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Un été dans les arbres I

1er août 2016

par Élaine Audet

Elle saurait venu le temps
de marcher dans les pas de l’ombre
au fond de la forêt fraîche
de trouver seule le chemin du retour

Elle deviendrait le sentier et les pas
la page et le poème
le saule et sa peine
le bonheur sauvage de n’aller nulle part

Elle n’émonderait ni le vert
des mots ni le son des larmes
ni le sel du silence et de l’eau
ni le feu au coeur des pierres

Elle voyait dans la blessure de l’arbre
bois noirci par la foudre
branche pétrifiée brûlée d’absolu
l’entaille ouverte de sa vie

Ardent le silence éclaire tout
le sous-bois son parfum de pin
la forêt ses passages secrets
les chagrins d’enfance ensevelis

Loin de la mer il lui faut réinventer
la main musicale des marées
l’or du sable et du soleil dans ses cils
l’éclat de la vague sur sa peau

Au détour de la lumière
dansant d’une feuille à l’autre
le chant pur d’une rivière
lui a rendu la musique entière

Mis en ligne sur Sisyphe, le 1er août 2016

Élaine Audet


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