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Une vue imprenable
19 mars 2020
par
Elle est l’ermite au souffle de feuilles
les yeux dévorés par les mots
la voix envahie de vent et de silence
l’amour venu s’écrire en toiElle est ce temps suspendu
qui s’attarde sous tes paupières
cette impression de déjà vu
de miroir où l’univers fait son litIl n’y aurait plus que le brouillard
la nuit des temps venue boire
le secret de la soif à tes lèvres
la dilatation soudaine de l’espaceLe vent s’engouffre dans le poème
avec le souffle large des bouleaux
sa langue dans les fissures du rêve
embrase le sang le ciel et la roséeSes mains sentent encore le parfum de soie
de pluie et d’aurore répandu par ta joie
sa bouche la brûlure du soleil au plus secret
de ta nuit quand sa langue chante justeElle mouille chaque mot chaque pierre
pour ne jamais perdre l’éclat
le goût de l’eau de l’origine
cette lame de lumière qui fend sa nuitAu plus près de la beauté
son regard sur ton visage d’urgence
comme le premier le dernier
fond tous ses sens en miroir intérieurChaque jour le miracle de l’eau
la joie sauvage dans son sang
la rivière qui porte la mer en soi
ton corps le goût de l’absoluTu lui apprends à vivre le doute
comme un sourire qu’aucune peur n’efface
la confiance fleurie dans la main du silence
le soleil soudain à portée du coeurDès l’aube la haute vague de ton nom
en douceur soulève les paupières de la nuit
et la laine bordant les forêts du rêve
comme un chemin bleu au fond de sa peauLa vie peut devenir la partition
d’une musique sublime à l’intérieur de soi
mémoire sonore de l’univers
à même t la poussière d es voix dans l’airL’éclair la foudre le feu intérieur
le visage vif du premier du dernier amour
une vue imprenable sur l’infini
à l’instant précis où le destin nous rejointMis en ligne sur Sisyphe, le 14 mars 2020