Pour assurer l’égalité de « fait » des femmes, l’Afeas se positionne sur la représentation égalitaire des femmes et des hommes à l’Assemblée nationale.
Québec, dimanche le 21 août 2005 - La présidente provinciale de l’Afeas, madame Diane Brault, et la présidente de l’Afeas régionale Québec-Chaudière-Appalaches, madame Gisèle Cantin, tracent le bilan du 39e Congrès provincial Afeas. Sous le thème « Afeas, tournée vers l’avenir », le congrès 2005 a réuni quelque 400 congressistes, du 19 au 21 août, à l’Hôtel Château Mont Sainte-Anne.
Plus de femmes pour faire avancer l’égalité au sein des instances démocratiques
Parmi les 30 propositions en discussion, le sujet majeur abordé par les déléguées touchait la réforme de la Loi électorale qui devrait être soumise à des consultations régionales et nationale cet automne. Session d’information sur l’avant-projet de loi, discussions et amendements des propositions déposées et sondage sur divers points de la réforme ont soutenu la prise de position des déléguées.
Ainsi, les déléguées demandent que la réforme instaure des mesures favorisant l’accès égalitaire des femmes au pouvoir politique, oblige les partis politiques à se doter d’une liste nationale (pour la compensation) comportant un nombre égal de femmes et d’hommes, inscrits en alternance en commençant par une femme, et répartisse autrement le nombre quotidien d’heures de travail des parlementaires afin de favoriser la conciliation famille-travail. De plus, lors d’un sondage sur le plancher du congrès, samedi, les membres présentes disent, à 88%, que le gouvernement doit instaurer deux votes distincts lors de la mise en place du mode de scrutin proposé, soit mixte compensatoire. Un de ces votes permettrait d’élire la candidate ou le candidat de son choix dans les 77 circonscriptions et le 2e vote exprimerait les préférences des électrices et des électeurs entre les partis pour les 50 sièges octroyés au mode proportionnel à partir de listes nationales déposées par les différents partis en lice. Enfin, pour s’assurer que les partis politiques adoptent des mesures concrètes pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes à l’Assemblée nationale, les membres disent, à 88%, que le gouvernement doit les obliger à se doter d’un plan d’action en ce sens.
Présente lors des cérémonies d’ouverture, la ministre de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine du Québec, madame Carole Théberge, a fait appel à la participation de l’Afeas aux consultations sur la réforme de la Loi électorale cet automne. En lien avec les mesures incitatives suggérées dans le cadre de la réforme, elle a ajouté que « la commission se penchera sur la recherche de solutions aux problèmes de conciliation famille-travail des candidates, et nous aimerions vos suggestions ».
Qu’en est-il des femmes en politique ?
L’Afeas rappelle que, depuis plusieurs décennies, elle travaille sur le dossier de la participation des femmes en politique. C’est pourquoi, alors que des élections municipales et fédérales sont à l’horizon, de même que la course à la chefferie du Parti Québécois, le congrès 2005 fut l’occasion d’entendre deux femmes qui font partie de cette minorité, encore, de femmes en politiques. Elles ont partagé leur expérience avec les congressistes. Paula Provencher-Lambert, conseillère municipale depuis 1999 et candidate à titre de conseillère municipale du district #12 à la ville de Drummondville aux élections de novembre 2005, a souligné : « Les femmes ne sont pas encore à égalité au niveau du pouvoir politique. Il faut en faire le double et le triple des hommes au point de vue du travail parce que nous exerçons le pouvoir de façon différente. Nous sommes menaçantes pour les hommes dans notre façon d’exercer le pouvoir, de gérer les dossiers ». Elle a invité les femmes à poser leur candidature ou à soutenir celles qui le font, afin qu’elles gagnent leurs élections. « La solidarité est un mot féminin ! », a-t-elle dit en terminant. Pour Pauline Marois, députée de Taillon depuis 1981 et candidate à la chefferie du Parti Québécois, « il faut savoir pourquoi on veut faire de la politique. J’ai compris, il y a longtemps, que ce qui donnait un sens à ma vie, c’est un engagement constant à travailler au service des Québécoises et des Québécois. Pour que nous puissions vivre dans une société qui s’affirme, une société plus juste, plus prospère, plus solidaire, plus ouverte. Pour que chacune et chacun d’entre nous puisse avoir la chance d’aller au bout de ses rêves. »
La reconnaissance du travail des membres Afeas
À l’occasion du congrès provincial, l’Afeas souligne le travail gigantesque des groupes locaux et régionaux. Cette année, le prix le plus prestigieux, le Prix Azilda-Marchand a été attribué à l’Afeas locale St-Maurice (Mauricie) pour son action communautaire. Cette Afeas locale s’est opposée avec succès à la demande de permis d’un bar de danseuses à proximité d’une garderie, au centre du village.
Athlète de biathlon et membres Afea : un bon jumelage !
La présidente d’honneur du congrès 2005, madame Martine Albert, athlète canadienne de Biathlon renommée, a témoigné avec enthousiasme son intérêt pour les débats de l’Afeas auxquels elle a assisté durant les trois jours. « Une association à connaître et à appuyer ! », a-t-elle dit au terme du congrès. Elle a ajouté : « Je veux remercier l’Afeas du travail gigantesque qu’elle effectue. Un travail dont toutes les femmes profitent actuellement. Mais, comme nous le savons toutes et tous, ce n’est pas parce que c’est acquis que c’est pour la vie. Elles doivent lutter constamment pour nous, pour l’égalité et plusieurs sujets actuels d’importance, dont la violence auprès des femmes et des enfants, l’équité salariale, la reconnaissance du travail invisible. Ma fin de semaine passée auprès de l’Afeas m’a permis de découvrir un groupe de femmes déterminées, dynamiques et passionnées. Des femmes aux convictions bien ancrées. Le portrait même d’une athlète quoi ! » Rappelons qu’avec la présidente d’honneur, le comité honoraire était composé de mesdames Annie Bellavance, de Souris Mini, et de Barbara Maltais, avocate.
Pour soutenir son entraînement en vue des Jeux Olympiques de Turin en 2006, mentionnons que madame Martine Albert a reçu une bourse de 1 000 $ par deux partenaires de l’événement, soit Sanofi Aventis et Bristol-Myers Squibb Canada, et 1 000 $ recueillis parmi les congressistes.
Le mot de la fin de la région hôtesse
« Je suis très heureuse de la réussite du congrès qui s’est déroulé dans notre région. Grâce à l’adoption des positions par les déléguées, je suis convaincue que l’Afeas contribuera encore longtemps à l’avancement de la condition féminine, de la famille et de la société québécoise. », a dit la présidente de l’Afeas régionale Québec-Chaudière-Appalaches, madame Gisèle Cantin.
À propos de l’Afeas
L’Afeas a pour but de regrouper en association des Québécoises intéressées à la promotion des femmes et à l’amélioration de la société par l’éducation et l’action sociale.
Site : www.afeas.qc.ca
Mise en ligne sur Sisyphe, le 24 août 2005.