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lundi 14 novembre 2005


C’est dans la logique de notre histoire
Pauline Marois nous conduira à l’indépendance

par Andrée Ferretti, écrivaine






Écrits d'Élaine Audet



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Forte de ma connaissance exhaustive de ses textes et de la qualité exemplaire de son militantisme, mon appui est d’abord allé à Pierre Dubuc. Je le sais apte à rétablir le prestige de l’indépendance et déterminé à ne faire aucun compromis de fond sur les voies à prendre pour la réaliser rapidement et démocratiquement, grâce à des stratégies efficaces de mobilisation du peuple.

Puis, devant le désastre que représente à mes yeux l’éventuelle élection d’André Boisclair, dont j’ai expliqué, ailleurs, les raisons profondes dans un article intitulé André Boisclair ou le miroir aux alouettes, et qui sont, en résumé, mon refus de sa conception néo-libérale du développement sociétal et mon rejet de sa vision de l’indépendance, qui minimise l’importance des fondements historiques du droit de la nation québécoise à son autodétermination, comme si la mémoire historique n’était pas de tout temps la voie universellement empruntée pour rendre le passé intelligible et l’avenir différent, j’ai décidé récemment d’inscrire Pauline Marois comme premier choix sur mon bulletin de vote. Je voulais ainsi contribuer à la défaite du candidat Boisclair.

Maintenant, je voterai pour Pauline Marois par conviction.

Inspirée par une intuition soudaine, je me suis replongée dans notre histoire pour vérifier la place que les femmes y ont occupée et j’ai redécouvert qu’elle était et demeure primordiale, parce qu’elles en ont été et qu’elles en sont le noyau dur. Après avoir réfléchi au sens de cet apport, j’en suis arrivée à la conclusion que l’élection d’une femme à la tête du Parti québécois et, du même coup, à la tête du vaste mouvement indépendantiste qui se déploie aujourd’hui dans toutes les sphères de la société québécoise, serait l’aboutissement logique de nos luttes deux fois séculaires pour défendre et promouvoir notre existence nationale, dans la création d’une société équitable.

À comparer ses réalisations à la tête des ministères de la santé et de l’éducation à celles de nos grandes bâtisseuses, aux Marguerite Bourgeois, Marie de l’Incarnation, Jeanne-Mance, Marguerite d’Youville, Émilie Gamelin et autres Eulalie Durocher, ces fondatrices de nos premiers hôpitaux et de nos grandes maisons d’enseignement, j’ai trouvé que Pauline Marois s’inscrivait avantageusement dans leur lignée, qu’elle est de leur trempe. Comme elle est de la trempe des Marie-Rollet et autres défricheuses des Pays d’en Haut, ces innombrables mères de famille qui, en plus d’assumer pleinement leurs responsabilités familiales, parfois énormes quand les enfants étaient nombreux, ont contribué de manière significative au développement économique et social de leurs communautés, à toutes les époques et selon les exigences de chacune et les moyens qu’elle offrait. Comme elle est de la trempe des Marie Gérin-Lajoie, Caroline Béique, Idola St-Jean, Laure Gaudreault, Thérèse Casgrain, Madeleine Parent, Léa Roback, Monik Sioui, Évelyn O’Bomsawin, Simone Monet-Chartrand, de ces infatigables militantes engagées dans de multiples organisations sociales, syndicales, coopératives, politiques, dont les luttes constantes pour les droits citoyens, ont tramé, à la base, le tissu social du Québec solidaire.

À l’égal de ces femmes célèbres et de toutes celles, anonymes, qui ont construit la nation québécoise, en ont conservé et transmis la langue, la culture et tous les caractères qui lui sont propres, Pauline Marois est une femme de tête et de cœur, inséparablement. Et sa puissance réside précisément dans toutes les qualités réunies de l’intelligence et de la sensibilité.

Une puissance qui est au-delà de la force. Si celle-ci ne s’exerce pas nécessairement de manière brutale, elle postule toujours à l’hégémonie absolue et donne par conséquent lieu à des rapports de domination, à des compétitions souvent destructrices, à des solutions inéquitables des problèmes qui ne peuvent que conduire à des conflits, parfois violents. La vraie puissance, au contraire, parce qu’elle ne sent pas son pouvoir constamment menacée, n’exerçant pas celui-ci d’abord pour lui-même, est rassembleuse, elle permet l’émulation, l’expression et le développement de toutes les créativités. La vraie puissance ne craint pas les forces concurrentes, si elles convergent vers un but commun et sait faire avec elles les alliances nécessaires à l’atteinte du but.

Or, cette capacité est capitale, en ce moment de notre histoire où nous pouvons enfin franchir l’étape décisive nous conduisant à l’indépendance politique, et Pauline Marois n’a cessé de démontrer au cours de la présente course qu’elle est douée de cette puissance qui, par exemple, l’a amenée à saluer l’avènement d’Option citoyenne comme mouvement indépendantiste, qui lui vaut, autre exemple, le respect et la confiance des nombreux autres candidats qui se désisteront en sa faveur.

Et comme c’est cette sorte de puissance qui a soutenu les luttes quotidiennes menées par les femmes du Québec avec dévouement, détermination et ténacité, appuyées sur la recherche des solidarités, évitant les conflits inutiles, et dont les victoires souvent sans éclat mais toujours émancipatrices constituent les assises les plus positives de notre développement historique, je pense que Pauline Marois est la personne à élire en toute logique, pour prendre la direction du mouvement indépendantiste, si nous désirons un avenir de liberté, de paix et d’équité pour notre nation.

Et quelle ne sera pas notre fierté d’avoir donné au monde la première femme qui aura réalisé l’indépendance de son pays.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 novembre 2005.



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Andrée Ferretti, écrivaine

Andrée Ferretti est bien connue dans les milieux politiques et littéraires. Militante indépendantiste depuis le début des années 60, elle a été vice-présidente du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN). Elle a collaboré à divers journaux et ouvrages collectifs, et a aussi publié des essais et cinq ouvrages de fiction : Renaissance en Paganie et La Vie partisane (Typo, 2005), L’été de la compassion (VLB, 2003), Bénédicte sous enquête (VLB 2008), Roman non autorisé (l’Hexagone, 2011). Elle a aussi fait paraître Écrire pour qu’arrive le grand soir (Éditions Trois-Pistoles, 2005), qui relate son parcours d’écriture.



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