de Val-d’or et d’ailleurs, j’en ai bien peur.
Non, le vent n’effacera pas les marques laissées par la main des monstres.
Non plus ne viendra-t-il effacer les mots que la supposée justice utilise pour en parler.
Des mots qui font mal, qui minimisent la vérité et banalisent la souffrance.
Cette souffrance que l’on cache mais qui est bien réelle, elle, et qui a été ressentie et continuera de l’être longtemps. Elle sera là pour rester. De ça, aussi, j’en ai bien peur.
Des mots comme « allégations » pour bien insinuer que vos plaintes ne sont « peut-être » que des histoires inventées et non des faits réels.
Dans le Larousse, voici la signification du mot allégation : Affirmation, assertion le plus souvent considérée comme mal fondée ou mensongère.
Ce sont eux qui ont appris l’art du mensonge.
Ceux-là même qui devaient vous protéger et ne l’ont pas fait.
Pour calmer leur culpabilité réelle, ils ont inventé une machination !
Ils ont tenté de faire croire à ceux et celles qui écoutent leurs beaux discours que les accusations portées n’étaient qu’ « allégations ».
La meilleure façon de faire taire une victime, c’est de lui dire qu’elle ment.
Ils ne connaissent pas le courage et ne savent donc pas à quel point il est difficile de dénoncer.
Surtout quand la victime s’attend d’avance à se faire traiter de menteuse.
Mais ce courage, vous l’avez eu et vous l’aurez toujours.
Il vous aidera à surmonter le mal et à lentement reprendre votre vie en main, jour après jour.
Malgré les envies de mourir, d’en finir une fois pour toutes.
Ce courage vous aidera à protéger vos enfants.
À les aider à se construire sur de nouvelles bases que celles qu’on vous a imposées et qui vous ont rendues si vulnérables.
Vos enfants lèveront la tête en disant : « Moi, ma mère a été très courageuse et je suis fier d’elle. »
Les enfants des monstres diront : « Moi, mon père a été lâche et j’ai honte de lui. »
De tout coeur avec vous,
Janine Thomas
Mis en ligne sur Sisyphe, le 29 octobre 2015