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Corps et âme

3 mars 2021

par Élaine Audet


Elle appartient à l’aurore
aux pas qui longent l’infini
quand la couleur monte
des profondeurs de la mer

Elle appartient à l’opéra inédit
où la voix dans les cheveux
soulève de vastes notes bleues
entre les volutes du silence

Elle appartient au vent
qui d’instinct saisit l’essentiel
de la mer et du son des ailes
le vertige de valser sa vie

Elle appartient au soleil
à la fleur de peau des mots
aux bribes de mémoire
dans le sable et la pierre

Elle appartient à la vague
à la constance de l’eau
la même toujours autre
dans l’extase recommencée

Elle appartient à la forêt
à la vulnérabilité des feuilles
à la musique intime du vent
à ce frôlement d’éternité

Elle appartient à l’enfance
au fleuve du passé au passage
à la démesure de l’instant
à une goutte sur la joue du rêve

Elle appartient à l’impossible
au souffle à la lumière
à l’imperceptible étincelle
qui met feu à la nuit

Elle appartient à l’infini
à l’envoûtement de la lumière
aux paumes de la nuit
qui libèrent l’espace du désir

Elle appartient à la poésie
à la tessiture du son et des mots
à la langue qui ouvre et lie
au mouvement de l’univers en soi

Corps et âme
elle appartient à la beauté
cendre et soif
elle s’appartient en toi

Photo : ©Laetitia Portal

Mis en ligne sur Sisyphe, le 1er mars 2021

Élaine Audet


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