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Mille et une nuits pour te dire
16 juin 2016
par
Mille et une nuits pour te dire
dans l’espace duel inventé à deux
mille et un mots pour ralentir
la chute vitale dans l’ininterrompuLa première nuit elle te raconterait
l’histoire étrange d’une ourse qui
à la venue des hivers de l’oubli
engrange tes mots et une allumetteC’est l’histoire d’une étrangère
ou la tienne dans ce miroir tendu
celle du vert brisé de ses yeux
te racontant le désir sans rivagesEn ce non-temps elle te disait
il était une fois il n’était pas une fois
une histoire où tu revenais
celle de son île disparue sous le froidLa centième nuit elle te raconterait
l’histoire de l’âme d’un homme
sans pitié et si plein de compassion
qui couvrait ton silence de poésieUn soir sans lune elle te raconterait
l’histoire de la folle mésange
filée tout droit sur son étoile
dont elle s’éprit avant de flamberElle te confierait une nuit charnière
l’histoire perdue de la passante
qui pouvait faire chanter la lumière
de l’obscur muet des racinesTu attendais ton histoire chaque nuit
ce souffle fou sur ta hanche
comme un train en marche
un paysage effacé par la vitesse la vieÀ la lueur de l’histoire à venir
elle te demanderait d’écrire l’amour
mot à mot sur ses lèvres
comme le vent emporte loin des rivesElle te raconterait l’histoire d’un temps
où tu n’étais pas
d’un jour où elle ne serait plus là
où tout disparaîtrait sauf cette histoireIl lui reste peu d’histoires voici
celle de la vague qui se prend pour la mer
recycle l’éphémère
comme si le temps n’était plus un souciMis en ligne sur Sisyphe, le 12 juin 2016