source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=5204 -
L’état des lieux
9 janvier 2016
par
Là où sa vie vient se refaire
une beauté dans le miroir
de ce seul et unique désir
pendu au cou de l’éternitéLà où la langue a tout le pouvoir
où rien ne serait jamais assez
pour suivre la flèche des mots
dans le ciel ouvert de ses artèresLà où coulent ses amazonies
en quête d’une clé enfouie
sous les draps épais de la nuit
des siècles d’or du silenceLà où il y a un bleu de voix
un feu d’origine sous la mer
au centre le plus clair de l’oeil
le fil doux d’une lame de fondLà où cri rêve espoir sanglot
la noyée avant de disparaître
frappe une dernière fois l’eau
y laisse le gemme de sa peineLà où sa main se retrouve seule
sans la tienne comme on meurt
elle veille sur la nuit sur les mots
que jamais ne s’en épuise l’échoLà où toute ponctuation glissait au sol
désormais sans besoin d’atours
seule sur un lit nu sans amarres
son enfance blanche comme un aimantLà où elle ne sait plus ce qu’elle sent
tant est triste sa tristesse
seule et singulière sa solitude
précipitée la précision du précipiceLà où passe la passeuse de feu
la passagère d’infini à ses trousses
toutes les clés périmées du bonheur
pendues dans un seul trousseauElle n’aime pas ce qui finit
relie les points remplit les blancs
imprègne ses nuits de mémoire
et t’écrit à perte de langueÉcouter, Keith Jarrett, Sun Bear Concerts 1976 - Tokyo Encore, You Tube, 2015.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 8 janvier 2016