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Les animaux, nos cobayes

6 juillet 2002

par Micheline Carrier

Les animaux sont devenus les cobayes des êtres humains qui font toutes sortes d’expériences sur eux. Il est vrai que certaines de ces expériences conduisent à des découvertes qui améliorent la condition humaine et parfois même sauvent des vies. Mais que faisons-nous de la condition animale ? Respectons-nous ces animaux qui nous sont si utiles et qui s’attachent à nous ? La science et la technologie ne privilégient-elles pas de plus en plus le fric sans se soucier du bien-être de ces êtres qui nous aident à vivre ?



Si on laissait les vaches tranquilles

Bientôt, le spectacle bucolique de vaches couchées ou broutant dans les prés sera chose du passé. Mais consolons-nous : pour adoucir leur séquestration, on propose maintenant aux vaches laitières rien de moins que de la musique.

En juillet, lors d’un reportage de la télévision de Radio-Canada, à Montréal, un producteur laitier québécois était tout fier de nous montrer ses vaches attachées et alignées en rang d’oignons, à l’intérieur d’un étable, à longueur d’année.

Le producteur a expliqué qu’il en coûte moins cher de garder les vaches laitières à l’intérieur que de les laisser brouter en paix dans les champs. L’espace de paturage ainsi libéré peut être utilisé à d’autres fins. Le producteur semblait dire que ses vaches produisaient davantage à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Dans cette histoire, on ne tient compte que de la productivité. Il ne semble pas, toutefois, qu’on se soit soucié de vérifier les effets d’une telle méthode sur le bien-être et la santé des vaches, ainsi que sur la qualité des produits laitiers. Ces effets pourraient intéresser les consommateurs et les consommatrices. Qui ? Consommateurs et consommatrices ? Depuis quand ont-ils et ont-elles leur mot à dire dans la nourriture qu’on leur propose ? Enfin, de quel droit les êtres humains séquestrent-ils ainsi des animaux ?

Les Britanniques, eux, semblent croire que les vaches enfermées dans une étable voient leur production réduite à cause du stress. Ils ont cherché des moyens de rémédier à la situation. Ils ont soumis leurs vaches laitières aux expériences des psychologues, rien de moins.

Des psychologues de l’Université britannique de Leicester ont fait écouter durant neuf semaines, à raison de douze heures par jour, de la musique tantôt lente tantôt rapide, à un millier de vaches de race enfermées dans des étables. Eh bien, vous vous y attendez sans doute, la recherche arrive à la conclusion que la musique lente diminue le stress et accroît la production laitière. En revanche, la musique au tempo rapide ou l’absence de musique fait diminuer la production.

Des chats transgéniques : ça ne me plaît pas du tout !

On annonce la « création » d’un chat transgénique ! Les biotechniques s’en prennent maintenant à mon petit compagnon favori !

Sûrement, bien des gens allergiques au poil de chat vont se réjouir. Mais aiment-ils vraiment ce petit animal en acceptant qu’on le modifie génétiquement et qu’on fasse sur lui des expériences.

Quiconque a lu un tant soit peu sur les transformations génétiques chez les animaux sait que les animaux transgéniques ont de graves problèmes de santé.

Bien entendu, ce qui prime encore ici, ce sont les profits ! Le chercheur qui s’est associé à une entreprise de biotechnologie espère vendre ses chats transgéniques plus de 1000$ chacun.

Les considérations éthiques et médicales, ainsi que le respect des animaux ? Est-ce que ça concerne encore la science ?

Micheline Carrier


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