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Portrait au miroir
21 janvier 2020
par
Tu es sa mémoire future la résonance
la voix bleue de ses mots
dans l’oreille de l’univers
l’éternel recommencement de l’amourTu es la haute flamme qui rêve en elle
la contagion subtile de la pensée
que n’éteint ni le vent ni le temps
les mots et le message nu de l’amourTu es le souffle entre le poème et l’univers
le passage fulgurant de la beauté
l’étincelle au cœur des cendres
le rivage où la lune rêve d’étendre l’océanTu es la voix traversière l’esprit du feu
sur les murs de pluie d’ombre de plomb
l’accent parfois grave du soleil à midi
quand s’envolent ses papillons de motsTu es la traversée sauvage et l’île
le naufrage que personne n’espère plus
la spirale d’or la beauté verticale
le vertige de l’univers sur ses hanchesTu es l’extravagance des étoiles
quand elles percent le mur du sens
l’extase des mots sur sa langue
la mouvance insulaire de son désirTu es l’effervescence matinale de la feuille
quand tu lisses sa ligne de vie
de ta main revenue de mer pleine l’infini
recouvrir son corps de vaguesTu es le poids d’amour de la lumière
qui la ramène au chant absolu
au pied de la beauté et de l’imaginaire
au fond bleu parfait de la nuitTu es le cri l’éclair le cristal
l’instant de l’écho dans son sang
l’eau l’arpège la splendeur
l’éclat de l’univers partout en soiTu es la voile du silence l’espace
le souffle de l’infini sur sa nuque
le volcan impatient sous les mots
le sel de la terre à la mer revenuTu es la première pensée le premier regard
chacun des gestes pour affronter l’aube
l’étincelle qui embrase le noir des mots
toute la forêt connue sur le bout des doigtsTu es le surgissement et le silence
la plume et la parole sur sa peau
la soif la paume l’eau à la source
l’instant où elle traverse le miroirTu es sous ses paupières
la mémoire enivrante du toujours là
la résonance de sa peau
lorsque le poème lui livre l’universTu es la courbe qui capte la lumière
et lui donne son éternité
la mémoire de son corps sa pensée
quand s’ouvre l’indicibleTu es ce rêve doux qui s’attarde
dans les veines du jour
lorsque tu laisses entre ses draps
quelques pétales d’étoilesTu es son étendue la pluie et la neige
au plus intime de sa poitrine
là où la chair palpite proche du soleil
le courage vital du papillonTu es la forêt l’empreinte des pas
sur les pavés du silence
l’épave porteuse et la mer
le miroir étincelant de sa libertéBleue noire est la couleur de ta nuit
le vent la traverse l’efface l’anime
alors que monte en toi l’ampleur nue
d’une musique conçue pour durerMis en ligne sur Sisyphe, le 20 janvier 2020