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Monter en amour
21 avril 2018
par
Je suis mon ombre
l’encre de l’âme
et dessous la peau
l’indicible mêmeL’absence déverse dans l’air
ses silences diluviens
ses désirs démesurés
un seul mot nu les embraseLe refus fait rage en toi
il est ta langue tout terrain
vrille tes mots jusqu’à l’os
jusqu’à libérer la lumièreLe corps récapitule
peau tendue
entre hier et demain
tout et rienLe point de rupture franchi
tous les mots dévalent
tu n’es plus qu’avalanche
musique ivre d’avantIl y eut la peur et la violence
l’esprit fendu en deux
la langue fondue dans la boue
le corps morcelé d’exilParfois nos mots naissent
en un souffle indistinct
un noyau d’impossible
noué au fond de la gorgeParler d’une seule voix duelle
une étreinte une parenthèse
une symphonie du temps aboli
l’espace offert entre les motsL’air est saturé de grands cris
comment survivre aux oiseaux de proie
au fracas du ciel sur la tête
sans inventer une île de rechange en soiSouvent m’approcher de toi
ressemble à fuir
partir te retrouver nulle part
perte et flambeauSur la rétine de la nuit
le rêve ouvre ses ailes
respiration de l’infini
l’eau repeuple l’aubeJ’ai embrassé l’incertitude
pour penser la mort sur ta bouche
et faire la vie à chaque mot
comme on ouvre les rideaux en soiOn ne peut écrire
qu’à l’autre déjà là en soi
murmurer entre les murs
monter en amourMis en ligne sur Sisyphe le 25 avril 2018