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samedi 1er mai 2004 La constitution provisoire, une entrave pour la société irakienne
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À la suite de longues négociations et querelles, la constitution provisoire irakienne a finalement été signée. Un bref examen de cette constitution La constitution provisoire, sous sa forme actuelle, sera une obstruction à la possibilité d’établir un gouvernement laïc et civil complètement indépendant de la religion, ce qui est une condition préalable à l’établissement, sous quelque forme qu’elle soit, de l’égalité et de la liberté au sein de la société. Elle sera une obstruction à la possibilité d’établir un climat qui aiderait les Irakiens à développer leurs capacités intellectuelles et critiques d’êtres humains leur permettant de jouir de la vie contemporaine. Cette constitution vise à légaliser prochainement l’établissement d’un pouvoir islamique, une dictature islamique comme celle en Iran, où les masses en paient encore le prix. La constitution consacre les divisions ethniques et religieuses En outre, cette constitution souligne l’identité nationale des masses et leurs divisions sur la base de leurs appartenances ethniques, et donc elle les prive de leur identité humaniste et de citoyens égaux. Elle devance leur capacité à organiser leur vie sociale sur des bases laïques et civiles, sur les bases d’un régime politique non ethnique. En plus, de rattacher l’ethnocentrisme au régime politique irakien, en formant un gouvernement fédéral basé sur l’appartenance ethnique, la constitution fournit une part du pouvoir politique aux nationalistes kurdes, et notamment aux deux principaux partis : l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK) et le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK), et cela aux dépens des masses au Kurdistan irakien. Ce faisant, elle supprime les aspirations civiles des masses en Irak visant à établir leur propre régime politique loin des divisions ethniques. La constitution provisoire engendre des sentiments nationalistes au sein de la population en leur attribuant le nationalisme arabe et en les considérant comme une partie de la "mère patrie arabe". En identifiant la société irakienne comme étant basée sur l’ethnicité et la religion, piétinant ainsi toutes les valeurs civiles et humanistes des masses en Irak, cette constitution se sépare à peine du legs laissé par le régime fasciste du Baath. Constitution opposée à la liberté des femmes et la société civile Par ailleurs, elle annonce sa totale opposition envers les femmes, en dépit des espoirs et illusions suscités par la représentation des femmes au futur parlement, et mine la liberté des femmes et leur égalité avec les hommes. Il Nous ne pouvons pas parler de la liberté, de l’humanisme et des normes et Aujourd’hui, les mêmes groupes islamistes et ethnocentriques installés au S’il y a un pays qui a besoin d’une constitution égalitariste et libératrice pour éloigner le danger d’une catastrophe humaine majeure, ce pays est l’Irak. S’il y a quelque part une nécessité extrême pour qu’une constitution civile et humaniste aide à assurer la sécurité et la liberté pour les masses et élimine le danger d’un effondrement social total, cet endroit est l’Irak d’aujourd’hui. L’Irak est au bord d’une guerre ethnique et religieuse à grande échelle ; et la constitution provisoire, telle qu’elle est aujourd’hui, justifie cette réalité. Avec cette constitution, les femmes peuvent être marginalisées, opprimées et même massacrées. Avec cette constitution, les identités et divisions religieuses et ethniques demeurent la base de la société irakienne. La construction de la société civile n’est pas possible si les masses demeurent silencieuses devant l’imposition de cette constitution réactionnaire qui est antagoniste à leurs aspirations d’humanisme, d’égalité et de liberté. Proposé par Solidarité-Irak. Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 avril 2004 |